Il manie ce morceau habilement : dans le reste, il parle avec grandeur64. […] tout est à sa place, sans désordre, sans confusion ; mais, comme nous l’avons déjà remarqué, rien n’est si achevé que le tour qui termine ce morceau. […] Un beau modèle de narration oratoire est le morceau suivant de l’oraison funèbre de Louis XIV par Massillon. […] Cet auteur plaît quand on le considère par morceaux détachés ; mais il lasse quand on le lit de suite. […] — La vérité. » Il faut lire dans le texte même tout ce morceau ; il est simple et sublime.
La manière dont ce motif oratoire est conçu et exécuté, cette continuité de souffle, cette supériorité de ton, cette verve d’ironie et de gaieté composent un morceau d’éloquence digne d’être rapproché des Provinciales. […] Ce mot de Figaro sur l’indigne abus des plaidoiries de nos jours (c’est dégrader le plus noble institut) a bien montré le cas que je fais du noble métier d’avocat ; et mon respect pour la magistrature ne sera plus suspecté quand on saura dans quelle école j’en ai recherché la leçon, quand on lira le morceau suivant, aussi tiré d’un moraliste, lequel parlant des magistrats, s’exprime en ces termes formels : « Quel homme aisé voudrait, pour le plus modique honoraire, faire le métier cruel de se lever à quatre heures, pour aller au palais tous les jours s’occuper, sous des formes prescrites, d’intérêts qui ne sont jamais les siens ?
Nous regrettons bien sincèrement que la nature et les bornes de notre ouvrage ne nous permettent pas d’offrir en entier de pareils morceaux à l’admiration de nos lecteurs.
Dans un livre de ce genre où l’on ne présente que des fragments isolés, comment conserver à ces morceaux tout leur prix, si quelques notes explicatives ne viennent rattacher ces pages à l’ensemble dont on les a détachées ? Un tel travail serait superflu, si l’élève était toujours surveillé et dirigé par son professeur mais le nombre des morceaux ainsi lus et commentés dans la classe sera toujours restreint : il faut que l’enfant trouve quelque attrait à poursuivre sa lecture, et que la note écrite supplée, autant qu’il est possible, à la parole absente du maître. […] Ils peuvent, s’ils veulent, prier pour moi ; j’en serai reconnaissant. » Ils se retirèrent : le roi s’agenouilla, reçut la communion des mains de l’évêque, et se relevant avec vivacité : « Maintenant, dit-il, que ces drôles-là viennent ; je leur ai pardonné du fond du cœur ; je suis prêt à tout ce qui va m’arriver. » On avait préparé ; on dîner ; il n’en voulait rien prendre : « Sire, lui dit Juxon, Votre Majesté est à jeun depuis longtemps, il fait froid ; peut-être, sur l’échafaud, quelque faiblesse… — Vous avez raison », dit le roi ; et il mangea un morceau de pain et but un verre de vin. […] Tel est l’objet du morceau qui va suivre.
Plusieurs de ses satires, en particulier la satire XIII, intitulée Macette, et la satire IX, À monsieur Rapin, compteront toujours parmi les bons morceaux de la poésie française. […] Ce n’est qu’une tentative pour mettre sur la scène des morceaux excellents qui ne formaient pas un tout. […] Corneille a jeté dans cette pièce des morceaux sublimes et des traits d’héroïsme tels que n’en offre aucune tragédie de l’antiquité. […] Le tableau de Malc et de sa vertueuse compagne s’occupant du ciel en gardant leurs troupeaux, est le morceau le plus travaillé du poème. […] Mais il goûta bien davantage l’Épître première et quelques autres morceaux, où il était délicatement loué.
Marmontel, dans ses Éléments de Littérature, m’a fourni ensuite l’article Style, morceau excellent. […] Je répétais de souvenir, je commentais, j’amplifiais quelque morceau de poésie ou d’éloquence, que je venais de lire en notre langue. […] Pourquoi ces morceaux manquent-ils d’élégance ? […] Quel homme d’un esprit un peu cultivé ne sentira pas l’extrême différence des beaux morceaux de Cinna et de ceux du même auteur dans les vingt dernières tragédies ? […] Relisez ce morceau sur l’humanité des grands : « Hélas !
