Observation semblable dans la Rhétorique, i, 11.
Elle dit : « Essayez, travaillez : voilà ce qu’ont fait tels orateurs ; telle ressource a réussi dans telles circonstances, qui dans des conditions semblables aurait peut-être le même succès. » L’exemple est un guide aveugle qui a besoin d’être guidé lui-même par l’expérience. — Mais si mon apprenti orateur vous pressait d’entrer dans des détails ? […] Si vous voulez atteindre les sommets de cet art, ne vous contentez pas d’avoir sous les yeux les maîtres de l’éloquence : unissez à la véhémence de Démosthène l’ampleur et le coloris de Cicéron ; faites mieux, ajoutez à ces dons les plus rares facultés qui vous auront frappé dans les orateurs modernes ; faites mieux encore, imitez les artistes qui, les yeux fixés sur la toile ou sur le marbre, ont l’âme attachée à la contemplation d’un type dont leur main reproduit l’idéale beauté ; concevez un modèle de perfection tel qu’il n’en a jamais existé de semblable. […] Le prince l’entoura et l’attaqua trois fois. » Bossuet. — « Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne, dont les gros bataillons, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute, et lançaient des feux de toutes parts. […] Enfin il conclura que la vie est semblable à un combat.
Fouquet était réellement coupable de malversations, et même de crime d’état ; il était difficile à l’éloquence même de pallier de semblables torts ; et ce n’est pas excuser un ministre dilapidateur, que de dire que nous aimons tous le bien, et que nous sommes capables de tout pour en acquérir.
Ils n’ont aucun arrêt : ce sont esprits volages, Qui souvent sont tout gris avant que d’être sages ; Et doit-on souhaiter, pour leur utilité, De voir finir leur vie avecque leur beauté : Semblables à ces fleurs dont Vénus se couronne, De qui jamais les fruits n’enrichissent l’automne Oubliez, oubliez l’amour de ce berger, Et prenez en son lieu quelque bon ménager, De qui la façon mâle, à vos yeux moins gentille, Témoigne un esprit mûr à régir sa famille, Et dont la main robuste au métier de Cérès Fasse ployer le soc en fendant les guérets.
C’est la nature qui nous donne la voix, cet organe précieux qui sait pénétrer jusqu’au fond du cœur de nos semblables et y porter la joie, la douleur, en un mot toutes les émotions possibles.
Semblables éclairs sortaient de la bouche de Démosthène, et n’échauffaient pas moins qu’ils éblouissaient. […] Prenez l’histoire, ouvrez, remontez jusques au commencement du monde, jusques à la veille de sa naissance, y a-t-il eu rien de semblable dans tous les temps ? […] Semblables au tonnerre qui se forme sur nos têtes, il n’est resté de l’éclat et du bruit passager qu’ils ont fait dans le monde que l’infection et la puanteur287. […] Esprit hardi mais sage, ami du progrès sans rompre avec le passé, magistrat érudit et homme vertueux, il a écrit pour éclairer ses semblables et pour les rendre meilleurs. […] Les horreurs du sort qu’il éprouvait étaient en tout semblables à celles où fut réduit son grand-oncle Charles II après la bataille de Worcester, aussi funeste que celle de Culloden354.
C’est en cela que nos grands orateurs sacrés se sont montrés si supérieurs aux autres hommes par une observation constante, par une connaissance positive des mœurs de leurs semblables qui leur ont acquis le premier rang parmi les écrivains de leur nation. […] Les passions, qui sont l’amour des objets agréables et la haine des objets désagréables, nous poussent continuellement à rechercher les uns et à fuir les autres ; mais souvent elles rencontrent un obstacle, et cet obstacle, c’est le sentiment de la justice, c’est la loi du devoir qui nous dit : « Sois heureux si tu peux, mais non pas aux dépens du bonheur d’autrui. » Les passions ne s’arrêtent pas toujours à cette voix sacrée ; souvent elles nous conseillent d’immoler à notre intérêt particulier l’intérêt de nos semblables : alors elles deviennent coupables, et l’orateur ou l’écrivain serait criminel en cherchant leur appui. […] Dieu Ces globes lumineux qui, depuis tant de siècles, roulent majestueusement dans l’espace, sans jamais s’écarter de leur orbite, ni se choquer dans leurs révolutions ; ce soleil suspendu à la voûte céleste, comme une lampe de feu qui vivifie toute la nature, et se trouve placée à la distance convenable pour éclairer, échauffer la terre, sans l’embrasser de ses ardeurs ; cet astre qui préside à la nuit avec ses douces clartés, ses phases, son cours inconstant et pourtant régulier, dont le génie de l’homme a su tirer tant d’avantages ; cette terre si féconde, sur laquelle on voit se perpétuer par des lois constantes une multitude d’êtres vivants, avec cette admirable proportion des deux sexes, de morts et de naissances, qui fait qu’elle n’est jamais déserte, ni surchargée d’habitants ; ces mers immenses, avec leurs agitations périodiques et si mystérieuses ; ces éléments qui se mélangent, se modifient, se combinent de manière à suffire aux besoins, à la vie de cette multitude prodigieuse d’êtres, qui sont si variés dans leur structure et leur grandeur ; enfin ce concours si réglé des saisons qui reprochait sans cesse la terre sous des formes nouvelles, qui, après le repos de l’hiver, la présente successivement embellie de toutes les fleurs du printemps, enrichie des moissons de l’été, couronnée des fruits de l’automne, et fait ainsi rouler l’année dans un cercle de scènes variées sans confusion, et semblables sans monotonie ; tout cela ne forme-t-il pas un concert, un ensemble de parties dont vous ne pouvez détacher une seule sans rompre l’harmonie universelle ?
