Ainsi se modifient les goûts des sociétés aux différents degrés de leur enfance, de leur adolescence, de leur maturité et de leur vieillesse. […] Exercez-vous fréquemment à la parole dans la société des jeunes gens de votre âge : des discussions sur des points de droit, des improvisations sur des questions générales ayant trait à la politique, à la morale, à la science, à la philosophie, sont une excellente gymnastique oratoire.
Poésie épique chez les anciens, en France au Moyen-Âge ; épopée moderne en France Dans les temps primitifs, l’épopée a trouvé des sujets dans les traditions et les légendes des peuples ; elle a été la seule forme poétique qui pût leur servir d’expression ; mais, quand cette société a disparu pour faire place à une civilisation plus positive, ce genre de composition poétique est devenu de plus en plus difficile, pour ne pas dire impossible. […] Drame Le drame est une pièce dont les personnages sont empruntés à toutes les classes de la société.
Dans la peinture des talents ; des vertus, des travaux qui ont illustré les empires et servi ou embelli la société, il devance l’histoire et peut prendre un ton plus haut qu’elle. […] Mais dans la pratique de la vie, n’avons-nous pas souvent à défendre nos biens, notre réputation dans les simples discussions de société, dans les contestations commerciales, qui n’aboutissent pas néanmoins au scandale des procès ? […] Sans doute on ne prend point en société le ton de la déclamation publique, parce qu’une anecdote n’a pas besoin, pour être intelligible, d’être narrée avec une certaine affectation ; de même, en lisant quelques pages à haute voix, le geste ne doit point accompagner le débit. […] C’est un peu restreindre la matière, et ce n’est suivre ni les préceptes des anciens, ni les exigences de la société moderne. […] Cette division est plus adaptée à nos mœurs et à l’état de la société.
Dans les livres même qui, sous le nom de Caractères, présentent la satire générale de la société, je veux que, comme chez la Bruyère, ils entrent dans les preuves ou dans les développements, et ne soient jamais le fond même de l’ouvrage. […] Voyez la manière dont Rousseau démontre, par l’amplification, que le duel est l’acte d’une bête féroce, que le suicide est un crime contre la société et contre Dieu, que l’homme ne doit pas se nourrir de la chair des animaux, etc.
Il en vint enfin (et c’était l’expression vraie de la douleur de ce grand homme) à douter si, d’après cela, l’éloquence avait fait plus de bien que de mal à la société : boni ne, an mali plus attulerit hominibus, et civitatibus copia dicendi, et summum eloquentiæ studium (de Invent.
En général les livres qui traitent d’intérêts sérieux, qui ont pour objet l’humanité, la patrie, les hautes doctrines de la société, tous les ouvrages didactiques, religieux, moraux, politiques, historiques, exigent la gravité du ton, la dignité du langage, une réserve scrupuleuse dans le choix des termes. […] Quand il y avait une noblesse en France, il y avait en même temps un excellent adage : Noblesse oblige ; c’est-à-dire les prérogatives que la société attache à une haute naissance exigent de ceux à qui le hasard les a données un courage, une élévation, une générosité, certaines qualités enfin, en quelque sorte héréditaires, dans les actes, dans les sentiments, dans les habitudes, qui doivent les distinguer du commun des citoyens et se refléter dans leur langage.
C’est souvent entre ses mains que se trouvent remis les intérêts sacrés de la famille et de la société. […] La société n’est point un théâtre où chacun puisse prendre le rôle qui lui convient. […] Il faut, dit-il, que dans les entretiens familiers chacun ait son tour : on est en société pour échanger ses idées, et non pour entendre un orateur. […] La charge du soldat est de veiller à l’indépendance de la société civile ; la charge du prêtre est de veiller à l’indépendance de la société religieuse. […] Savez-vous ce que vous prétendez faire, quand vous voulez sauver la société avec vos économies, sans licencier l’armée ?
Ce n’est qu’en le remplissant, qu’il peut faire un ouvrage qui tourne à sa propre gloire, et à l’avantage des mœurs et de la société.
C’est un homme que personne n’aime, qui lui-même n’aime que soi et son plaisir, et qui en fait profession avec impudence, un homme par conséquent inutile aux autres hommes, qui pèse à la petite société qu’il tyrannise, qui est vain, avantageux.
