Non, vous n’espérez plus de nous revoir encor, Sacrés murs, que n’a pu conserver mon Hector. […] Dans le même poète, Jupiter, après avoir parlé, fait un signe de ses noirs sourcils ; les cheveux sacrés du Roi des dieux s’agitent sur sa tête immortelle, et le vaste Olympe en est ébranlé . […] Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
Ville heureuse, qui le vîtes autrefois régner, au milieu de vos murs s’élèvent encore et subsisteront toujours des édifices sacrés, les fruits immortels de sa charité et de son amour pour son peuple.
Mais les poètes sacrés sont des peintres bien autrement sublimes !
Mais du temple voisin, quand la cloche sacrée Annonça qu’un mortel avait quitté le jour, Chaque son retentit dans mon âme navrée, Et je crus mourir à mon tour.
Platon, dans son Ion, assimile à l’abeille le poëte, qui est, selon lui, « une chose légère, ailée et sacrée », Κοῦφον γὰρ χρῆμα μοιητής ἐστι καὶ πτηνὸν καὶ ἱερόν.
Qui chantera l’hymne sacrée ? […] et avec toi ; l’âme sacrée qui animait les chants du barde mêle son dernier souffle à ton dernier soupir. » Vous développerez les diverses parties de ce sujet. […] Leur personne était inviolables et sacrée tant qu’ils étaient en charge et qu’ils ne s’éloignaient pas de la ville. […] S’ils avaient été bons et justes, ils étaient proclamés les pères du peuple ; leur règne était béni et leur mémoire était sacrée ; leurs restes étaient ensevelis dans un magnifique tombeau. […] Les Romains, effrayés, lui envoyèrent, pour le fléchir, le sénat tout entier, puis les prêtres, portant entre leurs mains les choses sacrées.
Enfin, pour donner à ses paroles une sainte autorité, l’orateur quitte le ton suppliant, et se rappelant le caractère sacré dont il est revêtu, il presse, il commande au nom du, ciel même, et termine par une protestation touchante de l’influence qu’exercera sur sa propre destinée la décision de l’empereur. […] Cette table où prête serment les dieux vengeurs de l’hospitalité, où vous avez été admis par une faveur que deux seuls Campaniens partagent avec vous, vous ne la quitteriez, cette table sacrée r que pour la souiller un moment après du sang de votre hôte ! […] « Mais ne respectons rien, j’y consens, de tout ce qu’il y a de plus sacré parmi les hommes ; violons tout ensemble la foi, la religion, la piété ; rendons-nous coupables de l’action du monde la plus noire, si notre perte ne se trouve pas ici infailliblement jointe avec le crime. […] « J’étudiai leur cœur, je flattai leurs caprices, « Je leur semai de fleurs le bord des précipices : « Près de leurs passions rien ne me fut sacré ; « De mesure, et de poids je changeais à leur gré. […] ……… Sa main désespérée M’a fait boire la mort dans la coupe sacrée.
On appellera encore fusion, ou, si l’on veut, confusion, cette nouvelle poésie pastorale qui sous le nom de Bergerie chez Remi Belleau, d’Églogue chez Ronsard, de Bergeries chez Desportes, mêla l’imitation de Sannazar et du Tasse à celle de Théocrite et de Virgile, et le roman et le drame à l’idylle ; qui, sous le nom de Pastourelle ou Fable bocagère chez Nicolas de Montreux, de Pastorale, Pastorale dramatique chez d’autres, ajoute au théâtre un genre qui s’y fera une large place au xviie siècle ; qui, sous le nom de Bergerie spirituelle chez Louis des Mazures, fait de l’Erreur un berger et de la Vérité une bergère, et de Dieu le « pasteur d’en haut » ; qui, sous le nom d’Églogues spirituelles chez Remi Belleau, repris plus tard par l’évêque Godeau et l’abbé Cotin, associe le sacré au profane et donne le nom de « Nymphettes » aux filles de Sion. […] A chaque page les épithètes jolies, les diminutifs mignards qu’il a prodigués dans la fluidité harmonieuse et molle de ses huit Églogues sacrées, tirées du Cantique des Cantiques (1556), détonnent dans les sujets élevés. […] Citoyens, voyez cy ceste dague sanglante ; C’est elle, citoyens, c’est elle qui se vante Avoir faict son devoir, puisqu’elle a massacré Celuy qui mesprisoit l’aruspice sacré… DÉCIME BRUTE. […] C’est de là publia les huit pièces qui en font le précurseur véritable de nos tragiques du xviie siècle ; trois tragédies romaines ; Porcie (1568), Cornélie (1574), Marc-Antoine (1578) ; trois tragédies grecques : Hippolyte (1573), la Troade (1579), Antigone (1580) ; une tragédie sacrée : Sédécie ou les Juifves (1583), dont le second titre prend son nom du chœur qu’il y a introduit comme dans toutes les autres, et dont le sujet est le supplice de la famille de Juda après la destruction de Jerusalem par Nabuchodonosor II ; enfin une tragi-comédie, Bradamante (1582), empruntée à l’épopée de l’Arioste. […] Je vous rends grâce, ô deïtez sacrées Des monts, des eaux, des forests et des prées.
On s’attribue une supériorité de puissance et de force ; on se couronne de ses propres mains ; et lors même qu’on rend à Dieu de solennelles actions de grâces, et qu’on tend aux voûtes sacrées de ses temples les drapeaux déchirés et sanglants qu’on a pris sur les ennemis, qu’il est dangereux que la vanité n’étouffe une partie de la reconnaissance, et qu’on ne retienne au moins quelques grains de cet encens qu’on va brûler sur les autels » !
Mais je les crains peu, et je saurai sacrifier ma vie pour arriver au but glorieux qui m’est proposé, pour remplir jusqu’à la fin le ministère sacré de la parole divine.
puissent voir longtemps votre beauté sacrée Tant d’amis sourds à mes adieux !
Parmi les orateurs sacrés de notre temps, il se distingue par l’essor, la nouveauté, l’ardeur, l’éclat, l’imagination, la poésie, la couleur, le mouvement, l’accent pathétique d’une verve originale.
Voici deux exemples très beaux de cette figure : Sitôt que de ce jour La trompette sacrée annonçait le retour, Du temple, orné partout de festons magnifiques, Le peuple saint en foule inondait les portiques. […] Autour de moi l’airain sacré résonne. […] C’est par antiphrase que les Grecs appelaient la mer Noire Pont-Euxin ou mer hospitalière, les Furies Euménides ou bienveillantes ; et que les Latins employaient le mot sacer, sacré, dans le sens d’execrabilis : Auri sacra fames . […] Exemples : Aman conjure Esther de le sauver : Par le salut des Juifs, par ces pieds que j’embrasse, Par ce sage vieillard, l’honneur de votre race, Daignez d’un roi terrible apaiser le courroux : Sauvez Aman, qui tremble à vos sacrés genoux.
Le prêtre exposait la parole divine dans la langue sacrée ; puis il la développait dans l’idiome vulgaire qui la rendait accessible à tous. […] Les passions ne s’arrêtent pas toujours à cette voix sacrée ; souvent elles nous conseillent d’immoler à notre intérêt particulier l’intérêt de nos semblables : alors elles deviennent coupables, et l’orateur ou l’écrivain serait criminel en cherchant leur appui. […] ô droits sacrés de la cité romaine ! […] O institutions sacrées, qu’êtes-vous devenues ? […] C’est ainsi que le vieil Horace défend son fils, dans la tragédie de Corneille : Lauriers, sacrés rameaux qu’on veut réduire en pondre.