La prosopopée (du grec πρὸσωπον, visage, figure, personne, et ποιεω, je fais) est une figure qui consiste à animer les choses purement matérielles, à leur prêter du sentiment, de l’action, du mouvement ; à faire parler les absents comme s’ils étaient présents, les morts comme les vivants. […] Primum agmen ducere, conduire l’avant-garde ; et, par analogie, marche, mouvement Effuso agmine, à marche forcée. […] Gestire (de gestus), manifester ce que l’on sent par quelque mouvement du corps. […] Pecuniam in ædificationem templi seposuit Liv. — Semovere (seorsim movere), séparer par un mouvement, éloigner. — Removere (retrò movere.
La nature, en effet, commence par nous donner le sentiment qui convient à chaque situation : elle nous porte à la joie, ou nous excite à la colère, ou bien elle nous courbe sous le poids du chagrin, et nous déchire le cœur ; ensuite, elle se sert de la parole, pour traduire les mouvements de notre âme. […] 303La nature, en effet, 304forme nous intérieurement d’abord 305à toute manière-d’être-extérieure 306des différentes fortunes : 307elle nous réjouit, 308ou elle nous pousse à la colère, 309ou elle nous abaisse vers la terre 310par le chagrin pesant, 311et elle nous tourmente ; 312ensuite, elle exprime 313les mouvements de notre âme 314 avec la langue interprète. […] 608Ainsi le joueur-de-flûte 609ajouta à son art ancien 610et le mouvement (la danse), 611et le luxe du costume ; 612et se-promenant 613il traîna une longue robe 614per pulpita. sur les théâtres.
Les vents sont produits par le mouvement de l’air. […] Il se hâta de prévenir ces mouvements, et conduisit son armée contre les cités infidèles.
Voici un très beau rondeau d’Adam Billaut, menuisier de Nevers, qui sans aucune littérature, devint poète dans sa boutique, et dont les poésies, qui roulent toutes sur le vin, sont pleines de verve et de feu : Pour te guérir de cette sciatique, Qui te retient comme un paralytique Entre deux draps sans aucun mouvement.
Il en est de même de tout ce que les animaux produisent par ce mouvement occulte.
Tout est chaleur et mouvement dans ces écrivains, parce que tout y est vérité et sentiment.
Mais avant de nous engager dans le xvie siècle, qui en est comme le vestibule, arrêtons-nous un instant pour considérer le mouvement qui suivit la prise de Constantinople (1453), et qu’on est convenu d’appeler la Renaissance.
Les roues, les ressorts, les mouvements, sont cachés ; rien ne paraît d’une montre que son aiguille, qui insensiblement s’avance et achève son tour : image du courtisan d’autant plus parfaite, qu’après avoir fait assez de chemin, il revient souvent au même point d’où il est parti3.
avec autant de bonheur que de justesse ; qui donnent à des vers charmants, à des tableaux pleins de mouvement et de variété, l’exactitude d’une prose rigoureusement didactique, et personne ne leur contestera sans doute le titre de poètes : on ne leur interdira pas plus un rang au Parnasse qu’un genre dans les poétiques élémentaires.
Jamais on ne vit dans toutes les cours tant de négociations, tant de traités et de mouvements ; et c’était lui seul qui en était l’âme et le premier mobile.
Je sais ta passion, et suis ravi de voir Que tous ses mouvements cédent à ton devoir ; Qu’ils n’ont point affaibli cette ardeur magnanime ; Que ta haute vertu répond à mon estime ; Et que voulant pour gendre un cavalier2 parfait, Je ne me trompais point au choix que j’avais fait.
C’est à eux que se rapporte tout ce qui arrive dans le cours de l’action ; et c’est par là même qu’ils sont plus en Jeu que tous les autres personnages, auxquels ils donnent le mouvement. […] Mais elles sont toutes pleines d’action, de mouvement et de feu. […] Si d’un beau mouvement l’agréable fureur Souvent ne nous remplit d’une douce terreur, Ou n’excite en notre âme une pitié charmante, En vain vous étalez une scène savante1.
Se faire valoir par des choses qui ne dépendent point des autres ; mais de soi seul, ou renoncer à se faire valoir : maxime inestimable et d’une ressource infinie dans la pratique, utile aux faibles, aux vertueux, à ceux qui ont de l’esprit, qu’elle rend maîtres de leur fortune ou de leur repos ; pernicieuse pour les grands et qui diminuerait leur cour, ou plutôt le nombre de leurs esclaves ; qui ferait tomber leur morgue avec une partie de leur autorité, et les réduirait presque à leurs entremets et à leurs équipages ; qui les priverait du plaisir qu’ils sentent à se faire prier, presser, solliciter, à faire attendre ou à refuser, à promettre et à ne pas donner ; qui les traverserait dans le goût qu’ils ont quelquefois à mettre les sots en vue, et à anéantir le mérite quand il leur arrive de le discerner ; qui bannirait des cours les brigues, les cabales, les mauvais offices, la bassesse, la flatterie, la fourberie ; qui ferait d’une cour orageuse, pleine de mouvements et d’intrigues, comme une pièce comique ou même tragique, dont les sages ne seraient que les spectateurs ; qui remettrait de la dignité dans les différentes conditions des hommes, de la sérénité sur leurs visages ; qui étendrait leur liberté ; qui réveillerait en eux, avec les talents naturels, l’habitude du travail et de l’exercice ; qui les exciterait à l’émulation, au désir de la gloire, à l’amour de la vertu ; qui, au lieu de courtisans vils, inquiets, inutiles, souvent onéreux à la république, en ferait ou de sages économes ou d’excellents pères de famille, ou des juges intègres, ou de bons officiers, ou de grands capitaines, ou des orateurs, ou des philosophes ; et qui ne leur attirerait à tous nul autre inconvénient que celui peut-être de laisser à leurs héritiers moins de trésors que de bons exemples1.
Ce qui ne serait dans un simple citoyen qu’un mouvement de colère, est traité, dans celui qui commande, d’arrogance et de cruauté.