/ 278
62. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre III. »

Les idées sont physiques, quand elles représentent des objets matériels : terre, livre, arbre ; Morales, quand elles représentent une chose de l’ordre moral : orgueil, vertu, sensibilité ; Métaphysiques, quand elles s’appliquent aux faits de l’ordre rationnel : cause, espace, idéal.

63. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Vous avez découvert toutes ses menées et démêlé toute son intrigue ; enfin vous avez reconnu tout l’ordre du crime ; vous voyez ses pieds, son corps et sa tête ; aussitôt que vous pensez le convaincre en lui racontant ce détail, par mille adresses il vous retire ses pieds : il couvre soigneusement tous les vestiges de son crime ; il vous cache sa tête : il recèle profondément ses desseins ; il enveloppe son corps, c’est-à-dire toute la suite de son intrigue, dans un tissu artificieux d’une histoire embarrassée et faite à plaisir. […] Il est sans doute honteux à un prince, qui doit avoir de l’ordre en tout, de tomber en de telles fautes ; mais nous regardons plus haut quand nous en sommes si fâchés ; car nous ne blâmons pas tant la faute elle-même, que le défaut d’attention, qui en est la cause. Ce défaut d’attention vous fait maintenant confondre l’ordre des paroles ; mais si nous laissons vieillir et fortifier cette mauvaise habitude, quand vous viendrez à manier, non plus les paroles, mais les choses mêmes, vous en troublerez tout l’ordre. […] Maintenant vous placez mal les paroles : alors vous placerez mal les choses ; vous récompenserez au lieu de punir ; vous punirez quand il faudra récompenser ; enfin vous ferez tout sans ordre, si vous ne vous accoutumez dès votre enfance à tenir votre esprit attentif, à régler ses mouvements vagues et incertains, et à penser sérieusement en vous-mêmes à ce que vous avez à faire.

64. (1881) Rhétorique et genres littéraires

Quelle que soit la forme qu’un écrivain donne au développement d’un sujet, le fond exige toujours le même ordre et la même méthode ; c’est une question de goût et de bon sens. […] L’ordre des preuves dépend des convenances du sujet. […] l’horreur de souscrire à cet ordre inhumain N’a pas, en le traçant, arrêté votre main, etc. […] La lettre, par la nature multiple des sujets qu’elle aborde, échappe à des préceptes absolus ; elle doit cependant observer un certain ordre dans la disposition des principaux points de son sujet. […] Les sujets du poème didactique appartiennent à tous les ordres d’idées.

65. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Le genre de l’héroïde est, du reste, peu fécond ; et il n’a guère été cultivé chez nous que par des poètes du second ou du troisième ordre. […] Tout y était mêlé, entassé sans ordre, sans régularité, soit pour le fond, soit pour la forme. […] La fougue presse les pensées et les précipite ; et, comme il n’est pas possible de les exprimer toutes, le poète saisit seulement les plus remarquables ; puis, comme il les exprime dans le même ordre qu’elles avaient dans son esprit, sans exprimer celles qui leur servaient de liaison, elles ont l’air disparates et décousues. […] La strophe commençait, l’antistrophe suivait, ensuite venait l’épode ; puis c’était à recommencer dans le même ordre. […] Enfin, dans le Nouveau Testament, on lit encore quelques cantiques, mais qui appartiennent à un autre ordre d’idées.

66. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — [Introduction] » pp. 18-20

Le style se distingue du langage de la conversation en ce qu’il demande un ordre plus rigoureux, une observation plus stricte des lois du langage, ainsi que l’emploi de tous les ornements autorisés par le goût. […] Chaque homme aura donc un style particulier qui sera surtout déterminé par l’ordre et le mouvement qu’il met dans ses pensées.

67. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Délivré par le crédit d’amis puissants qu’il devait à la renommée de son savoir, il fut autorisé par le pape Clément VII à entrer au cloître de Maillezais, dans l’ordre des bénédictins. […] On entendait par mode du syllogisme l’ordre dans lequel sont disposées les propositions, et par figure l’ordre dans lequel sont disposés les termes. […] Les cordeliers sont des religieux de l’ordre de Saint-François d’Assise.

68. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre IV. Des Ouvrages Didactiques. »

Son premier soin sera donc de mettre l’ordre le plus clair, le plus précis et le plus exact dans la distribution et l’arrangement des matières. […] Mais en général un principe doit être assez bien développé, pour qu’il puisse être saisi sans le secours d’un autre, qui doit le suivre dans l’ordre naturel des matières. […] Le premier a constamment pour base l’ordre et la vérité.

69. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

De même, en éloquence, le fond du discours est dans les choses et dans les pensées ; l’ordre et la distribution en forment le dessin et le contour ; mais l’élocution achève l’ouvrage de l’invention et de la disposition ; elle lui communique l’âme et la vie, la grâce et la force. » Ce qui est dit ici de l’élocution appliquée à l’éloquence peut s’entendre du style dans tous les genres de littérature. […] Quand nous disons que le style de Racine est excellent, c’est que nous considérons, d’une part, ces idées si justes, si clairement conçues par le poète, disposées dans un ordre parfait, et se fortifiant mutuellement ; et, de l’autre, ces expressions propres, que l’auteur a peut-être cherchées avec effort, mais qui semblent être venues d’elles-mêmes se ranger sous sa plume : ces phrases où la complication de la période ne nuit en rien à la clarté du sens, et cet heureux arrangement de mois qui ferait des vers de Racine la musique la plus harmonieuse pour l’oreille, lors même qu’ils ne seraient pas le langage le plus entraînant pour le cœur. […] La langue française est reconnue comme la plus claire qui existe ; elle ne souffre ni le vague ni l’obscurité ; elle n’aime pas l’inversion : sa construction suit l’ordre même de la pensée, c’est-à-dire qu’elle procède toujours par sujet, verbe, attribut et complément. […] L’inversion change l’ordre naturel et logique de la syntaxe. […] Il faut que la composition ait de l’ordre, et que les parties forment un tout convenable.

70. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

Brisach, ville d’Alsace à une demi-lieue du Rhin, bâtie par ordre de Louis XIV, et fortifiée par le maréchal de Vauban. […] -C., pendant qu’il gardait les troupeaux de son père, par le prophète Samuel, qui en avait reçu l’ordre de Dieu même. […] Les Cyclopes, hommes d’une grandeur énorme, et qui n’ont qu’un œil tout rond au milieu du front, y fabriquent sous ses ordres les foudres de Jupiter. […] Il fut tué dans le temple de ce faux dieu, par les ordres du grand prêtre Joad vers l’an 880 avant J. […] Du nombre des gardes que prit Romulus, se forma dans la suite l’ordre des chevaliers, qui tenait le milieu entre le peuple et le sénat.

71. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Pour moi, Sire, je n’ai d’autre mérite que d’avoir exécuté vos ordres. […] En un mot, le riche et le pauvre, dans l’ordre de la Providence, sont le contraire de nos idées : le riche en est le ministre, le pauvre en est le bien-aimé ; le riche a ses ordres, et le pauvre a ses droits, l’un pour donner, l’autre pour recevoir. […] J’avais donné ordre qu’on ne me fit parler à personne ; mais cet ordre n’est pas pour vous, et vous êtes en droit de ne trouver jamais de porte fermée chez moi. […] De part et d’autre, il n‘y a rien là dans l’ordre humain. […] La troupe se range en ordre, quitte la terre, et, emportée par un rapide essor, s’élance en poussant des cris de joie.

72. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Notions préliminaires » pp. 2-15

Le beau dans les lettres, qui résulte de l’imitation de la nature et de l’aspiration vers le beau absolu, et dont la fin doit être le bon et l’utile, exige l’unité, la variété, la vérité, l’ordre, l’élévation et la moralité. […] Si le génie est une illumination soudaine qui brille et disparaît tour à tour, comme dit Bossuet, si son attribut spécial est d’inventer et de créer, si ce don immédiat de la nature se distingue par des pensées sublimes et profondes, par des plans d’une ordonnance surprenante, par des caractères d’une nouveauté frappante, par des raisons d’une force à laquelle rien ne résiste, le talent est une disposition habituelle à réussir dans une chose, une qualité qui se distingue par l’ordre, la clarté, l’élégance, le naturel, la justesse, la grâce, un don acquis ou au moins accru par l’étude, qui se montre principalement dans les détails et qui brille par l’habileté de l’exécution. […] Il n’y a rien dans notre nature de plus général que le sentiment de la beauté sous toutes ses formes variées d’ordre et de proportion, de grandeur, d’harmonie, de nouveauté.

73. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Préface » pp. -

Dans la disposition des morceaux, nous n’avons apporté d’autre ordre que celui qui semblait indiqué par la nature des idées, selon que leur simplicité et leur clarté plus parfaites les rendaient plus faciles à saisir. […] Dans les recueils destinés aux classes de grammaire et aux classes supérieures des lettres, nous avons pensé qu’il convenait d’adopter, pour le classement des auteurs, l’ordre chronologique, comme favorable à l’exercice de la mémoire et susceptible d’ajouter à l’utilité de la lecture, en plaçant sous les regards, avec la marche insensible de notre idiome parvenu à sa maturité, le magnifique développement de notre littérature arrivée à son plus grand éclat.

74. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre premier. »

Reprenons l’ordre et l’analyse des autres parties du discours. […] L’ordre naturel des idées amène immédiatement la confirmation à la suite de la narration. […] Le devoir du philosophe-orateur est donc de prouver, et son mérite, de le faire avec un ordre qui permette de le suivre pas à pas sans trouble et sans confusion, et une clarté qui ne laisse rien perdre de la force et de la valeur de ses arguments.

75. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre V. des topiques ou lieux. — lieux applicables aux parties du sujet  » pp. 64-74

Décrirez-vous les merveilles de la nature, l’ordre éternellement nouveau de l’univers, sans chercher à remonter aux causes contingentes et à la cause première de ces prodiges si réguliers ? […] Bourdalouc s’adresse aux semblables pour développer l’inconséquence de celui qui nie la Providence dans le gouvernement de l’univers : « Il croit qu’un Etat ne peut être bien gouverné que par la sagesse et le conseil d’un prince ; il croit qu’une maison ne peut subsister sans la vigilance et l’économie d’un père de famille ; il croit qu’un vaisseau ne peut être bien conduit sans l’attention et l’habileté d’un pilote ; et quand il voit ce vaisseau voguer en pleine mer, cette famille bien réglée, ce royaume dans l’ordre et dans la paix, il conclut, sans hésiter, qu’il y a un esprit, une intelligence qui y préside ; mais il prétend tout autrement à l’égard du monde entier, et il veut que, sans Providence, sans prudence, sans intelligence, par un effet du hasard, ce grand et vaste univers se maintienne dans l’ordre merveilleux où nous le voyons. » Racine fait de même pour démontrer qu’en remettant Joas à Athalie, on concourt peut-être à l’accomplissement des secrets desseins de Dieu sur cet enfant : Pour obéir aux lois d’un tyran inflexible, Moïse, par sa mère au Nil abandonné, Se vit, presque en naissant, à périr condamné ; Mais Dieu, le conservant contre toute espérance, Fit par le tyran même élever son enfance.

/ 278