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68. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mme de Maintenon. (1635-1719.) » pp. 76-82

Parlez-moi et écrivez-moi sans tour, sans cérémonie, sans insinuation, et surtout, je vous en prie, sans respect. […] On ne mettrait plus le aujourd’hui pour représenter un participe non exprimé ; mais au dix-septième siècle ce tour libre et rapide était autorisé par l’usage.

69. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gilbert. (1751-1780.) » pp. 297-303

De là sur l’Hélicon deux partis opposés Règnent, et l’un par l’autre à l’envi déprisés, Tour à tour s’adressant des volumes d’injures, Pour le trône des arts combattent par brochures ; Mais plus forts par le nombre, et vantés en tous lieux, Les corrupteurs du goût en paraissent les dieux.

70. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VII. Vers, stances, classification des poèmes. »

Les vers suivis ou égaux sont des vers de même mesure ; les vers sont croisés quand des vers de mesure inégale reviennent à tour de rôle et avec symétrie ; ils sont mêlés quand on admet des mètres inégaux sans s’astreindre à conserver entre eux un ordre régulier. […] En effet, chez les Grecs et les Romains, les groupes dont les odes se composaient étaient formés de vers d’une mesure déterminée qui revenaient toujours dans le même ordre ; c’est ce que signifie le mot grec strophe, en français tour.

71. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Pour le tour du visage, est-il ou carré, ou en ovale ? […] Que le prédicateur vienne à paraître : si la nature lui a donné une voix enrouée, et un tour de visage bizarre, que son barbier l’ait mal rasé, si le hasard l’a encore barbouillé de surcroît, quelques grandes vérités qu’il annonce, je pane la perte de la gravité de notre sénateur. […] Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne, dont les gros bataillons serrés570, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute, et lançaient des feux de toutes parts. […] Les roues, les ressorts, les mouvements, sont cachés ; rien ne paraît d’une montre que son aiguille, qui insensiblement s’avance et achève son tour : image du courtisan d’autant plus parfaite, qu’après avoir fait assez de chemin, il revient souvent au même point d’où il est parti757. […] Je la vois dans un jour si favorable, que je compte ses tours et ses clochers ; elle me paraît peinte sur le penchant de la colline759.

72. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Sa prose se recommande par un tour net et vif, admirablement approprié au génie de notre langue. […] Dans sa fureur la plus bizarre et la plus insensée, il est plaisant, éloquent, subtil, plein de tours nouveaux, quoiqu’il ne lui reste pas seulement une ombre de raison. […] Ce beau bassin, d’une forme presque ronde, enferme dans son milieu deux petites îles, l’une habitée et cultivée, d’environ une demi-lieue de tour, l’autre plus petite, déserte et en friche. […] Après le souper, quand la soirée était belle, nous allions encore tous ensemble faire quelque tour de promenade sur la terrasse pour y respirer l’air du lac et la fraîcheur. […] À son tour, il profita de ses exemples : ce ne fut qu’après le Cid, dont il se déclara tout d’abord l’admirateur, que parurent ses deux plus remarquables tragédies, Cosroës et Venceslas.

73. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Combien de réflexions suggère la transformation du drame chevaleresque du grand Corneille dans la tragédie majestueuse de Racine, qui devient à son tour le mélodrame philosophique de Voltaire ! […] De ces brûlantes tours les masses renversées, Cette poudre, ces feux ondoyants dans les airs ? […] Fuyant alors de toute la vitesse de leurs chevaux vers un quartier de la ville où Cinci avait encore une tour fortifiée, ils s’y enferment avec leur prisonnier. […] Mais il faut bien aussi que Brunon ait son tour. […] Nul ciseau, nul tour, nul pinceau ne peut approcher de la tendresse avec laquelle la nature tourne et arrondit ses sujets.

74. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXVI. des figures. — figures par mutation et inversion  » pp. 370-387

. — figures par mutation et inversion Enfin les rhéteurs rangent encore parmi les figures certaines formes de langage, certains tours de phrase par lesquels l’idée n’est ni développée, ni abrégée, ni rapprochée d’aucune autre, mais seulement modifiée dans sa manifestation. Ces tours et ces formes font saisir d’une manière plus vive que les formes positives et les tours habituels, le mouvement de l’âme et la vue de l’esprit.

75. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Il est inutile de vous recommander de conserver à ce morceau ce tour pittoresque, et les deux phrases où l’auteur peint par la conversation. […] Le comte Ugolin avait été renfermé dans une tour, et condamne par Roger, son ennemi, à mourir de faim avec ses quatre enfants. […] Tancrède accourt à cheval pour sauver la tour ; il aperçoit Clorinde, et la poursuit. […] A quatre pas il tire et tue Tours. […] Tour finir votre analyse, vous raconterez cette anecdote.

76. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VI. De l’Harmonie du Style. »

Cicéron veut, donc que le jeune orateur donne à ses phrases un tour harmonieux : fiat quasi structura quædam  ; mais il ne veut pas que le travail et la recherche s’y laissent apercevoir : nec tamen fiat operosè , parce que ce serait un travail aussi frivole qu’immense : nàm esset, quùm infinitus, tùm puerilis labor 17. […] Ce que sont les couleurs dans un tableau, les lignes tracées dans un parterre, les sons dans la musique ; les pensées, les mots et le tour de la phrase le sont dans le discours.

77. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Introduction »

Nous ne conseillons pas, certes, de copier ou d’imiter servilement ces auteurs; mais, de même que les jeunes artistes prennent pour modèles les meilleures œuvres des grands peintres ou des grands musiciens, afin de se fortifier dans leur art, et de produire ensuite quelque composition de leur goût ou de leur fantaisie, de même les jeunes gens, après avoir analysé, admiré les modèles que nous leur offrons, se ressentiront d’une certaine influence favorable, sous l’inspiration de laquelle ils pourront à leur tour émettre leurs pensées avec le même succès, nous l’espérons, que leurs maîtres. […] De nouvelles idées donnèrent naissance à de nouvelles expressions ; le langage s’étendit et les langues naquirent, Leur berceau fut, comme on le sait, la tour de Babel.

78. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-8

La Bruyère a dit : « Balzac, pour les termes et pour l’expression, est moins vieux que Voiture : mais si ce dernier, pour le tour, pour l’esprit et pour le naturel, n’est pas moderne, et ne ressemble en rien à nos écrivains, c’est qu’il leur a été plus facile de le négliger que de l’imiter, et que le petit nombre de ceux qui courent après lui ne peut l’atteindre. » 1. […] L’heureuse combinaison des tours et la noblesse des termes sont entrés dans le trésor de la prose oratoire : l’exagération emphatique, le faux goût, la recherche, sont demeurés sur le compte de Balzac, et l’on n’a plus compris la gloire de cet écrivain, parce que les fautes seules lui restaient, tandis que ses qualités heureuses étaient devenues la propriété commune de la langue qu’il avait embellie. » 3.

79. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

Tour à tour gracieux, badin, touchant, sublime même, sans cesser d’être naïf, il sera pour tous les siècles le fablier ; après ni, on n’a plus vu que des fabulistes. […] On voit bien que le roseau connaît tout l’orgueil du chêne ; mais il cache sa pensée véritable ; il a d’ailleurs de quoi humilier le chêne à son tour ; car il craint les vents moins que lui, et leur situation réelle se résume dans ces mots : Je plie et ne romps pas. […] Mérovée, à son tour, lance son angon, qui, par ses deux fers recourbés, s’engage dans le bouclier du Gaulois. […] Mérovée répond sérieusement et insulte à son tour le Gaulois en l’appelant esclave romain.

80. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

C’est encore à Sénèque qu’il a, avec d’autres poètes s’inspirant comme lui du poète latin plus que des Grecs, emprunté ces dialogues coupés où le vers, le tour et le mot s’appellent et se répondent dans une symétrie calculée, faite pour saisir l’oreille et l’esprit. […] Cette infidelle roue439, où chacun à son tour, Tantost haut, tantost bas, va tournant à l’entour, Ne le tourmente point ; pour n’estre point haussee, Pourtant on ne voit point sa fortune abaissee. […] — La main de Jupiter par un horrible foudre Porté d’estourbillons509, met en cendre et en poudre Les orgueilleuses tours et les haultes forests ; Aussi font bien souvent les foudres des arrests ; Les plus grosses maisons, à plaider obstinées, Par l’effort des procès se trouvent ruinées. […] Si les dieux déguisés, changeant leur majesté, En bestes et oiseaux par la terre ont esté, Et ont fait de bons tours dessous forme empruntée. […] Aussi m’est-il avis que je vois son genie, Tout couronné de tours et tout ceinct de rempars, Detestant à vos pieds l’injuste tyrannie Qui la donnoit en proye à la rage de Mars, Vous dire incessamment : O grand roy qui pardonnes, Dés que le ciel a mis là vengeance en tes mains, Il n’appartient qu’à toy de porter les couronnes Qu’on donnoit aux sauveurs des citoyens Romains.

81. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures Les figures sont des expressions, des tours, des mouvements de style, qui, par la manière dont ils rendent la pensée, y ajoutent de la force, de la singularité, de la grâce et de l’élégance. […] Dans les Animaux malades de la peste, l’âne s’accuse devant le lion d’un larcin qu’il a commis, et cherche le plus possible à diminuer sa faute : L’Âne vint à son tour, et dit : « J’ai souvenance           Qu’en un pré de moines passant, La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et, je pense. […] Il ne songeait qu’à conserver la délicatesse de son teint, qu’à peigner ses cheveux blonds flottants sur ses épaules, qu’à se parfumer, qu’à donner un tour gracieux aux plis de sa robe ; enfin qu’à chanter ses amours sur sa lyre. […] Ce tour est très propre à piquer ou à réveiller l’attention de l’auditeur. […] C’est dans une conjoncture aussi fâcheuse que j’ai été appelé au gouvernement de l’État, J’ai marché aux ennemis, que j’ai défaits en deux batailles, et que j’ai contraints de se renfermer dans leurs places ; et, pendant qu’ils s’y tenaient comme cachés par la terreur de vos armes, j’ai ravagé à mon tour leur territoire, j’en ai tiré une quantité prodigieuse de grains, que j’ai fait apporter à Rome, où j’ai rétabli l’abondance.

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