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37. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

Il n’y a que nos bons écrivains à qui l’usage du mot propre soit familier. […] Cette sorte d’ellipse est très belle et d’un usage fréquent. […] La figure est hardie ; condamnée d’abord par les grammairiens, elle a été ensuite adoptée par l’usage : suivez ce dernier maître. […] L’ironie est piquante, mais polie et reçue par l’usage. […] 6°Les figures grammaticales et les tropes sont d’un usage très-fréquent, comme je l’ai déjà dit.

38. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Cette distinction est absolument sans usage, et n’influe en rien sur la marche ni sur la valeur de l’apologue. […] Il n’est pas possible de marquer le temps où l’on commença à faire usage de l’apologue. […] L’innocence et la paix régneront sur la terre ;         Et les dieux apaisés Oublieront pour jamais l’usage du tonnerre. […] Mais ce triomphe de passage, Effet rapide de l’usage, Par un autre usage est détruit93. […] La forme de l’ode est différente suivant le goût des peuples où elle est en usage.

39. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Il faut donc que le poète, pour instruire, y mette de l’ordre et de la méthode ; que, pour instruire en poète, c’est-à-dire pour plaire en même temps qu’il instruit, il fasse usage des ornements que peut fournir le langage des muses. […] L’unité d’action n’empêche pas l’usage des épisodes. […] C’est là, plus que partout ailleurs, que le poète est obligé de faire de-son art le plus noble et le plus digne usage. […] Là, pour nous enchanter tout est mis en usage ; Tout prend un corps, une âme, un esprit, un visage ; Chaque vertu devient une divinité : Minerve est la prudence, et Vénus la beauté. […] Son génie original ouvrit une route nouvelle : en choisissant une histoire récente pour sujet d’un poème épique, il s’est ôté toute la liberté de l’invention et l’usage du merveilleux.

40. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

. — figures par développement et par abréviation Le rapprochement des idées semblables ou opposées est assurément la source la plus féconde des figures du style, mais nous avons dit qu’elle n’était pas la seule ; l’écrivain peut encore donner au discours l’énergie ou l’élégance, soit en développant, soit en abrégeant l’expression de la pensée ; et pour l’amplifier comme pour la condenser, la rhétorique emploie des formes spéciales dont il est utile de connaître le nom et l’usage. […] » Deux impressions différentes à produire sur l’auditeur avaient déterminé ici l’absence, là l’usage de la périphrase. […] Ce sont là secrets du métier à l’usage exclusif des habiles. […] Si l’on y tient cependant, on peut leur donner à toutes un seul nom, celui d’imiation, par exemple, et y joindre les constructions hors de l’usage commun, mais empruntées pourtant à une époque ou à un écrivain de la langue elle-même, comme en frauçais le Marotisme.

41. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

L’ordre et la correction, le respect de l’usage et des règles sont proprement du domaine des lettres. […] Le barbarisme est un mot étranger à la langue que l’on parle ou à l’usage reçu. […] Mais les poètes font usage de ce genre d’harmonie plus fréquemment que les prosateurs. […] On en fait usage dans l’ode aussi bien que dans la poésie légère. […] On en fait usage dans les grands poèmes.

42. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

Cette division, en usage chez les Romains, a été généralement adoptée par les modernes. […] L’usage établi de donner cinq actes à la tragédie n’est ni assez fondé pour faire loi, ni assez dénué de raison pour être banni du théâtre. […] Mais il faut donner à l’action sa juste étendue, et suivre la loi de la nature, préférable à celle de l’art, sans se laisser enchaîner par l’usage. […] La pitié, la terreur, l’admiration, et en général, toutes les passions fortes, sont à l’usage de la dernière ; le ridicule est le seul ou le principal instrument qu’emploie la première. […] Le grand Corneille fut le premier à faire usage de ce nom pour Don Sanche d’Aragon.

43. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

Quelles sont les figures dont l’usage est le plus fréquent en poésie ? […] Les périphrases sont d’un usage très fréquent chez les poètes, qui les emploient pour étendre, orner, ennoblir une idée simple et souvent commune. […] Cette suppression, en usage chez les Grecs et les Latins, s’est conservée dans la langue française. […] Les monorimes paraissent avoir été en usage dans l’ancienne poésie arabe. […] C’est l’oreille et l’usage qu’il faut consulter pour l’emploi de cette licence.

44. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Les contraires sont d’un grand usage ; c’est souvent la meilleure manière d’exposer une pensée. […] L’éloquence de la chaire donne plus de liberté dans l’usage des passions. […] Mais cette éloquence ne tendait qu’à persuader et à émouvoir les passions : le bel esprit n’y était d’aucun usage. […] Il te sied bien d’oser parler de mourir, tandis que tu dois l’usage de ta vie à tes semblables ! […] C’est ici surtout que l’usage est l’arbitre du discours.

45. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre premier. de la rhétorique en général  » pp. 13-23

Lui aussi s’habitue par l’usage à saisir des rapports inappréciables pour les masses, à les combiner, à les exprimer ; il s’exerce réellement à l’esprit et au génie. […] Mais l’usage de la voix, comme manifestation de la pensée littéraire, ne s’arrêtait pas là. […] La plupart des règles de l’harmonie, l’usage des euphémismes, des litotes, de l’hyperbole, du pléonasme, des expressions métaphoriques et proverbiales se rattachent à cette classe.

46. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

Environné et accablé dans ses audiences d’une foule de gens, du menu peuple pour la plus grande partie, peu instruits même de ce qui les amenait, vivement agités d’intérêts très-légers et souvent très-mal entendus, accoutumés à mettre à la place du discours un bruit insensé, il n’avait ni l’inattention ni le dédain qu’auraient pu s’attirer les personnes ou les matières ; il se donnait tout entier aux détails les plus vils, ennoblis à ses yeux par leur liaison nécessaire avec le bien public ; il se conformait aux façons de penser les plus basses et les plus grossières ; il parlait à chacun sa langue, quelque étrangère qu’elle lui fût ; il accommodait la raison à l’usage de ceux qui la connaissaient le moins ; il conciliait avec bonté des esprits farouches, et n’employait la décision d’autorité qu’au défaut de la conciliation. […] Il a quelquefois accommodé à ses propres dépens des procès, même considérables ; et un trait rare en fait de finances, c’est d’avoir refusé, à un renouvellement de bail, cent mille écus qui lui étaient dus par un usage établi : il les fit porter au trésor royal… Autant que par sa sévérité, ou plutôt par son apparence de sévérité, il savait se rendre redoutable au peuple dont il faut être craint, autant, par ses manières et par ses bons offices, il savait se faire aimer de ceux que la crainte ne mène pas. […] L’usage en était fort ancien et subsista jusque dans la seconde partie du dix-septième siècle.

47. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre premier. De la lettre. »

Les lettres ont un cérémonial particulier ; elles exigent la connaissance de certaines convenances établies par les usages de la société. […] Cela est souvent facile, parce qu'il est assez rare qu’en écrivant à ses parents et amis, on n’ait à leur transmettre que des vœux dictés par l’usage. […] Le style doit en cette occasion être fort naturel ; car si la moindre affectation s’y montrait, on crierait à la contrainte, on s’imaginerait que le remercîment vient de la politesse, de l’usage, et non du cœur.

48. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre Ier. Des exercices préparatoires à la composition » pp. 209-224

Un bon moyen encore de rendre une lecture fructueuse, c’est de ne pas lire un seul livre utile sans en faire, non pas l’analyse, ce serait trop demander, mais au moins des extraits à son usage. […] Rendez sensible par des exemples l’usage qu’on peut faire de l’imitation. […] Les orateurs et les poètes en font un usage très fréquent.

49. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Tant de parties si bien arrangées, et si propres aux usages pour lesquels elles sont faites ; la disposition des valvules, le battement du cœur et des artères ; la délicatesse des parties du cerveau, et la variété de ses mouvements, d’où dépendent tous les autres ; la distribution du sang et des esprits ; les effets différents de la respiration, qui ont si grand usage dans le corps : tout cela est d’une économie, et s’il est permis d’user de ce mot, d’une mécanique si admirable, qu’on ne la peut voir sans ravissement, ni assez admirer la sagesse qui en a établi les règles. […] Vous êtes, messieurs, un conseil réglé et perpétuel, dont le crédit, établi sur l’approbation publique, peut réprimer les bizarreries de l’usage et tempérer les déréglements de cet empire trop populaire. […] Massillon devait parler à peu près de même, dans son discours de réception à l’Académie, en 1719 : « Le cardinal de Richelieu, à qui il était donné de penser au-dessus des autres hommes, comprit que l’inconstance de la nation avait besoin d’un frein, et que le goût n’aurait pas chez nous une destinée plus invariable que les usages, s’il n’établissait des juges pour le fixer. » 1.

50. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

On l’appelle fleuri, parce qu’il fait usage des ornements ; il comporte l’agrément des expressions, se distingue par le choix et l’harmonie des mots, par la variété des sons et par des tours brillants et animés. […] Scrupuleux dans le choix des mots, il n’admet que la fleur des expressions en usage, et souvent il remplace un terme familier par une ingénieuse : périphrase. » (Filon.) […] Deleuze, le traducteur des Saisons de Thompson, fait usage de ce style pour nous présenter le tableau l’effrayant des Alpes envahies par des tourbillons de neige ; et au milieu de cette nature désolante, un pauvre paysan surpris par la nuit, et s’efforçant de regagner sa chaumière. […] Il est surtout en usage dans les discours. […] La terre a préparé la nourriture des hommes, parce que vous l’avez destinée à cet usage.

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