« On ne sait que trop quelles funestes horreurs suivent les batailles ; combien de blessés restent confondus parmi les morts ; combien de soldats, élevant une voix expirante pour demander du secours, reçoivent le dernier coup de la main de leurs propres compagnons, qui leur arrachent de misérables dépouilles couvertes de sang et de fange ; ceux mêmes qui sont secourus, le sont souvent d’une manière si précipitée, si inattentive, si dure, que le secours même est funeste : ils perdent la vie dans de nouveaux tourments, en accusant la mort de n’avoir pas été assez prompte.
Je n’avais que très peu de temps à rester dans cette ville ; il était à la campagne. […] Les oreilles du public sont devenues très délicates ; elles ne supportent pas facilement ce qui est inconvenant ou négligé ; et l’auteur qui craint de s’exposer au danger d’être couvert de mépris, ou de rester inconnu, doit également ambitionner le mérite de l’expression et celui des pensées. […] Il plaît par lui-même, et les corps en mouvement, ceteris paribus, ont quelque chose de plus flatteur que ceux qui restent en repos. […] Au moyen d’une marque ou signe particulier pour chaque syllabe, les caractères employés dans l’écriture furent réduits à une quantité bien moins considérable que celle des mots dont se composait le langage, mais cependant restèrent encore assez nombreux pour que l’art d’écrire et de lire fût toujours très difficile. […] Je suis las de rester à la même place, je suis fatigué d’une promenade.
Personne ne croit assurément qu’une rivière, une fois mêlée à l’Océan, puisse y conserver la douceur et la limpidité de ses eaux ; mais dès que la fable a doué la fontaine Aréthuse de ce privilége, il est permis à Voltaire de dire à propos de Mornay, resté pur et intègre au milieu de la corruption des cours : Relie Aréthuse, ainsi ton onde fortunée Roule au sein furieux d’Amphitrite étonnée Un cristal toujours pur et des flots toujours clairs Que jamais ne corrompt l’amertume des mers. […] … songe du moins à lui rester fidèle !
Une pauvre servante au moins m’était restée, Qui de ce mauvais air n’était point infectée, Et voilà qu’on la chasse avec un grand fracas, À cause qu’elle manque à parler Vaugelas, Je vous le dis, ma sœur, tout ce train-là me blesse, Car c’est, comme j’ai dit, à vous que je m’adresse. […] Le cinquième cependant est resté célèbre par le récit du fameux combat entre les partisans du chantre et ceux du prélat, chez Barbin le libraire, où tous les ouvrages sont arrachés à leurs rayons, tirés de leur poussière, lancés à la tête des combattants. […] Votre nom, s’il vous plaît, vos titres, votre rang : Je ne les savais point ; ils sont restés en blanc.
C’était le petit neveu d’Achille de Harlay, qui, sous Henri III, étant président du Parlement, resta fidèle au roi, et dit au duc de Guise : « C’est grand pitié quand le valet chasse le maître ; au reste mon âme est à Dieu, mon cœur au roi et mon corps entre les mains des méchants : qu’on fasse ce qu’on voudra. » 4.
Il se battit un jour entier contre Hector, le plus vaillant des Troyens, et la victoire resta indécise. […] Octave en effet lui fit lever le siège de Modène, et resta seul général des troupes, par la mort des deux consuls, Hirtius et Pansa, qui commandaient son armée. […] Ses soldats effrayés à la vue de tant d’ennemis l’abandonnèrent avant l’action ; et il ne lui resta que 800 braves, à la tête desquels il fondit courageusement sur l’aile droite des Syriens, et fut tué dans la mêlée, l’an 161 avant Jésus-Christ.