Dans les passions, comme dans les mœurs, l’écrivain doit s’étudier d’abord ; mais comme il n’est pas absolument nécessaire, pour peindre ou inspirer la passion, de l’éprouver ou de l’avoir éprouvée soi-même, et qu’il suffit de la bien comprendre, il doit l’étudier aussi dans les autres, dans les assemblées publiques, dans la société intime, enfin, dans les écrivains qui ont su le mieux la traiter. […] Elle évite également : Le barbarisme qui pèche contre le dictionnaire, Le solécisme qui pèche contre la grammaire et la syntaxe, L’archaïsme, ou l’abus des mots vieillis, Le néologisme, ou l’abus des mots nouveaux, Le jargon, ou l’emploi du langage corrompu de certaines fractions de la société.
On n’y voit que les malheureux que les tempêtes y ont jetés, et on n’y peut espérer de société que par les naufrages ; encore même, ceux qui venaient en ce lieu n’osaient me prendre pour me ramener ; ils craignaient la colère des dieux et celle des Grecs. […] Les conseils de département, les conseils d’arrondissement, les conseils des villes et des communes, les sociétés et associations particulières donnent lieu, à tout instant, à des délibérations moins élevées, sans doute, que l’éloquence politique, qui demandent cependant de la part des orateurs des connaissances très précises et une exposition bien nette de ce qu’ils savent. […] On désigne en général dans le monde, sous le nom d’éloquence académique, deux ou trois sortes d’ouvrages essentiellement différents, et que nous séparerons avec soin ici, savoir : 1º les éloges historiques prononcés dans le sein des sociétés savantes, par les membres survivants, sur leurs confrères morts, et où on tâche, en rappelant leurs actions, de faire apprécier leurs travaux. […] Parmi les discours d’apparat étrangers aux réceptions, on peut signaler l’Éloge funèbre de Louis XIV, prononcé par Lamotte dans le sein de l’Académie, le 19 décembre 1715, une des productions distinguées de la prose française ; le Discours de remercîment adressé par Fontenelle, en 1741, à l’Académie française, qui, cinquante ans après son entrée dans ce corps, l’avait revêtu, sans consulter le sort, des fonctions de directeur ; le Discours prononcé par d’Alembert à l’Académie des sciences, en présence du roi de Danemarck, le 5 décembre 1768 ; c’est un modèle de convenance et de dignité ; les Réflexions sur la marche actuelle des sciences et sur leurs rapports avec la société, lues par Cuvier dans la première séance annuelle des quatre Académies, le 24 avril 1816 ; le discours du même Cuvier, Sur les prix de vertu, prononcé en 1829 à l’Académie française, et qui se distingue par l’exposition élégante de quelques vues originales sur les bases de la morale ; enfin, plusieurs discours prononcés de nos jours, et dont les auteurs, encore vivants, ne doivent pas être désignés ici.
Voiture 1598-1648 [Notice] Fils d’un fermier des vins qui fut échevin d’Amiens, protégé par son condisciple le comte d’Avaux, recherché des grands qu’il amusait en les flattant, devenu la merveille de l’hôtel de Rambouillet, maître des cérémonies chez Gaston d’Orléans, favori tour à tour de Richelieu et de Mazarin, interprète des ambassadeurs près de la reine, reçu à l’Académie française qui porta officiellement son deuil, Voiture fut un bel esprit, heureux et habile, dont le souvenir est inséparable de la société polie au milieu de laquelle s’épanouirent ses agréments.
Les grands hommes Lorsqu’une déplorable faiblesse et une versatilité sans fin se manifestent dans les conseils du pouvoir ; lorsque, cédant tour à tour à l’influence des partis contraires, et vivant au jour le jour, sans plan fixe, sans marche assurée, il a donné la mesure de son insuffisance, et que les plus modérés sont forcés de convenir que l’État n’est plus gouverné ; lorsqu’enfin à sa nullité au dedans l’administration joint le tort le plus grave qu’elle puisse avoir aux yeux d’un peuple fier, je veux dire l’avilissement au dehors, une inquiétude vague se répand dans la société, le besoin de la conservation l’agite, et, promenant sur elle-même ses regards, elle semble chercher un homme qui puisse la sauver.
L’existence de dieu Consultez Zoroastre2, et Minos, et Solon, Et le sage Socrate, et le grand Cicéron : Ils ont adoré tous un maître, un juge, un père : Ce système sublime à l’homme est nécessaire ; C’est le sacré lien de la société, Le premier fondement de la sainte équité, Le frein du scélérat, l’espérance du juste. […] De la société les douceurs désirées Dans vingt États puissants sont encore ignorées : On les goûte à Paris ; c’est le premier des arts ; Peuple heureux !