Ce sont des pièces de circonstance, des amusements de société, des jeux d’esprit : fleurs légères, qui ont parfois assez de grâce et de parfum pour être conservées. […] On peut ranger sous le titre de poésies fugitives les pièces suivantes : le sonnet, la ballade, le rondeau, le triolet, l’épigramme, le madrigal, l’épithalame, l’épitaphe, l’énigme, le logogriphe, la charade, l’acrostiche, les bouts rimés. […] L’épithalame est une pièce de vers composée à l’occasion d’un mariage ; elle est destinée à louer les nouveaux époux, et à exprimer des vœux pour leur bonheur. […] L’acrostiche est une petite pièce où chaque vers commence par une des lettres d’un mot ou d’une phrase prises de suite.
Sa célébrité bruyante grandit encore par le succès de deux pièces étincelantes de verve, de vivacité, de malice et souvent de bon sens. […] Qu’il y a, messieurs, malice, erreur ou distraction dans la manière dont on a lu la pièce ; car il n’est pas dit dans l’écrit : « laquelle somme je lui rendrai, ET je l’épouserai » ; mais « laquelle somme je lui rendrai, OU je l’épouserai » ; ce qui est bien différent. […] J’ai donné ma pièce au public pour l’amuser et pour l’instruire, mais non pour offrir à Arsinoë le plaisir d’en aller penser du bien en petite loge, à condition d’en dire du mal en société. […] Ma pièce n’est point un ouvrage équivoque ; il faut l’avouer ou la fuir. […] Il y a quelque chose de plus fou que ma pièce, dit Beaumarchais, c’est son succès.
Je vais le mettre en pièces. […] Telle est la fin de la pièce de Regnard, morale dans sa conclusion, si elle ne l’est pas dans tous ses détails. […] On a signalé justement dans cette pièce, où Regnard semble s’être surpassé, beaucoup de verve, de force comique et de vérité d’observation. L’intrigue est habilement conduite ; l’intérêt de la pièce est souteunu jusqu’au bout. […] Mais, après avoir lu le Chevalier joueur de celui-là, on dira avec Voltaire : « Il faut peu se connaître aux talents et au génie des auteurs, pour soupçonner Regnard d’avoir dérobé cette pièce à Dufresny. » 2.
Ulysse s’introduisant dans Troie sous le costume d’un mendiant, reconnu par Hélène, réussissant, par son secours, à s’échapper pour revenir avec Diomède enlever le Palladium : tel est le sujet de cette pièce, dont l’Odyssée (IV, 252-264 cf. […] Sophocle avait composé sous ce titre une pièce dont il ne reste que trois courts fragments. […] Il n’est pas inutile de remarquer que l’auteur n’épuise pas ici l’énumération des pièces qui se rattachaient à la Petite Iliade par exemple, il omet la folie et la mort d’Ajax, dont Sophocle a tiré un de ses chefs-d’œuvre.
L’auteur de l’Argument grec sur cette pièce, la déclare δρᾶμα τῶν ἐπὶ σϰηνῆς εὐδοϰιμούντων, χείριστον δὲ τοῖς ἤθεσιν πλὴν γὰρ Πυλάδου πάντες φαῦλοι ἦσαν. […] L’auteur d’un argument grec de cette pièce, qui contient des observations intéressantes, cite Aristote ἐν ϓπομνήμασι. C’est la troisième fois que nous remarquons ces rapports entre les Arguments des pièces grecques et des textes d’Aristote ils indiquent évidemment des emprunts, mais des emprunts dont on ne peut aujourd’hui apprécier l’étendue et l’importance.