Vous restez dans votre trou jusqu’à l’heure des spectacles3, à dissiper les fumées de la veille ; ainsi vous n’avez pas un moment pour penser à vous et à vos amis. […] Le 2 août de la même année, Voltaire écrivait à D’Alembert : « Le bruit court que vous venez avec un autre philosophe ; il faudrait que vous le fussiez terriblement l’un et l’autre pour accepter les bouges indignes qui me restent dans mon petit ermitage ; ils ne sont bons tout au plus que pour un sauvage comme Jean-Jacques, et je crois que vous n’en êtes pas à ce point de sagesse iroquoise. » 1. […] Alors Freytag me proposa de rester à Francfort jusqu’à ce que le trésor qui était à Leipsick fût arrivé, et il me signa ce beau billet : « “Monsir, sitôt le gros ballot de Leipsick sera ici, où est l’œuvre de poëshie du roi mon maître, que Sa Majesté demande, et l’œuvre de poëshie rendu à moi, vous pourrez partir où vous paraîtra bon.
Si Rutebeuf a de nobles accents lorsqu’il songe aux revers des armes chrétiennes, et au Saint-Sépulcre resté aux mains des infidèles, les amers sarcasmes de sa verve hardie contre les puissants nous avertissent pourtant que le jour approche où le relâchement des mœurs, la rivalité des pouvoirs spirituel et temporel, l’ambition de l’Église ou des souverains, la misère publique, l’affranchissement des communes, et la décadence d’institutions impuissantes enhardiront les indépendants ou les téméraires. […] Aussi restera-t-il voisin de nous ; son talent lui fera pardonner ses misères, et la postérité n’oubliera pas plus ses touchantes ballades que la farce anonyme de Maître Pathelin (xve siècle), chef-d’œuvre impérissable comme une page de Molière.
Elle paraît rester immobile ; mais elle ne l’est pas, elle se meut. […] Les dictateurs étaient élus temporairement ; ils restaient six mois en charge ; mais plusieurs se démirent de la dictature dans les vingt jours. […] La Macédoine, depuis Caranus, qui y régna le premier, a eu trente rois, sous le gouvernement desquels elle resta neuf cent vingt-trois ans. — 2.
Je pars pour Évreux, les débats complètent ma conviction, et depuis elle est restée inébranlable. […] Quel que soit notre châtiment, il restera au-dessous de ce que nous avons mérité. […] Le premier devoir de l’orateur, dans l’oraison funèbre, est de rester dans les bornes d’une exacte et rigoureuse vérité. […] L’auditeur est prévenu en faveur du personnage, et l’orateur a plutôt à craindre de rester au-dessous que d’être trop riche et trop brillant. […] » Cependant il n’en faut pas rester là.
Les Pensées, quoique restées imparfaites, ont mis le comble à la gloire de Pascal comme écrivain. […] Le prince son époux lui fut ravi, et lui laissa trois princesses, dont les deux qui restent pleurent encore la meilleure mère qui fut jamais et ne trouvent de consolation que dans le souvenir de ses vertus. […] Il n’y resta que la duchesse Sforze, la duchesse de Villeroy, madame de Castries, sa dame d’atour, et madame de Saint-Simon. […] Mithridate resta immobile ; et Marius, au milieu de Rome, en trembla. […] Il fut encore trop heureux de se rembarquer et de fuir dans une autre île déserte, où il resta huit jours avec quelques provisions d’eau-de-vie, de pain d’orge et de poisson salé.
Il est de la plus grande importance que les faits restent présents à l’esprit des juges et des auditeurs, pendant tout le cours du plaidoyer ; il faut donc écarter avec soin toutes les petites circonstances, les détails trop minutieux, et tout ce dont une prolixité fastidieuse surcharge inutilement la mémoire.
Cela vient peut-être de quelque abréviation, comme έ, que l’inadvertance d’un copiste aura interprétée par le nom cardinal au lieu du nom ordinal : en effet, après ce qui précède, il ne restait pas cinq parties, mais deux seulement à énumérer.
Je restai respirant à peine, tout mon corps froid comme un marbre ; à me voir, vous n’eussiez su si j’étais mort ou vivant.