La plupart de nos pièces modernes n’en ont point.
Cette qualité consiste à emprunter ses expressions, ses comparaisons, ses descriptions, soit du caractère de l’époque à laquelle se rapporte le fait que l’on raconte, soit de la nature du climat, des habitudes, des mœurs particulières des habitants chez lesquels il s’est passé : ainsi les faits qui se rapportent à notre époque du moyen âge, ou à nos temps modernes, doivent avoir le cachet original de chacune de ces époques ; les faits qui s’accomplissent en Orient chez les Turcs ou en Occident chez les Espagnols devront différer, quant à la peinture des mœurs et du caractère de ces deux peuples.
Ne dites donc pas, avec deux écrivains modernes : combien de grands hommes, dont le nom a resté dans l’oubli !
Un de nos écrivains modernes, Capefigue, dans le récit du combat à la lance de Guillaume des Barres, contre Richard et le comte d’Arundel, a péché contre la justesse de la comparaison en disant : Dès le premier effort, la lance remporte un succès, et enveloppe dans une même chute et le comte et son cheval.
En voici un dans le genre brillant et fleuri : il est tiré de l’oraison de Cicéron pour Marcellus : on n’en trouve pas de plus beau dans aucun orateur, soit ancien, soit moderne.
Mais on reconnaîtra facilement, au style ou au choix des morceaux, Cicéron, Sénèque le philosophe, Quintilien, les deux Pline, Valère-Maxime, Aulu-Gelle, Pétrone ; Salluste, Tite-Live, César, Cornélius Népos, Tacite, Velléius Paterculus, Justin, Florus, Quinte-Curce, Suétone, Ammien Marcellin ; Végèce, Fronton, Columelle, Pomponius Méla ; les anciens panégyristes, Térence, Virgile, Ovide, Lucain, Sénèque le tragique, Claudien ; et parmi les modernes : Boèce, Strada, Grenan, Rollin, Porée, Villemain, Vanière, etc. Comme on le voit, il n’est guère de sources, chez les anciens et les modernes (je parle des plus estimables), où nous n’ayons puisé.
Car après sa mort, ces bergers conservèrent si précieusement sa mémoire, qu’ils appelèrent longtemps leurs propres chansons, chansons sur Daphnis ; et, suivant nos voyageurs modernes, les bergers de Sicile se disputent encore aujourd’hui le prix de la flûte et du chant ; prix qui est une houlette, une panetière.
La seconde comprend l'histoire ancienne et l'histoire moderne.
Que l’on compare les assauts, les batailles, les combats singuliers, décrits par les plus grands poètes anciens et modernes ; avec combien d’intelligence et de génie chacun d’eux a varié ce fond commun, par des circonstances tirées des lieux, des temps et des personnes !
XV Le comparatif a beaucoup de grâce dans les phrases suivantes et autres semblables : Litteris quàm moribus instructior, meilleur littérateur que moraliste Similior antiquis quàm recentibus viris fuit Cato, Caton ressemblait plus aux anciens qu’aux modernes.
Si un substantif est accompagné de plusieurs adjectifs, qui expriment des qualités opposées, il faut, avant chaque adjectif, répéter l’article, soit simple, soit particulé : = les pauvres et les riches citoyens sont égaux dans le sanctuaire de la justice : = votre ami a une profonde connaissance de la géographie ancienne et de la moderne.
La critique moderne, qui a repris et révisé ce travail, a pour principal représentant Édouard Zeller, auteur de la Philosophie des Grecs considérée dans son développement historique dont M. […] Perrault, l’auteur du trop fameux Parallèle des anciens et des modernes (1688-1698), pour qui le passage relatif à la purgation des passions est « un galimatias qui a été expliqué en tant de manières différentes qu’on peut croire qu’il n’a été entendu de personne ». […] Parmi les modernes, Max Schmidt a traité le sujet ex professo. […] Je dirai plus : sans action, il n’y aurait pas de tragédie, tandis que, sans les mœurs, elle pourrait exister ; et en effet, chez la plupart des modernes, les tragédies n’ont pas de place pour les mœurs29, et, absolument parlant, beaucoup de poètes sont dans ce cas30.
En adoptant l’ordre logique des sujets, de préférence à l’ordre chronologique des auteurs, il a été possible de rapprocher un poète d’un orateur, un ancien d’un moderne ; rapprochement fécond qui contient plus d’une leçon de goût et provoque la curiosité critique du lecteur. […] C’est ainsi que, par ce grand homme, Les talents furent ranimés ; Il fit luire à la fois, sur la moderne Rome, Les trois flambeaux des arts par ses mains rallumés !
Avis. On a réuni par des traits, dans la traduction juxtalinéaire, les mots français qui traduisent un seul mot latin. On a imprimé en italique les mots qu’il était nécessaire d’ajouter pour rendre intelligible la phrase française, et qui n’avaient pas leur équivalent dans le latin. Enfin, les mots placés entre parenthèses, dans le français, doivent être considérés comme une seconde explication, plus intelligible que la version littérale. Argument analytique.