Ils me regardent tous, et se mettent à rire. […] De quels yeux regardèrent-ils le jeune prince, dont la victoire avait relevé la haute contenance, à qui la clémence ajoutait de nouvelles grâces ? […] C’est là, monsieur, qu’il faut regarder. […] Elle parle peu, au moins à ce que j’ai vu, n’est point embarrassée qu’on la regarde, comme.une personne qui a vu du monde. […] Elle a été bien regardée et observée, et tout le monde paraît satisfait de bonne foi705.
Si peüssiez veoir flori le Braz-Saint-Jorge contremont de nés et de galies et de uissiers ; et molt granz mervoille ère la bialtez a regarder. […] La tristesse ou plutôt l’abattement saisit jusques aux enfants ; l’on se regardait et l’on ne se disait rien. […] Dès ce moment, Jeannot n’étudia plus, se regarda au miroir, et méprisa tout le monde. […] Les grâces de la jeunesse, jointes à ce don supérieur, le firent regarder comme le jeune homme de la plus grande espérance.... […] Tout l’équipage était autour du vénérable Freind, regardait et admirait.
reprend un de leurs chefs ; Dieu est vivant et vous regarde. […] Mes enfants, les blancs vous regardent, dit le marquis de Saint-Pern, à Crevelt, aux grenadiers français, et les grenadiers restent exposés au feu du canon.
Jetons les yeux sur cette terre qui nous porte ; regardons cette voûte immense des cieux qui nous couvre, ces abîmes d’air et d’eau qui nous environnent et ces astres qui nous éclairent. Un homme qui vit sans réflexion ne pense qu’aux espaces qui sont auprès de lui, ou qui ont quelque rapport à ses besoins : il ne regarde la terre entière que comme le plancher de sa chambre, et le soleil qui l’éclaire pendant le jour que comme la bougie qui l’éclaire pendant la nuit : ses pensées se renferment dans le lieu étroit qu’il habite. […] Je regarde moins cette dernière exactitude que l’essor du génie, la conduite de tout l’ouvrage, la force et la hardiesse des peintures.
Nous ne devons pas seulement regarder les misères d’autrui comme des maladies, mais aussi comme des maladies qui nous sont communes ; car nous y sommes sujets comme eux. […] Ces maux de nos semblables, si nous pouvions les regarder d’une vue tranquille et charitable, nous seraient des instructions d’autant plus utiles, que nous en verrions bien mieux la difformité que des nôtres, dont l’amour-propre nous cache toujours une partie ; ils nous pourraient donner lieu de remarquer que les passions font d’ordinaire un effet tout contraire à celui que l’on prétend.
Mais lorsque cette impression est dissipée et qu’on regarde avec attention, on ne trouve plus un seul beau monument dans cette ville si belle. […] Cousin regarde plus volontiers le firmament intérieur qui s’appelle la conscience et la raison humaine.
Le prince, en tant que prince, n’est pas regardé comme un homme particulier ; c’est un personnage public, tout l’État est en lui, la volonté de tout le peuple est renfermée dans la sienne. […] Je nomme en vous facilité ce que je regarderais comme présomption dans un autre.
On distingue ordinairement plusieurs parties dans une narration ; les unes sont essentielles, et constituent le fond du sujet : on les nomme Parties principales ; les autres, que nous regardons comme non moins importantes que les premières, leur sont subordonnées et en dépendent : elles sont appelées Parties accessoires ou Détails. […] Les Hébreux mettent à leur tête Jephté, qu’ils regardent comme le plus brave et le plus fort d’entre eux. […] « Madame, Vous avez eu la bonté de me permettre de recourir à vous dans les affaires les plus importantes qui pouvaient me regarder. […] Ne laissez jamais entrevoir, à moins que vous ne correspondiez avec un ami, qu’à la première occasion vous userez de retour ; vous manqueriez de délicatesse, vous auriez l’air de regarder le bienfait comme un emprunt que vous promettez d’être exact à rembourser ; vantez plutôt avec finesse le crédit, la générosité, l’obligeance de celui qui vous a fait un plaisir ; assurez-le de votre reconnaissance. […] Rousseau et nous la regarderions comme irréprochable, si elle contenait l’expression d’un sentiment religieux.
Cette phrase est louche, parce que sans espoir de pardon regarde Andromaque, et m’avez-vous condamnée, regarde Pyrrhus. […] Buffon regarde comme très opposé au mérite du style l’emploi de ces pensées fines et la recherche de ces idées légères, déliées, sans consistance, et qui, comme la feuille du métal battu, ne prennent de l’éclat qu’en perdant de la solidité. […] Nous venons tous les soirs lui porter nos douleurs ; Nous regardons le ciel, et nous versons des pleurs. […] Ainsi, tout ce qui est vaste et imposant, comme la voûte des cieux, l’Océan, une haute montagne ; tout ce qui indique un grand pouvoir et une grande force, comme le trouble des éléments, le bruit du tonnerre ou celui du canon, les inondations, le retentissement d’une abondante chute d’eau, les volcans, les tremblements de terre ; tout ce qui imprime l’effroi, comme les ténèbres, la solitude, le silence ; tout ce qui présente le caractère de la magnanimité, de l’héroïsme, de la haute vertu ; en un mot, tout ce qui nous plonge dans l’immensité, et éveille en nous l’idée de l’infini, doit être regardé comme le fondement et la source du sublime.