Il s’agit d’une pièce de cet auteur comique qui n’avait eu aucun succès. […] Il a exprimé d’une manière bien vraie et bien naïve sa soumission pour le public, à l’occasion d’une de ses pièces qui avait pour titre : l’Île de la raison ou les Petits hommes, et qui fut traitée par le parterre avec la rigueur la plus inexorable. L’idée de cette pièce était très singulière : c’étaient des hommes qui devenaient fictivement plus grands, à mesure qu’ils devenaient plus raisonnables, et qui se rapetissaient fictivement aussi quand ils faisaient ou disaient quelque sottise. […] Éclairé par l’expérience, à la vérité un peu tard, M. de Marivaux eut du moins le mérite de se condamner de bonne grâce. « J’ai eu tort, dit-il, de donner cette pièce au théâtre, et le public en a fait justice ; ces petits hommes n’ont point pris et ne devaient pas prendre. […] La nécessité d’économiser le temps a fait réunir ces petites pièces en très grande quantité dans des dictionnaires plus ou moins développés, où l’on trouve ainsi immédiatement tout ce que l’on a besoin de savoir sur tel ou tel personnage.
Malheureusement le témoignage d’Aristote est la seule trace qui reste aujourd’hui de cette pièce dans les écrits des anciens. — Lessing, dans sa Dramaturgie, va plus loin qu’Aristote et soutient que la tragédie a le même droit que la comédie sur les sujets d’invention mais l’histoire du théâtre moderne, ainsi que celle du théâtre grec, confirme la judicieuse réserve de notre philosophe. […] Il ne prend pas assurément cette peine il se laisse attendrir quand la pièce est touchante, et il ne s’avise pas de dire en voyant Polyeucte : « Je n’ai jamais entendu parler de Sévère et de Pauline ces gens-là ne doivent pas me toucher. » (Voltaire, Dissertation sur la tragédie, en tête de sa Sémiramis. […] . — Le plus ancien des traducteurs français, de Norville, est ici celui qui se rapproche le plus du sens d’Aristote : « Comme ils font des pièces qui doivent être représentées et disputer le prix, etc. » Et celles-ci, etc.]
Un littérateur de l'ancienne école, Hoffmann, a dit : « Si vous lisez une pièce de théâtre, des poésies ou un roman où se trouvent des mots barbares, des vers durs et sans hémistiche, à côté de quelques phrases bien construites ; des expressions triviales, des termes impropres, à côté de termes qui conviennent à la pensée ; des expressions basses, à côté de mots gigantesques, cette pièce appartient à la nouvelle littérature, et telle est celle de Victor Hugo qui a pour titre Hernani. […] On l'appelle philosophique, quand il a pour objet une vérité ; mais si cette vérité est une situation de la vie pastorale, on l'appelle pastoral ; et on l'appelle dramatique, quand il est mis en action et qu'il appartient aux pièces ordinaires de théâtre. […] Si la phrase poétique a de l'élévation et de la noblesse ; si les images sont propres à faire une forte impression, et si un certain désordre, qui semble naître de l'enthousiasme, règne dans toute la pièce, cette pièce prend le nom d'ode, et les stances celui de strophes. […] Les pièces où des pensées minces sont ornées de tours pompeux et d'expressions sublimes sont aussi des hors-d'œuvre. […] Cette pièce appartient aussi à l'élégie.
Par ce moyen furent tous rompus155 et mis en pièces ceux qui étaient en icelui156. […] Adonc176 Seigny Joan, après avoir leur discord entendu, commanda au faquin qu’il lui tirât de son baudrier177 quelque pièce d’argent. […] Ayant ce fait, je pris toutes ces pièces et les portai à une verrerie, afin de voir si mes matières et compositions se pourraient trouver bonnes aux fours des dites verreries. […] Quand j’eus inventé le moyen de faire des pièces rustiques359, je fus en plus grande peine et en plus d’ennui qu’auparavant. […] C’est pendant la quatrième représentation de cette dernière pièce qu’il fut saisi d’un violent accès du mal de poitrine dont il souffrait depuis longtemps ; il mourut quelques heures après (17 février 1673).
