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63. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Conseils à la jeunesse 2 Jeunes élèves, Au milieu des agitations publiques, vous avez vécu tranquilles et studieux, renfermant dans l’enceinte de nos écoles vos pensées comme vos travaux, uniquement occupés de vous former à l’intelligence et au goût du beau et du vrai. […] L’étude poursuivie avec sincérité élève et purifie le cœur, en même temps qu’elle enrichit et arme l’esprit pour toutes les carrières de la vie.

64. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Avertissement de la cinquième édition. » p. 

Pour une édition destinée aux maîtres et aux élèves de nos établissements secondaires, il eût été inopportun, même si nous en avions eu le loisir, de nous engager dans des discussions approfondies de critique verbale.

65. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

C’est par le génie que Bossuet vous élève et vous étonne ; c’est par le talent que Massillon vous charme et vous pénètre. […] Le jeune élève doit d’abord s’interdire avec soin les livres qui portent des atteintes funestes à la religion et aux bonnes mœurs. […] L’analyse a des avantages immenses pour former le goût et le jugement d’un élève. […] Mais, dans la plupart des maisons d’éducation, on met entre les mains des élèves un traité spécial pour l’Art épistolaire. […] Il est donc fort utile d’employer ce genre de composition pour s’assurer que les élèves ont bien saisi le sens et l’esprit des préceptes.

66. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

On l’applique, en particulier, à la plus haute classe des lettres dans les collèges, c’est-à-dire à celle dans laquelle les élèves, appelés rhétoriciens, étudient la science dont ils ont pris leur nom. […] Ainsi, dans l’ordre abstrait et rationnel, elle vient après l’invention et la disposition ; mais, dans la pratique et la réalité, elle les précède évidemment, puisque les jeunes élèves sont exercés à tourner leurs phrases d’une manière élégante ou animée, en y employant les diverses figures ou les ornements du style, longtemps avant de pouvoir imaginer des combinaisons nouvelles, ou de les arranger dans l’ordre où elles peuvent former des ouvrages. […] L’amour-propre de l’auditeur est si délicat, si aisé à blesser ; le personnage de quiconque s’élève pour faire la leçon aux autres est si voisin de l’orgueil, qu’il faut beaucoup d’art pour faire les premiers pas sans déplaire. […] Soit qu’il élève les trônes, soit qu’il les abaisse, soit qu’il communique sa puissance aux princes, soit qu’il l’a retiré à lui-même, et ne leur laisse que leur propre faiblesse, il leur apprend leurs devoirs d’une manière souveraine et digne de lui : car, en leur donnant sa puissance, il leur commande d’en user, comme il fait lui-même, pour le bien du monde, et il leur fait voir, en la retirant, que toute leur majesté est empruntée, et que, pour être assis sur le trône, ils n’en sont pas moins sous sa main et sous son autorité suprême. […] Chez les Grecs, Périclès fut comme le fondateur de cette éloquence ; Isocrate, un peu plus tard, tint une école de rhétorique qui fut très suivie, et compta parmi ses élèves Eschine et Démosthène ; ce dernier est sans contredit le plus grand orateur qu’aient eu les Grecs.

67. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

Par l’hyperbole, on élève et on agrandit les objets, ou bien on les abaisse et on les diminue ; dans le dernier cas, l’hyperbole prend le nom de litote ou exténuation. […] Gradation La Gradation arranges les mots et les pensées selon leur degré de force ou de faiblesse ; l’écrivain s’élève de pensée en pensée jusqu’à ce qu’il soit arrivé au plus haut degré d’expression et d’énergie. […] Il voudrait être l’unique souverain de l’univers, et le seul dépositaire des connaissances humaines. » Nous mettons sous les yeux des élèves un portrait bien détaillé du prince Potemkin, que nous devons la plume spirituelle du prince de Ligne ; Et un second exemple fort amusant, intitulé le Portrait, dont l’auteur est le duc de Lévis. […] Auguste, reprochant à Cinna son ingratitude, se sert avec beaucoup d’avantage de ce moyen oratoire : Ma faveur fait ta gloire, et ton pouvoir en vient ; Elle seule l’élève, et seule te soutient ; C’est elle qu’on adore, et non pas ta personne ; Tu n’as crédit ni rang qu’autant qu’elle t’en donne : Et, pour te faire choir, je n’aurais aujourd’hui Qu’à retirer la main qui seule est ton appui. […] Telle est celle-ci, qui peint avec véracité le caractère d’un homme bizarre et capricieux : Tout lui plaît et déplaît, tout le choque et l’oblige ; Sans raison il est gai, sans raison il s’afflige ; Son esprit au hasard aime, évite, poursuit, Défait, refait, augmente, ôte, élève, détruit.

68. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

Il est facile d’analyser un portrait ; au fond l’élève dira à quel genre il appartient et ce qu’il en pense comme juge. […] L’Epopée elle-même a des accents moins fiers, allusion aux passage où l’auteur dépeint s’élève au sublime. […] Pour ne pas fatiguer les élèves par des exercices trop compliqués de décomposition, nous ne leur donnerons ici que le soin de découvrir le sens caché des allégories. […] Pour réduire toute la fable à sa plus simple expression, il suffirait de dire : Un jour le chêne dit au roseau : Vous êtes faible et chétif ; je suis grand et fort, pourquoi la nature vous a-t-elle si mal partagé, — Le roseau répond — je ne me plains pas de mon sort, votre grandeur peut vous nuire, ma faiblesse me protégera. — Après cet entretien, un vent violent s’élève et déracine le chêne.

69. (1811) Cours complet de rhétorique « Notes. »

Détracteurs et panégyristes se sont également arrêtés sur les détails, avec l’intention louable de trouver des beautés, ou le plaisir malin de révéler des fautes : mais l’ensemble de cette composition d’un ordre et d’un style tout particuliers, le genre auquel il faut rapporter un ouvrage à la fois théologique, moral, littéraire et poétique, sans être rigoureusement rien de tout cela, voilà des points qui devaient, ce me semble, être discutés d’abord, et à la faveur desquels on eût peut-être expliqué les écarts fréquents de l’auteur, et les nombreuses disparates d’un style, dont rien n’approche quand il s’élève, et qui reste au-dessous de bien des écrivains, quand il tombe. […] C’est lui surtout qu’il prend pour modèle ; c’est sur ses ailes qu’il s’élève à la majesté d’un style qui égale quelquefois le sublime de la pensée. […] Qu’il s’élève des poètes descriptifs, didactiques, philosophiques, comme on voudra les appeler, qui parcourent, avec la grâce et la facilité de M. 

70. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

Le sublime, soit dans les pensées, soit dans les sentiments, est un trait merveilleux, extraordinaire, qui ravit, transporte, élève l’âme, au dessus d’elle-même, et qui lui fait sentir en même temps cette élévation. […] Entouré du tonnerre au milieu des éclairs, Son trône étincelant s’élève dans les airs. […] L’Écrivain, qui non seulement connaît les principes de sa langue, et qui les observe, qui enchaîne bien ses idées, et qui les présente sous un jour lumineux ; mais encore qui n’est jamais ni au-dessus ni au-dessous du sujet qu’il traite, employant tour à tour le style simple, le style fleuri, le style sublime, selon que la matière s’élève ou s’abaisse ; cet Écrivain, dis-je, est un Écrivain parfait.

71. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Le pathétique, en effet, est un trait d’une énergie et d’une véhémence extraordinaire qui émeut et agite l’âme ; le sublime, un trait d’une noblesse et d’une grandeur extraordinaire qui la transporte et l’élève ; l’éloquence, un trait d’une vivacité et d’une rapidité extraordinaire qui la pénètre, la subjugue et la maîtrise. […] Il élève son discours par la hardiesse des hyperboles, apostrophe les Dieux, prête de l’âme et du sentiment aux êtres inanimés, excite la colère et toutes sortes d’autres mouvements.

72. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Mais un ordre social, où tout semblait animé par un homme et fait pour sa gloire, pouvait-il assez inspirer l’éloquence, cette altière élève des révolutions et de la liberté ? […] Racine, élève des Grecs, réfléchit dans l’éclat de ses vers l’élégance de son siècle, encore plus que la simplicité du théâtre d’Athènes.

73. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

C’est la haute et saine région, celle où l’esprit se fortifie et s’élève. […] On a dit avec esprit que les maîtres apprenaient à leurs élèves à se passer d’eux. […] Un cri général, suivi d’un profond silence, s’élève dans les marais. […] Un cri s’élève du sein des légions : « Victoire à l’empereur !  […] Derrière ces monts s’élève la barrière des hautes montagnes qui bordent au loin le golfe d’Argos.

74. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

L’art du dix-septième siècle nourrit toujours l’esprit comme il élève toujours l’âme. […] Régnier, élève de Marot et de Rabelais, est justement redouté des lecteurs pudiques, il se complaît à montrer. […] Dans mon cœur il s’élève Des mouvements de rage. […] Aidé des souvenirs de Platon, de Pindare ou de Racine, il s’élève quelquefois très haut, mais pour retomber bientôt d’une lourde chute. […] André Chénier, élève et émule des Grecs de la meilleure époque, retrouve les accents de la vraie poésie, de la poésie de l’âme, et prépare la rénovation, la résurrection de la poésie.

75. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Celui dont le style est facile, clair, pur, élégant, est disert : un discours est éloquent lorsqu’il y a du nerf, de la chaleur, de la noblesse, du sentiment ; il émeut, il élève l’âme, il la maîtrise2. […] Sa voix, dit La Harpe, au moment où elle s’élève dans le temple de la justice, est comme un premier jugement. […] Le même auteur fait ensuite cette remarque : « Au théâtre, un murmure s’élève de toutes parts quand un acteur se trompe sur une longue ou sur une brève. […] Si pourtant il s’élève quelquefois, si, dans l’occasion, il est touchant, il rentre bientôt dans cette sagesse, dans cette simplicité noble, qui fait son caractère ; il a de la force, mais peu de hardiesse. […] Ne voyez-vous pas un enfant qui croît et s’élève comme un géant ?

76. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

C’est alors que s’établissent, de tous les coins de la salie, des conversations en style grivois, que les élèves de Vadé s’empressent de recueillir au profit de Brunet et de son théâtre. […] Mais la base de cet étrange monument est, comme lui, pleine d’élégance et de mystère : c’est un double escalier qui s’élève en deux spirales, entrelacées depuis les fondements des plus lointains de l’édifice jusqu’au-dessus des plus hauts clochers, et se termine par une lanterne ou cabinet à jour couronné d’une fleur de lis colossale aperçue de bien loin ; deux hommes peuvent y mouler en même temps sans se voir. […] Nous avons donc peu d’efforts à faire pour dissuader nos jeunes élèves d’un genre de style que leurs auteurs eux-mêmes ont réprouvé d’avance. […] Quoique Scarron se serve du style burlesque pour censurer les mœurs, quoique ce badinage de style plaise à certains esprits, quoique nous entendions professer cette maxime : que lorsqu’un auteur nous fait rire, nous lui pardonnons volontiers ses excentricités, cependant nous ne conseillons pas aux jeunes élèves l’emploi de ce style ; car il nous semble que l’esprit ou la plume d’où il sort est bien voisin de la moquerie ; et jamais la moquerie n’a été la qualité caractéristique d’un bon cœur, Lecture. — Quelques passages de l’Énéide et du Télémaque travestis.

77. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Bruyère, 1646-1696 » pp. 155-177

Un autre3, plus égal que Marot et plus poëte que Voiture, a le jeu, le tour et la naïveté de tous les deux ; il instruit en badinant, persuade aux hommes la vertu par l’organe des bêtes, élève les petits objets jusqu’au sublime : homme unique dans son genre d’écrire ; toujours original, soit qu’il invente, soit qu’il traduise ; qui a été au delà de ses modèles, modèle lui-même difficile à imiter. […] Du même fonds1 d’orgueil dont on s’élève fièrement au-dessus de ses inférieurs, l’on rampe vilement devant ceux qui sont au-dessus de soi. […] Bossuet a dit : « Par la profondeur de son génie et les incroyables ressources de son courage, il s’élève au-dessus des plus grands périls, et sait même profiter de toutes les infidélités de la fortune. » 1.

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