Regarde, ô homme, le peu que tu es, considère le peu que tu vaux : viens, apprends la liste funèbre des maux dont ta faiblesse est menacée. Si tu n’en es pas encore attaqué, regarde ces misérables avec compassion ; quelque superbe distinction que tu tâches de mettre entre toi et eux, tu es tiré de la même masse, engendré des mêmes principes, formé de la même boue : respecte en eux la nature humaine si étrangement maltraitée ; adore humblement la main qui t’épargne, et pour l’amour de celui qui te pardonne, aie pitié de ceux qu’il afflige1. […] Il est sans doute honteux à un prince, qui doit avoir de l’ordre en tout, de tomber en de telles fautes ; mais nous regardons plus haut quand nous en sommes si fâchés ; car nous ne blâmons pas tant la faute elle-même, que le défaut d’attention, qui en est la cause. […] Voulez-vous voir une image de l’enfer, et d’une âme damnée, regardez un pécheur. » Plus loin, il appelle les pécheurs « des damnés vivants ».
Regarde, mon père, il te prie en silence. […] Habitués à vivre dès l’enfance sous les yeux de leurs concitoyens, ces hommes regardaient la place publique comme leur maison et ne craignaient pas de s’y donner en spectacle. […] « — Il a recours, disent-ils, à des maléfices pour nous ruiner et faire passer la fécondité de nos champs dans les siens. » Au jour de l’audience, le fermier se présente au forum avec tout son attirail de labour, charrue, herses, bèches, hoyaux, bien entretenus, bien reluisants ; un chariot traîné par deux forts bœufs, et sur l’attelage, portée comme en triomphe, la famille du laboureur, de beaux et solides garçons, la fermière et ses filles, mains calleuses, teint brûlé, forte lignée de paysans. — « Regardez, citoyens, dit l’homme au peuple, voilà ma magie, voilà mes sorti-léges. » Je demande s’il y a des discours qui vaillent cette éloquence des faits. […] tu oses regarder ces juges, te montrer ici au forum, dans la ville, aux yeux de tes concitoyens !
Ceux qui déjà regardaient cet événement comme favorable avaient beau pousser la gravité jusqu’au maintien chagrin et austère, le tout n’était qu’un voile clair, qui n’empêchait pas de bons yeux de remarquer et de distinguer tous leurs traits. […] Un moment après, elles virent un gros bras presque nu relever tout à coup le pavillon, qui leur montra un bon gros Suisse entre deux draps, demi-éveillé et tout ébahi, très-long à reconnaître son monde qu’il regardait fixement l’un après l’autre, et qui, enfin, ne jugeant pas à propos de se lever en si grande compagnie, se renfonça dans son lit et ferma son pavillon. […] Il fallait effort pour cesser de le regarder.
Que notre ami nous raccoutume à regarder avec quelque faveur le christianisme ; à respirer, avec quelque plaisir, l’encens qu’il offre au ciel ; à entendre ses cantiques avec quelque approbation : il aura fait ce qu’on peut faire de meilleur, et sa tâche sera remplie. […] Au lieu de nous accoutumer dès l’enfance, par la pensée et par les sens, à ne regarder cette séparation que comme le moment du départ pour un voyage sans retour, voyage que nous ferons un jour nous-mêmes, sans doute pour nous réunir dans des régions invisibles, on n’a rien oublié de ce qui était propre à en faire un objet d’horreur. […] Quesnel, dans son beau livre : Bonheur de la mort chrétienne : « Celui qui a la foi, loin de regarder la mort comme son ennemie et de la fuir comme son malheur, devrait aller au-devant d’elle par ses désirs, et la recevoir, quand elle se présente, comme sa libératrice et comme une amie qui le décharge d’un fardeau pesant et incommode, pour le faire passer d’un pays ennemi dans un lieu de sûreté, et de la région de la mort au séjour aimable et délicieux de la vie bienheureuse. » Je lis dans un article de Mme Georges Sand : « Quoi de plus beau et de plus pur que la vision intérieure d’un mort aimé ?
On croit en eux, parce qu’ils croient en eux-mêmes, parce qu’ils parlent et agissent naïvement, sans songer au spectateur qui les regarde et les écoute. […] S’éloignant à grands pas du village, elle prit un chemin creux qui serpentait dans les vignes, après avoir envoyé devant elle le chien, à qui elle fit un signe qu’il semblait bien connaître ; car aussitôt il se mit à courir en zigzag, passant dans les vignes, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, toujours à cinquante pas de sa maîtresse, et quelquefois s’arrêtant au milieu du chemin pour la regarder en remuant la queue.