Ce n’était pas un premier essai : il avait écrit et montré à des amis sa Maubertine, qui lui fut dérobée, nous dit-il dans l’avis au lecteur de la seconde pièce ; puis vinrent, aussi applaudies que son début, la tragédie de César et la comédie des Esbahis, l’une qu’on accusa d’être un plagiat de Muret, l’autre qui est une imitation de la Comédie du Sacrifice de Charles Estienne. […] C’est de là publia les huit pièces qui en font le précurseur véritable de nos tragiques du xviie siècle ; trois tragédies romaines ; Porcie (1568), Cornélie (1574), Marc-Antoine (1578) ; trois tragédies grecques : Hippolyte (1573), la Troade (1579), Antigone (1580) ; une tragédie sacrée : Sédécie ou les Juifves (1583), dont le second titre prend son nom du chœur qu’il y a introduit comme dans toutes les autres, et dont le sujet est le supplice de la famille de Juda après la destruction de Jerusalem par Nabuchodonosor II ; enfin une tragi-comédie, Bradamante (1582), empruntée à l’épopée de l’Arioste. […] En lui faisant honneur de cette influence salutaire, il faut reconnaître que la reproduction constante qu’il a faite de Sénèque le Tragique, dont les pièces étaient des exercices d’éloquence destinés aux déclamations des lectures publiques, a contribué à donner à la tragédie française ce caractère oratoire qui a souvent tourné à la solennité et a remplacé l’action par les analyses psychologiques, les entretiens et les monologues. […] L’un d’eux, Des Yveteaux, n’y faillit qu’à moitié ; il joua au berger dans son jardin du Pré-aux-Clercs à Paris. — À dix-neuf ans il publia (1555) en deux livres, sous le nom de Foresteries, qui n’a pas fait fortune, des pièces de mètres et de strophes très variés, où l’entrain de la jeunesse n’a d’égal que le mauvais goût.
D’ailleurs, le grand poëte parvenu à sa maturité retoucha la plupart de ces pièces. […] Sorti de l’école de Port-Royal, Racine s’était déjà annoncé comme poëte distingué par ses deux premières pièces, la Thébaïde ou les Frères ennemis, et Alexandre, lorsqu’il fit son véritable avénement dans la tragédie par Andromaque (1667), qui a marqué, après le Cid, la seconde époque de la gloire du théâtre français. — Voltaire n’a pas craint d’appeler admirable cette pièce dont le sujet est tiré du IIIe livre de l’Eneïde de Virgile (v. 301-332), et où l’auteur a imité aussi en quelques passages l’Andromaque d’Euripide. Sur la comparaison de la pièce française avec la pièce grecque, on lira avec intérêt un chapitre des Etudes sur les tragiques grecs de M.
chevalier, est-ce que tu prétends soutenir cette pièce ? […] Il écouta toute la pièce avec un sérieux le plus sombre du monde ; et tout ce qui égayait les autres ridait son front. […] L’on est plus occupé aux pièces de Corneille ; l’on est plus ébranlé et plus attendri à celles de Racine. […] Qu’est-ce pourtant que cette pièce de terre ainsi disposée, et où tout l’art d’un ouvrier habile a été employé pour l’embellir ? […] L’un et l’autre, armé des traits de la satire, relève le mérite de ses pièces et déprime celles de son rival.
Il rentra ensuite dans le monde, et par une excellente comédie, l’une des pièces dont la réputation s’est maintenue au premier rang après celles de Molière2, il montra combien il avait étudié avec fruit la société de son temps, combien il en savait reproduire les mœurs et parler le langage. […] Le Méchant, 1747, où la frivolité et la fatuité du xviiie siècle ont été peintes à merveille, où surtout a été pris comme sur le fait ce ton de légèreté et de persifflage des salons à la mode, dont cette pièce est, comme l’a dit M. […] Gresset n’avait que vingt-quatre ans quand il donna, après quelques autres pièces de poésie, ce modèle de plaisanterie légère et déliée que J.
Les rimes croisées s’entrelacent dans un certain ordre et avec une certaine symétrie qu’on voit régner ensuite dans toute la pièce. […] Nous écarterons toute difficulté en acceptant ici, sans la louer ni la blâmer, cette division pratique, reçue généralement, et d’ailleurs assez commode, qui met d’abord les petites pièces anciennes fondées sur une disposition particulière des mots ou des rimes, comme le rondeau, la ballade, le sonnet, etc. ; ce sont là plutôt des formes particulières que des genres de poèmes, et qui appartiennent spécialement à notre vieille langue. […] Les petites pièces, comme les impromptu, épigrammes, madrigaux, chansons, qu’on appelle souvent poésies fugitives, à cause du peu d’importance qu’on leur attribue.