« À cette nouvelle, Achaz frémit ; son cœur fut saisi de crainte et son peuple trembla, comme les arbres des forêts qui frissonnent à l’approche de la tempête131 ». […] Quel enthousiasme vraiment sacré vous saisit, vous transporte malgré vous, dès le début de ce poème magnifique !
Ces tours et ces formes font saisir d’une manière plus vive que les formes positives et les tours habituels, le mouvement de l’âme et la vue de l’esprit. […] Pour faciliter aux élèves l’étude de ce livre, et leur en faire mieux saisir la marche, j’ai cru utile d’y ajouter un résumé de tout l’ouvrage.
Il ne lui faut qu’un coup d’œil, pour saisir les plus secrets mouvemens du cœur : il ne lui faut qu’un trait pour les rendre. […] Il nous suffira d’en connoître et d’en bien saisir les preuves démonstratives.
Pour peu que le sujet soit vaste et compliqué, il est bien rare qu’on puisse l’embrasser d’un coup-d’œil, ou le pénétrer en entier d’un seul et premier effort du génie ; et il est rare encore qu’après bien des réflexions on en saisisse tous les rapports. […] Pendant que la main trace les caractères de l’écriture, l’esprit continue à travailler ; les idées naissent, c’est l’instant de les saisir au vol et de les clouer, pour ainsi dire, sur le papier prêt à les recevoir, par un mot ou un signe quelconque.
» Mon père, ému, tendit à son housard fidèle Une gourde de rhum qui pendait à sa selle, Et dit : « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. » Tout à coup, au moment où le housard baissé Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure, Saisit un pistolet qu’il étreignait encore, Et vise au front mon père en criant : « Caramba2 ! […] En face de l’affront, l’aide de camp saisit brusquement son pistolet, ajuste le maréchal, et lâche la détente.
Cependant il ne doit pas se dispenser, en suivant la chaîne des événements, d’en observer la cause et les effets ; de saisir surtout et de faire voir le rapport qu’ils ont eu ou qu’ils ont aujourd’hui avec le bonheur ou le malheur des peuples. […] Cet historien excelle dans l’art de saisir les moindres nuances des passions, et de faire connaître tout le manège des cours. […] C’est le moyen de saisir toute la justesse, toute la vérité des réflexions fines et profondes dont il est rempli.
Son caractère est, en effet, plus précis, plus facile à saisir que celui des autres plaisirs de l’imagination, et il a, avec notre objet, une liaison plus directe.
Dans la disposition des morceaux, nous n’avons apporté d’autre ordre que celui qui semblait indiqué par la nature des idées, selon que leur simplicité et leur clarté plus parfaites les rendaient plus faciles à saisir.
La nuance est difficile à saisir ; mais une fois qu’on s’en préoccupe et qu’on s’y applique, le goût se forme ou s’épure, la délicatesse s’acquiert ou se perfectionne. […] Vous m’en voyez moi-même, en cet heureux moment, Saisi d’horreur, de joie et de ravissement. […] Déjà pour la saisir Calchas lève le bras : « Arrête, a-t-elle dit, et ne m’approche pas. […] — Qu’on le saisisse ! […] Voilà l’ambition dont mon âme est saisie.
Pour lui faciliter les premiers essais, il est bon, comme nous l’avons dit plus haut, de commencer par des imitations : on lit, on raconte un fait, une anecdote, un trait d’histoire, une description ; on cherche à en faire bien saisir à l’élève les détails et l’ensemble, puis on l’abandonne à ses souvenirs : il doit reproduire de son mieux ce qu’il a entendu. […] Un objet se présente sous mille aspects divers, selon le point de vue d’où on le considère : la description ne peut embrasser tous ces points de vue ; elle se contente de saisir les plus saillants, et néglige les détails trop minutieux. […] La conscience de notre petitesse à la vue de l’infini, nos chants s’étendant au loin sur les vagues, la nuit s’approchant avec ses embûches, la merveille de notre vaisseau au milieu de tant de merveilles, un équipage religieux saisi d’admiration et de crainte, un prêtre auguste en prières, Dieu penché sur l’abîme, d’une main retenant le soleil aux portes de l’occident, de l’autre élevant la lune dans l’Orient, et prêtant, à travers l’immensité, une oreille attentive à la voix de sa créature : voilà ce qu’on ne saurait peindre et ce que tout le cœur de l’homme suffit à peine pour sentir. » Passons à la scène terrestre. […] Nous voulons que les objets viennent se mettre sous nos yeux ; nous voulons un vrai qui nous saisisse d’abord, et qui remplisse notre âme de lumière et de chaleur.
On doit faire attention aux mœurs, aux habitudes, à l’éducation, au caractère, aux préjugés des hommes devant qui on parle ; on prendra garde à l’influence du caractère national, à celle que produit la différence des gouvernements, des âges, des fortunes et des principes de ses auditeurs, à leurs dispositions particulières relativement à la cause que l’on traite ; on s’attachera surtout à saisir adroitement leurs endroits sensibles, et à les prendre par leur faible. […] Les rebelles s’étaient saisi des arsenaux et des magasins ; et, malgré la défection de tant de sujets, malgré l’infâme désertion de la milice même, il était encore plus aisé au roi de lever des soldats que de les armer. […] Ils furent quelque temps saisis, muets, immobiles. […] Le premier magistrat de Messine était une créature de Verrès ; il fait saisir Gavius et instruit son patron des menaces qui avaient été faites (Ici l’orateur décrit la conduite de Verrès de la manière la plus énergique, et sous les couleurs les plus propres à exciter contre ce préteur l’indignation publique).
Quand la métaphore est ainsi mal soutenue, quand sa ressemblance est trop éloignée ou ne peut pas être saisie tout d’abord, on dit alors qu’elle est trop hardie. […] Voltaire se sert de cette figure lorsqu’Égisthe, fils de Mérope, attaque Polyphonie au pied de l’autel où ce tyran allait épouser sa mère : Dans l’enceinte sacrée en ce moment s’avance Un jeune homme, un héros, semblable aux immortels ; Il court… C’était Égisthe ; il s’élance aux autels ; Il monte, il y saisit, d’une main assurée, Pour les fêtes des Dieux la bâche préparée. […] Exclamation L’Exclamation est l’expression de tout sentiment vif et subit qui saisit l’âme : elle éclate d’ordinaire par des interjections. […] Cette figure donne au style un mouvement vif et imprévu qui frappe, saisit et étonne ; elle convient aux passions ardentes, et impétueuses, ou animées de quelque profond sentiment qui éclate avec transport.
On sait que l’art des contrastes habilement saisis et rendus heureusement, est un des grands moyens du style de Voltaire, et que personne n’a tiré parti comme lui de cette ressource, également ouverte cependant à tous les écrivains.
Lorsqu’elle est trop haute, elle fatigue les oreilles ; trop basse, les paroles sont confuses et les auditeurs font des efforts pour saisir le sens du discours ; trop rapide, elle ne laisse point le temps de comprendre ; trop lente, elle fait bâiller et endort.