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87. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — [Introduction] » pp. 18-20

Sans doute, pour bien écrire, il est indispensable de bien penser : scribendi recte, sapere est et principium et fons  ; sans doute, une forme vide, tant gracieuse qu’elle soit, ne peut tenir lieu de l’idée absente ; et des mots harmonieusement disposés et des phrases bien faites ne peuvent suffire à captiver l’esprit de l’homme ; l’art étant l’expression de la beauté, il faut sans doute que la beauté se trouve tout d’abord dans la chose exprimée, et la forme ne doit être qu’une enveloppe transparente qui laisse passer les splendeurs de la réalité qu’elle met en rapport avec nous ; mais il faut que cette forme soit belle aussi, et qu’elle ne masque point par ses propres taches les beautés qu’elle recouvre.

88. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE IV. De la composition des vers. » pp. 295-331

Il est rare qu’une simple virgule puisse suffire. […] Homère et Virgile possèdent au plus haut degré le talent de la description poétique ; il suffit, pour en juger, de lire quelques pages de leurs écrits. […] Il suffit, en quelque sorte, qu’une épithète convienne à un mot pour qu’ils l’introduisent dans un vers On en trouve dans Homère un grand nombre, qui sont presque inséparables de leurs substantifs.

89. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Molière, 1622-1673 » pp. 43-55

Molière a suffi aux plaisirs et à l’enseignement des plus raffinés comme des plus simples. […] Croyez-vous qu’il suffise d’en porter le nom et les armes, et que ce nom soit une gloire d’être sortis d’un sang noble, lorsque nous vivons en infâmes ?

90. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Elle suffit, par la lumière qu’elle répand sur cette matière, pour dissiper le préjugé généralement reçu que parler des lieux en rhétorique est une chose à peu près indifférente. […] Toutefois, en recommandant si fortement l’étude des règles, je ne prétends pas qu’elle suffise pour élever quelqu’un aux honneurs de l’éloquence. […] Ainsi, pour parler convenablement sur une matière, il ne suffit pas de la connaître, il faut connaître encore tout ce qui peut s’y rapporter. […] L’aspect d’une grande assemblée suffit pour inspirer à l’orateur de l’élévation et de la chaleur. […] Ce défaut va jusqu’au ridicule ; et il suffit de ne pas manquer absolument d’esprit pour s’en garantir.

91. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE I. Des différentes sortes de vers. » pp. 267-270

Il n’est pas nécessaire que tous les vers pentamètres soient terminés par un point ; il suffit qu’ils présentent un sens complet, en sorte que l’on puisse à la rigueur se passer de ce qui suit.

92. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre V. Barreau français. — Le Normant et Cochin. »

Il suffisait d’avoir du mérite ou des besoins pour avoir des droits sur son cœur.

93. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — NOTIONS PRÉLIMINAIRES. » pp. 264-266

Une césure, placée après le troisième pied, suffit, quand celle du second est effacée par les enclitiques que, ve ou ne.

94. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXVI. des figures. — figures par mutation et inversion  » pp. 370-387

Ceux-là suffisent pour entretenir toute la nation dans une émulation de gloire, etc. » M. […] Voilà qui suffirait à prouver ce que nous disions tout à l’heure, que la langue latine, si libre qu’elle soit dans son allure, reconnaissait pourtant une construction naturelle et usuelle.

95. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

Dans les passions, comme dans les mœurs, l’écrivain doit s’étudier d’abord ; mais comme il n’est pas absolument nécessaire, pour peindre ou inspirer la passion, de l’éprouver ou de l’avoir éprouvée soi-même, et qu’il suffit de la bien comprendre, il doit l’étudier aussi dans les autres, dans les assemblées publiques, dans la société intime, enfin, dans les écrivains qui ont su le mieux la traiter. […] Dans les ouvrages didactiques et narratifs, il suffit en général de définir ou d’exposer clairement le sujet.

96. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

Mais elle ne suffit point dans le sens que l’on donne communément à ce mot. […] Il nous suffira d’en connoître et d’en bien saisir les preuves démonstratives.

97. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Il suffit que sa vue Désormais à vos yeux ne soit plus défendue. […] Pyrrhus en m’épousant s’en déclare l’appui ; Il suffit : je veux bien m’en reposer sur lui.

98. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Tristesse Que peu de temps suffit pour changer toutes choses ! […] Le vol d’un insecte qui traverse les airs suffit pour me persuader ; et souvent l’aspect de la campagne, le parfum des airs, et je ne sais quel charme répandu autour de moi, élèvent tellement mes pensées, qu’une preuve invincible de l’immortalité entre avec violence dans mon âme et l’occupe tout entière. »

99. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Cette dernière espèce de liaison ne suffit pas ; la troisième est absolument nécessaire ; les deux autres sont à désirer147. […] Il suffit que l’action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » La tragédie, sans exiger absolument une action terminée par la mort de quelque grand personnage, en veut donc une qui, par ses diverses circonstances, par la situation des principaux intéressés, remue fortement le cœur et l’agite avec véhémence. […] Dans les premiers temps, la tragédie et la comédie n’ont représenté que les faits purement humains ; et, l’unité de lieu étant observée strictement, il suffisait d’une scène très simple représentant une chambre, une place, un jardin, etc.

100. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Mais l’erreur du dix-huitième siècle consista surtout à croire que la poésie descriptive peut être un genre à part et qui se suffise à lui-même. […] La critique littéraire, classique sous l’Empire, mais plus élégante que forte et variée, ne suffisait plus sous la Restauration à la curiosité et à la liberté des esprits. […] Il ne suffit pas, pour le goût, de voir, de connaître la beauté d’un ouvrage ; il faut la sentir, en être touché ; il ne suffit pas de sentir, d’être touché d’une manière confuse. : il faut démêler les différentes nuances. […] Pour être vertueux, il suffit de vouloir l’être ; et si vous avez bien cette volonté, tout est fait : votre bonheur est décidé. […] Quand tous mes rêves se seraient tournés en réalités, ils ne m’auraient pas suffi : j’aurais imaginé, rêvé, désiré encore.

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