» Clodius se présente à Milon dans un équipage leste, à cheval, sans voiture, sans bagage, sans aucun des Grecs qui le suivent habituellement, sans son épouse même, ce qui ne lui arrivait presque jamais ; tandis que Milon, cet assassin prétendu, qui ne voyageait que pour commettre un meurtre prémédité ; Milon, enfermé dans une litière, ayant sa femme à ses côtés, enveloppé d’un ample manteau, traînait après lui le long et embarrassant attirail de jeunes esclaves et de timides servantes.
Nous sommes deux malades qui nous exhortons mutuellement à la patience ; mais la différence entre vous et moi, c’est que vous êtes jeune et aimable ; vous n’avez pas le petit doigt du pied dans l’eau du Styx, et j’y suis jusqu’au menton. » Ce mourant, qui s’obstinait à vivre, écrivait encore à un prince d’Allemagne : « La Providence maltraite fort votre petit vieillard suisse, et m’a fait l’individu le plus rétatiné et le plus souffrant de ce meilleur des mondes.
Dans notre toit d’enfant presque rien de changé1 ; Le temps, si lent pour nous, n’avait rien dérangé : C’était toujours la salle ouvrant sur la pelouse, Le réduit qu’obscurcit la liane jalouse, La chambre maternelle où nous vînmes au jour, Celle de notre père, à côté, sur la cour ; Ces meubles familiers qui d’une jeune vie, Sous notre premier toit, semblent faire partie, Que l’on a toujours vus, connus, aimés, touchés2 ; Cette première couche où Dieu nous a couchés, Cette table où servait la mère de famille3, Cette chaise où la sœur, travaillant à l’aiguille Auprès de la fenêtre, en cet enfoncement, Sous ses cheveux épars penchait son front charmant ; Sur les murs décrépits ces deux vieilles gravures Dont les regards étaient toujours sur nos figures ; Et, près du vieux divan que la fleur nuançait, L’estrade où de son pied ma mère nous berçait.
Et afin que cette grande merveille parût accompagnée de tous les sujets possibles d’étonnement, le degré où les hommes n’avoient pu atteindre est rempli par une jeune reine, dans laquelle se rencontrent ensemble l’avantage de l’expérience avec la tendresse de l’âge, le loisir de l’étude avec l’occupation d’une royale naissance, et l’éminence de la science avec la foiblesse du sexe.
C’est la beauté idéale des créations poétiques qui les rend éternellement jeunes et qui fait passer dans nos âmes les passions exprimées avec la langue du génie, parce que ces passions sont celles de l’humanité tout entière. […] Voici la période à trois membres : « De quels yeux regardèrent-ils le jeune prince, — dont la victoire avait relevé la haute contenance, — à qui la clémence ajoutait encore de nouvelles grâces ? […] Voltaire, par exemple, raconte comment Charles XII se mit à la tête des affaires : « Le conseil délibéra en sa présence sur le danger où l’on était ; quelques conseillers proposaient de détourner la tempête par des négociations : tout d’un coup, le jeune prince se lève avec l’air de gravité et d’assurance d’un homme qui a pris son parti. » — « Messieurs, dit-il, j’ai résolu de ne jamais faire une guerre injuste, mais de n’en finir une légitime que par la perte de mes ennemis. […] Un jeune lis, l’amour de la nature.
Remarquez qu’Alcibiade, très jeune encore alors, en avait fait assez cependant pour qu’un tel langage ne fût point, dans sa bouche, une jactance puérile, mais un exposé simple et vrai, et commandé d’ailleurs par la nécessité de répondre à des inculpations vagues, que les faits réfutent toujours mieux que les meilleurs raisonnements, parce qu’il n’y a rien à répondre à des faits, au lieu que le raisonnement du monde le plus solide peut avoir un côté faible, dont l’adversaire ne manque jamais de s’emparer.
Voici maintenant le commentaire poétique de ce texte consolant : Bientôt vos yeux éteints ne verront plus le jour : Sur vos fronts sillonnés la pesante vieillesse Imprimera l’effroi, gravera la tristesse : Ses frimats détruiront vos cheveux blanchissants : Vous perdrez le sommeil, ce charme de vos sens : Les mets n’auront pour vous que des amorces vaines : Vous serez sourds au chant de vos jeunes syrènes : Vos corps appesantis, sans force et sans ressorts, Feront pour se traîner d’inutiles efforts : La Mort, d’un cri lugubre, annoncera votre heure ; L’éternité, pour vous, ouvre alors sa demeure.
L’Aurore est une jeune déesse, qui ouvre avec ses doigts de roses les portes de l’Orient : ses pleurs sont la rosée qui humecte la terre, et qui redonne la vie aux fleurs.
Nous voudrions analyser en détail la grammaire de cette langue ; mais le plus sûr est de renvoyer nos jeunes lecteurs à l’excellent ouvrage de M.
Bossuet était tout jeune encore quand il parlait ainsi de la jeunesse.
Il reproche aux meurtriers du dictateur d’avoir épargné Antoine16, et s’obstine à choyer le jeune Octave, qui tuera la république sans remède.
Voilà ce que j’ai fait pour rendre cette rhétorique moins imparfaite que celles qui existent et pour faciliter à nos jeunes élèves l’étude des règles de l’art de bien dire. […] Dans ses écoles, elle nourrit du pur lait des bonnes doctrines une génération de jeunes élèves qui s’élanceront un jour à la tribune de l’une ou de l’autre chambre, et y feront entendre une éloquence animée par la passion du bien public et l’amour de l’auguste dynastie de nos rois. […] Un homme a d’autres plaisirs qu’une femme ; un riche et un pauvre en ont de différens ; un prince, un homme de guerre, un marchand, un bourgeois, un paysan, les vieux, les jeunes, les sains, les malades, tous varient ; les moindres accidents les changent. » (Ibid.) […] Pour ce qui le regarde, l’orateur ne doit point prendre un ton avantageux, surtout s’il est jeune, s’il est inconnu, s’il traite pour la première fois une matière nouvelle pour lui.
Le jeune Joas, depuis l’instant où le grand prêtre prend la résolution de le couronner, est en danger de tomber au pouvoir d’Athalie, et ce danger croissant toujours ne cesse que par la mort de cette reine : voilà l’unité d’action. […] C’est ainsi que Racine sait si bien nous attendrir sur le sort du jeune Joas, par la vive peinture du danger où il se trouva, lorsque la cruelle Athalie fit massacrer tous les princes de la race de David ; et sur la situation d’Andromaque, lorsque Pyrrhus, fils du meurtrier de son époux, lui laisse le triste choix de l’épouser ou de voir périr son fils.
A juvenili œtate, dès le jeune âge ; à pueritiâ, dès l’enfance ; à primâ adolescentiâ, dès la première jeunesse ; ab initio hujus defensionis, au commencement de ce plaidoyer. […] Votre père était orné de toutes les vertus et de toutes les sciences, et vous, ignorant toutes choses, vous passez vos jeunes années dans une honteuse oisiveté.