Combien l’histoire de l’Église n’offre-t-elle pas d’exemples semblables ? […] Le même esprit d’amour qui enfanta tant de prodiges dans les derniers temps en enfante chaque jour de semblables parmi nous. […] La nature elle-même s’est plu à doter ces deux magnifiques contrées de dons à peu près semblables. […] Dans les fêtes du peuple des campagnes, on démêlerait aujourd’hui des hommes en tout semblables à ceux dont les applaudissements animèrent le génie de Phidias, de Michel-Ange ou de Raphaël. […] Ce dessein vous surprend, et vous croyez peut-être Que le seul désespoir aujourd’hui le fait naître, J’excuse votre erreur ; et, pour être approuvés, De semblables projets veulent être achevés.
Digne de récompense, content de son sort, utile à l’homme, semblable à son père, propre à la guerre.
Je ne puis croire, pour moi, que vous deviez plutôt fier1 votre personne à l’inconstance des flots et à la merci de l’étranger qu’à tant de braves gentilshommes et tant de vieux soldats qui sont prêts de lui servir de rempart et de bouclier ; et je suis trop serviteur de Votre Majesté pour lui dissimuler que, si elle cherchait sa sûreté ailleurs que dans leur vertu, ils seraient obligés de chercher la leur dans un autre parti que dans le sien2. » Par de semblables paroles le maréchal ferma la bouche à ceux qui avaient ouvert cet avis ; et le roi, dont le courage suivait toujours les plus hardies résolutions et se déterminait facilement dans les plus pressantes rencontres, se résolut d’attendre l’ennemi dans un poste avantageux3.
« Heureux le prince dont le cœur ne s’est point élevé au milieu de ses prospérités et de sa gloire ; qui, semblable à Salomon, n’a pas attendu que toute sa grandeur expirât avec lui au lit de la mort, pour avouer qu’elle n’était que vanité et affliction d’esprit, et qui s’est humilié sous la main de Dieu, dans le temps même que l’adulation semblait le mettre au-dessus de l’homme !
Mais lorsque, semblables pour l’orthographe, deux mots sont entièrement différents pour le sens, ils peuvent rimer ensemble. […] La rime est riche lorsqu’elle présente à la fin de deux vers deux ou trois sons semblables, comme préférer, différer, charitable, profitable, carrière, arrière, impétueux, tortueux. […] Les trois rimes semblables ne doivent jamais être placées de suite.
Je m’avançais vers Athènes avec une espèce de plaisir qui m’ôtait le pouvoir de la réflexion ; non que j’éprouvasse quelque chose de semblable à ce que j’avais senti à la vue de Lacédémone. […] Semblable à ces orateurs d’une cause vaincue, mais non humiliée, dont Cicéron nous retrace dans le de Oratore les graves entretiens et les studieux loisirs, M. […] Je doute que l’auteur lui-même, qui donne un semblable précepte, ait pu le suivre toujours, et s’il a réussi du moins à s’y conformer, on y trouvera peut-être la cause de la roideur monotone mêlée parfois à son beau langage. […] Le génie ne s’imite pas ; il faut avoir reçu de la nature les plus beaux dons de l’esprit et les plus fortes qualités du caractère pour diriger ses semblables et influer aussi considérablement sur les destinées de son pays. […] Honorons les hommes supérieurs, et proposons-les en imitation ; car c’est en préparer de semblables, et jamais le monde n’en a eu un besoin plus grand.
Le plaisir qui résulte des ouvrages conduits de la sorte, est reçu et senti par le goût, comme sens interne ; mais la découverte de cette conduite qui nous charme, est due a la raison ; et plus la raison nous rend capables de découvrir le mérite d’un semblable plan, plus nous trouvons de plaisir à la lecture de l’ouvrage.