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63. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Paulin supplie le maître du jeune homme, Huneric, gendre du roi des Vandales, de lui accorder la liberté de l’enfant. […] Trois ans après, il obtint la liberté, non-seulement pour lui-même, mais encore pour tous les captifs de son diocèse, et il les ramena avec lui à Nole. […] Au bout de deux mois, Lycurgue lui rend la liberté et le renvoie dans sa famille. […] Le jeune Robert Bruce forme le dessein d’aller soulever l’Ecosse contre les Anglais et de rendre la liberté à sa patrie. […] Ils apprennent que le duc Léopold d’Autriche, à la tête d’une armée formidable, s’avance pour détruire la liberté naissante de la Suisse.

64. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

En haine de Tarquin le Superbe, la royauté fut abolie avec des exécrations horribles contre tous ceux qui entreprendraient de la rétablir ; et Brutus lit jurer au peuple qu’il se maintiendrait éternellement dans sa liberté. […] Le peuple-roi, accoutumé à regarder la liberté comme inséparable de son nom, ne voulait recevoir de loi que de lui-même ; les guerres et les conquêtes modérèrent souvent, mais d’autres fois ranimèrent cette division intestine. […] La liberté est sacrifiée à un repos perfide, que devaient suivre toutes les horreurs de la tyrannie. […] Toute une civilisation est dans cette croix de bois qui marque sur la terre le triomphe de l’égalité des races et de la liberté politique. […] Je vois ici deux yeux qui ont la mine d’être de fort mauvais garçons, de faire insulte aux libertés, et de traiter une âme de Turc à More.

65. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Mon bon propos a été donc, Madame, de vous demander de vos nouvelles ; et beaucoup de vilains petits embarras m’en ont toujours ôté la liberté. […] En vous exposant mes pensées avec tant de liberté, je ne prétends ni reprendre ni contredire personne ; je dis historiquement quel est mon goût, comme un homme, dans un repas, dit naïvement qu’il aime mieux un mets que l’autre2. […] C’est avec cette liberté si judicieuse et si délicate que Virgile a suivi Homère5. […] En ce pays où le peuple régnait, point de palais fastueux, mais des édifices destinés à tous, des théâtres, des portiques, et partout le sentiment de l’homme dans sa beauté et sa liberté.

66. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Embellissez l’asile que vous avez choisi3 ; éclairez un peuple digne de vos leçons ; et vous qui savez si bien peindre les vertus et la liberté, apprenez-nous à les chérir dans nos murs comme dans vos écrits4. […] Mais un corps qui souffre ôte à l’esprit sa liberté ; désormais je ne suis plus seul, j’ai un hôte qui m’importune ; il faut m’en délivrer pour être à moi, et l’essai que j’ai fait de ces douces jouissances ne sert plus qu’à me faire attendre avec moins d’effroi le moment de les goûter sans distraction2. […] Elle n’est autre que cet indomptable esprit de liberté que rien n’a pu vaincre, et devant lequel les honneurs, la fortune, et la réputation même, ne me sont rien. […] La vue de la campagne, la succession des aspects agréables, le grand air, le grand appétit, la bonne santé que je gagne en marchant, la liberté du cabaret, l’éloignement de tout ce qui me fait sentir ma dépendance, de tout ce qui me rappelle à ma situation, tout cela dégage mon âme, me donne une plus grande audace de penser, me jette en quelque sorte dans l’immensité des êtres pour les combiner, les choisir, me les approprier à mon gré, sans gêne et sans crainte.

67. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

C’était leur magistrat naturel ; c’était un maître qui s’accordait avec la liberté, qui se faisait obéir, quoiqu’il ne leur fît point de commandement absolu, quoiqu’il n’eût ni archers, ni hallebardes ; quoiqu’il ne les haranguât point de dessus les bastions d’une citadelle. […] Il pense avoir ôté à Rome jusqu’à la liberté de la voix et de la respiration : ou les pauvres Romains sont muets, ou ils n’ouvrent la bouche que pour flatter le tyran.

68. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

L’antiquité est favorable à ces idées nobles et élevées que la poésie épique a pour but d’exciter ; elle agrandit dans notre imagination les événements et les personnages ; et, ce qui est plus essentiel, elle laisse au poète la liberté d’embellir son sujet au moyen de quelques fictions. Au contraire, dès qu’il rentre dans le domaine de l’histoire réelle et bien constatée, cette liberté est fort gênée. […] Le poète a toute liberté pour la création des personnages accessoires. […] Dans les personnages d’invention, le poète a toute liberté pour la peinture et le choix des caractères ; il doit seulement observer la vraisemblance.

69. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mirabeau, 1749-1791 » pp. 368-376

quels titres avez-vous à la liberté, quels moyens vous resteront pour la maintenir, si dès vos premiers pas vous surpassez les turpitudes des gouvernements les plus corrompus, si le besoin de votre concours et de votre surveillance n’est pas le garant de votre constitution ? […] Privé de sa liberté depuis trois ans, son neveu le supplie d’intercéder en sa faveur auprès de son père.

70. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Entre les grands hommes, s’il en est qui ont brillé d’un éclat plus éblouissant, nul n’a été soumis à une plus complète épreuve : dans la guerre et dans le gouvernement, résister, au nom de la liberté et au nom du pouvoir, au roi et au peuple ; commencer une révolution et la finir2. […] Sans doute, il portait sur les droits et les intérêts de l’Angleterre un jugement bien moins pur, bien moins juste que Falkland et Hampden1 ; cependant il ne faut pas croire que tout fût erreur dans sa pensée politique : bien des choses, et de très-importantes, le frappaient, qui échappaient à ses rivaux ; il connaissait des besoins publics, des conditions de liberté publique dont Hollis et Pym2 avaient tort de ne point tenir compte ; il prévoyait, au train de la révolution, mille conséquences dont ils ne voulaient pas plus que lui, mais qu’ils ne savaient point démêler.

71. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Si l’âme est toute à la réflexion, si l’intelligence et la raison dominent, elles adoptent la forme et créent le genre de la prose, dont la liberté et la souplesse se prêtent mieux à l’analyse et à l’exposition de la vérité. […] — Le poëte et l’orateur ont la liberté, interdite à l’historien, de donner aux événements l’aspect et la physionomie qui doivent plaire ou persuader. […] En effet, dans les sciences exactes, il n’y a ni liberté ni choix ; la vérité est rigoureuse et n’abandonne rien à l’indépendance de l’esprit. […] « La règle en France et la discipline ont donc prévenu la liberté. […] « Quand on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l’appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu’elle en entende seulement le nom.

72. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Mais semble-t-il bien loin de mériter la prison et les fers l’homme qui, de lui-même, se juge indigne de la liberté ? […] Il ne s’est laissé ni le moyen de nier ces faits, ni la liberté de se justifier. […] Après avoir tiré ces éclaircissements, nous sortîmes du sénat, mon frère et moi, pour ne point gêner la liberté des suffrages, en cas qu’ils eussent quelque chose à décider. […] Quand donc a-t-il privé quelqu’un du plaisir et de la liberté de voir tous ceux qu’il avait pris ? […] Nom précieux de liberté !

73. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre VIII. Épître. »

L’épitre familière prend un air de négligence et de liberté ; elle badine agréablement, elle sème partout la saillie, les traits d’esprit et la grâce.

74. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Ils vous diront que les plus légitimes louanges sentent quelque chose d’intéressé et de mercenaire, et sont estimées lâches et serviles, mais que les plus injustes blâmes passent pour effets de liberté, et sont mis au nombre des actions généreuses. […] Leur amour pour la maison d’Autriche s’est conservé pendant deux générations ; mais cet amour était au fond celui de leur liberté. […] Or cette liberté n’existerait plus si nous ne pouvions être bons ou méchants. […] Elle l’a mis en état de faire ce choix en usant bien des facultés dont elle l’a doué ; mais elle a tellement borné ses forces, que l’abus de la liberté qu’elle lui laisse ne peut troubler l’ordre général. […] La suprême jouissance est dans le contentement de soi-même ; c’est pour mériter ce contentement que nous sommes placés sur la terre et doués de la liberté, que nous sommes tentés par les passions et retenus par la conscience.

75. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

On rencontre aussi, mais beaucoup plus rarement, des odes à strophes irrégulières, qui sont regardées comme irréprochables, et qui paraissent même devoir leur succès à cette liberté d’allure. […] Cette ode aime une marche libre et fière, de la verve et de la chaleur, de la richesse dans les images, de la variété dans les mouvements, si elle chante la gloire des vainqueurs, elle doit inspirer la valeur, le mépris de la mort, l’amour de la patrie, de la liberté et de la gloire. […] L’élégie, chez les anciens, s’est quelquefois confondue avec d’autres gemmes, à cause de la grande liberté dont elle jouissait alors. […] On entend aujourd’hui par dithyrambe un chant lyrique qui respire l’enthousiasme et le délire poétique, et qui jouit de la plus complète liberté relativement à la mesure.

76. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIII. du corps de l’ouvrage. — argumentation, confirmation, réfutation  » pp. 175-188

Cette proposition : Tout être raisonnable et libre est responsable de ses actions, donc Clodius est responsable de ses actions, — suppose que l’on tient pour démontré que Clodius n’est privé ni de raison, ni de liberté. […] La liberté de la tribune et de la presse, consacrée par nos lois et nos mœurs, semble donner toute licence à cet égard, et certains journaux de petit format, enfants perdus de la politique, ont amplement profité de la permission.

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