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35. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

La lumière que chacun apporte en naissant est devenue plus éclatante et plus divine, mais elle est, elle sera toujours plus ou moins obscurcie par l’ignorance, plus ou moins voilée par les passions et les intérêts. […] Mais, quand on descend dans ces lieux sans lumière, on est encore plus frappé de leur profondeur que de l’étendue sur laquelle ils se développent. […] Le flot montait contre l’écueil et jetait sa blanche écume où la lumière décomposée prenait toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. […] Naguère, quant à la force de la lumière, les phares modernes étaient à peine supérieurs aux anciens. […] Ceux qui les aiment et qui ne vivent plus que de cet amour, sont parfois baignés, eux aussi, dans cette céleste lumière.

36. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Précis des quatre âges de la Littérature. »

Ce siècle des lumières et du vrai goût n’eut presque rien à envier aux beaux siècles d’Alexandre, d’Auguste et des Médicis. […] Au commencement du siècle dernier, d’Aguesseau, Cochin, et Normant furent par leur éloquence, les lumières du barreau D’Avrigny, Rollin et Bougeant se distinguèrent dans le genre historique.

37. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

Ce n’est pas que quelques étincelles de cette céleste lumière ne sortent par intervalles des écrits des philosophes anciens : mais ce ne sont que des lueurs fugitives, qui éclairent un moment, pour replonger bientôt le malheureux qui les suit dans les horreurs de ténèbres inexplicables. […] ) Personne n’admire plus que nous la riche profusion des allégories morales répandues dans Homère ; mais nous n’en sommes pas moins persuadés qu’une religion toute idéale, comme celle des Grecs et des Romains ; qu’une religion qui dit tout à l’esprit, sans presque jamais parler au cœur, ne peut offrir qu’un système de morale très incomplet ; et nous admettrons toujours une prodigieuse différence entre la vérité symbolique qui a tant de voiles à percer pour arriver jusqu’à nous, et la vérité première, qui s’élance de sa source avec la rapidité, et frappe avec l’éclat de la lumière. […] 182Trop frappé cependant d’une fausse lumière, J’ai longtemps ignoré cette vertu première, Cette docilité d’un cœur humble, ingénu, Et qui dans son néant ne s’est point méconnu. […] Les simples lumières du bon sens indiquaient à tout le monde de pareils abus ; aussi, à la différence près du ton, qui est grave et imposant d’un côté, léger et frivole de l’autre, les deux philosophes se rencontrent-ils fréquemment.

38. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

Chantons l’auteur de la lumière Jusqu’au jour où son ordre a marqué notre fin ; Et qu’en le bénissant notre aurore dernière Se perde en un midi sans soir et sans matin2. […] L’aurore est la lumière qui paraît avant que le soleil soit sur l’horizon. […] Le poëte entend par là que la lumière du jour prend possession pleine et entière du monde qui se réveille. […] Cette clarté est Dieu, source de toute lumière pour les intelligences et les cœurs.

39. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

La vérité La vérité, cette lumière du ciel, est la seule chose ici-bas qui soit digne des soins et des recherches de l’homme. Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom. […] Toutes les lumières de la vérité ne peuvent rien pour arrêter la violence et ne font que l’irriter encore plus.

40. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre premier. Des caractères essentiels de la poésie » pp. 9-15

Ainsi le soir, pour un homme qui veut tout analyser, tout expliquer, n’est que le moment où le mouvement de la terre sur elle-même dérobe à nos yeux la lumière du soleil. […] Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire ; J’aime à revoir encor pour la dernière fois Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois.

41. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Quant aux écrivains de second ordre, qui ne se détachent pas avec le relief des premiers, nous ne devions pas les isoler en pleine lumière : nous avons rapproché, dans un appendice au siècle qui les a produits, sous le nom de groupe secondaire, leurs courtes biographies littéraires, suivies de citations empruntées aux principaux d’entre eux : quelque intérêt et quelque enseignement peuvent ressortir de leurs ressemblances ou de leurs contrastes. […] Aidé de ces maîtres, fort de ces exemples, muni de ces instruments d’étude, le xvie  siècle travailla avec ardeur ; il imprima, lut, commenta l’antiquité ; il fit partout la lumière par la plume de ses écrivains et par la parole de ses professeurs. […] Ouvrez donc les yeux, je vous supplie, à tant de lumière. […] Je n’ai point fait la pièce que vous m’imputez et qui vous pique316 ; je l’ai reçue de Paris avec une lettre qui m’a appris le nom de son auteur ; il l’adresse à un de nos amis, qui vous en pourra donner plus de lumière. […] Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir.

42. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Si vous dites : mon ami est descendu dans le sombre empire des morts ; et je jouis encore de la lumière ! […] La lumière du soleil frappe nos yeux, sans que nous y fassions attention : telle doit être, suivant la pensée de Quintilien 2, la lumière qui brille dans un ouvrage d’esprit. […] C’est un brouillard, dans lequel il entre quelque rayon de lumière. Mais cette lumière est trop faible, pour que nous puissions distinguer les objets. […] Le mot chaleur a été institué pour signifier une propriété du fou ; le mot rayon, pour signifier un trait de lumière.

43. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Alors il sera juste, et sa justice accroîtra ses lumières. […] Cette étude doit être soutenue et tempérée par la méditation attentive de nos écrivains, et par l’examen des ressemblances de génie, et des différences de situation, de mœurs, de lumières, qui les rapprochent ou les éloignent de l’antiquité. […] Je sais que cette pureté, et en même temps cette indépendance de goût supposent une supériorité de connaissances et de lumières qui ne peut exister sans un talent distingué ; mais je crois aussi que la perfection du goût, dans l’absence du talent2, serait une contradiction et une chimère.

44. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Le soleil du matin, s’échappant des replis d’un nuage d’or, verse tout à coup sa lumière sur les bois, l’Océan et les deux armées. […] Il s’impatientait trop facilement dans les petites choses ; mais ce défaut, qui vient de la sublimité de l’esprit, est toujours joint à. des lumières qui le suppléent. […] L’astre des nuits, la triple Hécate, qui répète par des harmonies plus douces celles de l’astre du jour, en se levant sur l’horizon, dissipa l’empire de la lumière et fit régner celui des ombres. […] Ils mettent à profit ce reste de lumière Pour finir le travail dès l’aube commencé. […] La lumière et les ténèbres semblaient se mêler et comme s’entendre pour former le voile transparent qui couvre alors ces campagnes.

45. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Origine et principe des beaux-arts »

Aidé des lumières d’une raison droite et sage, il entrevit des vérités qui devaient être utiles à ses semblables ; telles que l’établissement de certaines lois générales, la fixation des propriétés particulières, les heureux effets d’une union stable et permanente, etc. […] Quelques comparaisons familières vont répandre une vive lumière sur ces définitions.

46. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — D’Aguesseau. (1668-1751.) » pp. 124-129

Par rapport au premier point, c’est-à-dire l’étude des preuves de la vérité de la religion, je ne crois pas avoir besoin de vous avertir, mon cher fils, que la persuasion, ou la conviction à laquelle on peut parvenir en cette matière par l’étude et par le raisonnement, ne doit jamais être confondue ni même comparée avec la foi, qui est un don de Dieu, une grâce singulière qu’il accorde à qui lui plaît, et qui exige d’autant plus notre reconnaissance, que nous ne la devons qu’à la bonté de ce Dieu, qui a bien voulu prévenir en nous la lumière de la raison même par celle de la foi. […] Là-dessus Malebranche a fort bien dit aussi, dans sa Recherche de la vérité : « La méthode la plus courte et la plus assurée pour découvrir la vérité, c’est d’écouter plutôt notre foi que notre raison, et tendre à Dieu, non tant par nos forces naturelles, qui depuis le péché sont toutes languissantes, que par le secours de la foi, par laquelle seule Dieu veut nous conduire dans cette lumière immense de la vérité qui dissipera toutes nos ténèbres. » 1.

47. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

L’astre du jour, qui paraît à peine à travers leurs voiles pluvieux et multipliés, laisse échapper de longs rayons d’une lumière blafarde. […] La lumière les éblouit.

48. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Remarques particulières sur chaque espèce de mots. » pp. 46-52

On ne dit pas : il se fie davantage à ses lumières qu’à celles des autres, mais il se fie plus à ses lumières.

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