Voici comme il conta l’aventure à sa mère9 : « J’avais franchi les monts qui bornent cet Etat10, Et trottais comme un jeune rat1 Qui cherche à se donner carrière, Lorsque deux animaux m’ont arrêté les yeux : L’un doux, bénin et gracieux2 Et l’autre turbulent et plein d’inquiétude3 Il a la voix perçante et rude, Sur la tête un morceau de chair4, Une sorte de bras5 dont il s’élève en l’air Comme pour prendre sa volée, La queue en panache étalée. » Or, c’était un cochet dont notre souriceau Fit à sa mère le tableau, Comme d’un animal venu de l’Amérique6 « Il se battait, dit-il, les flancs avec ses bras, Faisant tel bruit et tel fracas, Que moi qui, grâce aux dieux, de courage7 me pique, En ai pris la fuite de peur, Le maudissant de très-bon cœur. […] Le las était usé ; si bien que, de son aile, De ses pieds, de son bec, l’oiseau le rompt enfin : Quelque plume y périt ; et le pis du destin Fut qu’un certain vautour, à la serre cruelle, Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l’avait attrapé, Semblait un forçat échappé. […] Un morceau de chair. […] Hémardinquer, p. 291, le morceau qui commence ainsi : « N*** est moins affaibli par l’âge, etc. » 4.
N’a-t-il pas dit : « Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. » Observateur profond et peintre de caractères, il excelle dans l’art d’attirer l’attention par des remarques soudaines, des traits vifs et pénétrants, des métaphores passionnées, des hyperboles à outrance, des paradoxes simulés, des contrastes étudiés, des expressions originales, de petites phrases concises qui partent comme des flèches, des allégories ingénieuses, et des morceaux d’apparat où l’esprit étincelle dans les moindres détails ; même quand il expose des vérités ordinaires, il les marque d’une empreinte ineffaçable. […] Tout ce morceau est une protestation éloquente, pleine de hardiesse et de dignité contre un état social par suite duquel de grands génies, comme Corneille, par exemple, étaient réduits à comparer à Auguste un receveur général, M. de Montoron (voir l’épitre dédicatoire de Cinna). […] Ce morceau est un éloge de Louis XIV.
Comparez à ce morceau celui où Voltaire, dans Brutus, traite la même question par la bouche du courtisan Aruns. […] Ce morceau est un modèle d’énumération.
Quelques morceaux de lui attestent en outre qu’il était capable d’une haute inspiration héroïque : et, en se jouant dans une épopée hadine, il a montré que l’originalité de l’invention ne manquait nullement à son sage esprit, et que son imagination flexible pouvait prendre au besoin les tons les plus divers1 Satire IX1. […] « Il faut, observe Daunou, que cet épisode de la Mollesse soit d’une beauté suprême, pour se faire tant admirer dans ce grand nombre de morceaux achevés et de vers immortels. » — Quelques-uns des traits que ce passage renferme ont été imités par Voltaire, chant IX de la Henriade ; et ce n’est certes pas le seul endroit où il a rendu hommage à Boileau en l’imitant.
., sur ce Biron, les Morceaux choisis, à l’usage de la classe de sixième. […] Les extraits de Mérope en offriront un nouvel exemple (voir les Morceaux choisis pour la classe de seconde).
Il serait facile de montrer tous les mérites littéraires de ce petit morceau : la suite, l’enchaînement des idées, la clarté, la simplicité et l’agrément du style, et la netteté des conséquences que l’on tire de là. […] Celui qui ne mettrait sous les yeux du lecteur que les vers négligés d’une pièce de poésie, ou les morceaux peu saillants d’une pièce d’éloquence, lui donnerait une bien fausse idée du poète ou de l’orateur, et serait injuste envers ces deux écrivains.
Virgile excelle sous ce rapport : les épisodes de ses Géorgiques sont des morceaux achevés.
Avertissement Le présent recueil de Morceaux choisis des poètes classiques français a été composé sur le même plan que le recueil de Morceaux choisis des prosateurs classiques français qui l’a précédé. […] (Voir nos Morceaux choisis de prosateurs.) […] Toutefois les docteurs de ces sectes nouvelles Comme si l’Esprit Sainct avoit usé ses ailes A s’appuyer sur eux, comme s’ils avoient eu Du ciel dru et menu mille langues de feu, Et comme s’ils avoient (ainsi que dit la Fable, De Minos) banqueté des hauts Dieux à la table, Sans que honte et vergongne en leur cœur trouve lieu, Parlent profondement des mysteres de Dieu ; Ils sont ses conseillers, ils sont ses secretaires, Ils sçavent ses advis, ils sçavent ses affaires, Ils ont la clef du ciel et y entrent tous seuls, Ou qui veut y entrer, il faut parler à eulx… Madame225, faut chasser ces gourmandes Harpyes, Je dy ces importuns, qui les griffes remplies De cent mille morceaux, tendent tousjours la main, Et tant plus ils sont saouls tant plus meurent de faim Esponges de la cour, qui succent et qui tirent : Plus ils crevent de biens, et plus ils en desirent ! […] J’ay l’esprit tout geiné de deuil et de tourment, Voyant ce peuple icy des presches si gourmand, Qui laisse son estau, son banc et sa charue, Et comme furieux par les presches se rue D’un courage si chaud qu’on ne l’en peut tirer, Voire en mille morceaux le deust-on deschirer.