Avouons-le de bonne foi, force n’est pas bonheur : il faut une vertu plus qu’humaine pour être heureux étant mésestimé ; mais je n’en ai que mieux goûté depuis combien l’estime publique est douce à recueillir.
En second lieu, puisque c’est une action que la tragédie imite, et qui s’exécute par des personnages agissants, qui sont nécessairement caractérisés par leurs mœurs et par leur pensée actuelle (car c’est par ces deux choses que les actions humaines sont caractérisées), il s’ensuit que les actions, qui font le bonheur ou le malheur de tous tant que nous sommes, ont deux causes, les mœurs et la pensée. […] Il reste le milieu à prendre : c’est que le personnage ne soit ni trop vertueux ni trop juste, et qu’il tombe dans le malheur non par un crime atroce ou une méchanceté noire, mais par quelque faute ou erreur humaine, qui le précipite du faîte des grandeurs et de la prospérité, comme Œdipe, Thyeste, et les autres personnages célèbres de familles semblables.
Mais quand Bossuet veut faire sentir aux grands du monde tout le néant des grandeurs humaines, les faire pâlir et frissonner à l’idée des formidables coups de surprise de la mort, ah !
Ceux à qui la lumière était presque ravie Par ses ordres humains sont rendus à la vie ; Et sur tous leurs dangers, et sur tous leurs besoins, Tel qu’un père attentif, il étendait ses soins1… Zaïre2.
Les lettres humaines sont devenues très-inhumaines ; on injurie, on cabale, on calomnie, on fait des couplets.
Or, ces facultés existent à divers degrés, organiquement ou accidentellement, dans l’immense majorité de l’espèce humaine, et elles sont perfectibles par la méthode et l’exercice.
Mais je me réjouis avec vous de ce que vous êtes libéral, généreux, humain, faisant valoir les services d’autrui, et oubliant les vôtres ; c’est sur quoi je vous fais mon compliment. » Le Duc de Montausier cessant de faire les fonctions de Gouverneur du Dauphin, lui avait dit : Monseigneur, si vous êtes honnête homme, vous m’aimerez ; si vous ne l’êtes pas, vous me haïrez, et je m’en consolerai.
« C’est ainsi que tu désires toujours plus que tu ne peux embrasser ; tu passes d’Europe en Asie, tu repasses d’Asie en Europe ; et si tu avais soumis tout le genre humain, tu ferais la guerre aux forêts, aux montagnes, aux fleuves et aux bêtes sauvages.
Racine met dans la bouche d’Aricée cette belle réticence : Prenez garde, Seigneur, vos invincibles mains Ont de monstres sans nombre affranchi les humains ; Mais tout n’est pas détruit et vous en laissez vivre Un… votre fils, Seigneur, me défend de poursuivre. […] II est hors de lui réellement, car son âme l’a quitté peut-être un moment pour aller embrasser celle de ses sœurs qui a fait entendre un son divin, et l’a laissé seul avec la parole humaine qui est impuissante à vous satisfaire. […] Il est vrai qu’il naît de différentes sources, mais il est toujours le même, c’est-à-dire la plus grande hauteur de la pensée humaine.
C’est ce que savent bien les peintres de mérite : il est très rare de voir un beau paysage sans quelque figure humaine qui anime le tableau. […] A ce que nous avons dit en parlant de la nécessité d’animer cette composition, nous ajouterons qu’il ne faut jamais, quel que soit le plaisir que l’on puisse trouver à peindre certaines scènes de la nature ou de la vie humaine, décrire seulement pour décrire, et comme en disant : Vous venez de voir la tempête ; vous allez voir le calme et la sérénité.
La race humaine, qui a l’audace de tout oser, se précipite à travers tous les crimes. […] Corneille, dans Polyeucte, a dit, en parlant du démon : « Ainsi du genre humain l’ennemi vous abuse. » Pour désigner les Parques, on dit : les trois déesses infernales, qui filent la trame de nos jours. […] Nos formules de compliments, qui plaisent tant à la vanité humaine, sont presque toutes d’extravagantes hyperboles.
Une des anciennes divinités du paganisme, et à laquelle on offrit en sacrifice des victimes humaines.
Philémon et Baucis Ces deux époux d’un fige avancé, reçurent, suivant la fable, dans leur petite cabane Jupiter et Mercure qui visitaient a Phrygie sous la figure humaine.
Par son concours, les Orphée, les Linus réunirent autrefois les premières sociétés humaines, et les civilisèrent par la puissance de l’harmonie ; aussi les hommes reconnaissants ont-ils toujours cultivé avec amour un art aussi aimable.