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73. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

Le style simple doit être pur, clair, précis, mais sans éclat, sans ornements : sa plus belle parure est le naturel. […] Le soir, dit-il, toute la nature rend hommage au Créateur : L’univers est le temple, et la terre est l’autel ; Les cieux en sont le dôme, et ces astres sans nombre, Ces feux demi-voilés, pâle ornement de l’ombre, Dans la voûte d’azur avec ordre semés, Sont les sacrés flambeaux pour ce temple allumés ; Et ces nuages purs qu’un jour mourant colore, Et qu’un souffle léger, de couchant à l’aurore, Dans les plaines de l’air repliant mollement, Roule en flocons de pourpre au bord du firmament, Sont les flots de l’encens qui monte et s’évapore Jusqu’au trône du Dieu que l’univers adore. […] Après avoir parlé des qualités du style et de tout ce qui peut contribuer à son ornement, nous dirons un mot des défauts qui le départent, et dont on a déjà pu se faire une idée par ce qui précède.

74. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Ornements de la Narration Parmi les ornements que l’on peut faire entrer avec succès dans une narration, on peut nommer les portraits des personnages dont on s’occupe, les descriptions des lieux où les événements se passent, les réflexions de celui qui raconte, et certaines sentences de morale qui frappent l’esprit par leur justesse. […] Les jeunes personnes surtout qui veulent posséder une instruction complète, devront connaître quels sont les défauts à éviter dans ce genre de littérature, et quels sont les ornements qu’elles peuvent se permettre sans crainte ; et, comme la plus simple correspondance est sujette aux règles de l’art d’écrire, il est important qu’elles connaissent, je ne dirai pas les règles de ce style, qui n’en veut admettre aucune, mais les qualités essentielles qui donnent du prix à une lettre.

75. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Çà et là de hauts cyprès remplaçaient les colonnes tombées dans ce palais de la mort ; l’acanthe sauvage rampait à leurs pieds, sur des débris, comme si la nature s’était plu à reproduire sur les chefs-d’œuvre mutilés de l’architecture l’ornement de leur beauté passée. […] Je rappelais les événements qui avaient renversé cette villa superbe ; je la voyais dépouillée de ses plus beaux ornements par le successeur d’Adrien ; je voyais les Barbares y passer comme un tourbillon, s’y cantonner quelquefois, et, pour se défendre dans ces mêmes monuments qu’ils avaient à moitié détruits, couronner l’ordre grec et toscan du créneau gothique ; enfin, des religieux chrétiens, ramenant la civilisation dans ces lieux, plantaient la vigne et conduisaient la charrue dans le temple des Stoïciens et les salles de l’Académie 1.

76. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre premier. Du Goût. »

Dans les déserts même de l’Amérique, où la nature humaine s’offre dans toute sa nudité, les sauvages ont leurs parures, leurs ornements, leurs chants guerriers, leurs hymnes funèbres, leurs harangues enfin, et leurs orateurs.

77. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Malherbe. (1555-1628.) » pp. 160-164

[Notice] Durant les premiers ans du Parnasse françois, Le caprice tout seul faisait toutes les lois1 : La rime, au bout des mots assemblés sans mesure, Tenait lieu d’ornements, de nombre et de césure.

78. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Le Sage 1668-1747 » pp. 139-143

Il s’approcha de moi d’un air empressé : « Seigneur écolier, me dit-il, je viens d’apprendre que vous êtes le seigneur Gil-Blas de Santillane3, l’ornement d’Oviédo, et le flambeau de la philosophie.

79. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

On sent bien que le prosateur, le poète, l’artiste qui veut faire un ouvrage, doit nécessairement inventer ou choisir le sujet, en arranger les différentes parties, et l’embellir de tous les ornements dont il est susceptible. […] On voit aussi que l’orateur définit les choses bien autrement que le philosophe, qui en donne une définition sèche et entièrement dénuée d’ornements. […] La simplicité n’admet que les ornements naturels, et rejette les figures hardies, les périodes travaillées avec beaucoup de soin, en un mot, le style pompeux et magnifique. […] Ce morceau est plein d’éloquence, mais de cette éloquence mâle et solide, qui rejette toutes sortes d’ornements, qui dédaigne le vain luxe des paroles, pour ne s’attacher qu’aux choses, qui laisse l’auditeur pleinement convaincu et sans réplique.

80. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Balzac. (1594-1655.) » pp. 2-6

Elle ne laisse pas toutefois de se parer, quand il en est besoin, quoiqu’elle soit moins curieuse de ses ornements que de ses armes3.

81. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Elle ne souffre point d’ornements recherchés : une élégante simplicité, une plaisanterie aimable, un badinage léger, de la vivacité, des saillies, des traits d’esprit, mais qui paraissent n’avoir rien coûté, voilà ce qui doit en faire le plus bel agrément. […] Un poème de cette espèce, si on y met de l’esprit, sera nécessairement froid, fade, langoureux, ou chargé d’ornements frivoles non moins ridicules que déplacés. […] Domairon, Poét., Caractère de l’élégie, et Ornements propres à l’élégie.

82. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

Cependant la précision ne défend pas de donner à la pensée toute l’extension et les ornements qu’elle comporte. Marmontel dit que « la précision n’exclut, ni la richesse, ni l’élégance du style ; que tous les genres d’écrire ont leur précision ; que le style philosophique a pour but de démêler la vérité ; l’historique, de la transmettre ; l’oratoire, de l’amplifier ; le poétique, de l’embellir » ; qu’ainsi chaque écrivain a son genre de précision, et que toute espèce de développement ou d’ornement convient, pourvu que l’on aille droit au but. […] Le style est gracieux, quand il est rempli de pensées délicates et de descriptions riantes ; élégant, lorsque les expressions sont bien choisies et bien arrangées ; varié, lorsqu’il se fait remarquer par la multiplicité des tours et des ornements ; brillant et fleuri, lorsqu’il éclate en images ; nombreux, quand il flatte agréablement l’oreille par l’heureux arrangement et par l’harmonie des expressions ; pittoresque, lorsqu’il représente vivement les objets.

83. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gilbert. (1751-1780.) » pp. 297-303

…………………………………………………………………………………… Assise dans ce cirque où viennent tous les rangs Souvent baîller en loge, à des prix différents, Chloris n’est que parée, et Chloris se croit belle : En vêtements légers l’or s’est changé pour elle ; Son front luit, étoilé de mille diamants ; Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles ; Les arts, pour l’embellir, ont uni leurs merveilles : Vingt familles enfin couleraient d’heureux jours, Riches des seuls trésors perdus pour ses atours.

84. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Corneille, 1606-1684 » pp. 26-31

J’ai cru jusqu’ici que l’amour étoit une passion trop chargée de faiblesse pour être la dominante dans une pièce héroïque ; j’aime qu’elle y serve d’ornement, et non pas de corps, et que les grandes âmes ne la laissent agir qu’autant qu’elle est compatible avec de plus nobles impressions.

85. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des arguments » pp. 306-

L’énumération n’est pas seulement une preuve amplifiée, c’est la source la plus féconde des ornements oratoires.

86. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

On doit entendre par lieux d’argumens, des sources d’où l’on tire les preuves, et par lieux communs, le développement, l’ornement, l’amplification de ces preuves. […] Il a déployé dans l’enchaînement de ses idées et dans la manière de les exprimer, les ornements les tours et les termes capables de leur donner toute la force, toute la grâce, toute la douceur dont elles sont susceptibles ; il n’a rien négligé pour convaincre, pour plaire et pour toucher. […] Ceux-là sont les sources des preuves ; ceux-ci en sont le développement, l’ornement, en un mot l’amplification. […] Parce que des députés furent reçus avec trop d’orgueil, vos pères aussitôt résolurent la destruction de Corinthe, de cette ville l’ornement de toute la Grèce.

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