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26. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Il se destina d’abord à l’état ecclésiastique, dans lequel plusieurs de ses ancêtres avaient rempli de hautes fonctions de la manière la plus honorable. […] Je ne nierai pas que le prix que l’on attache à une élégance recherchée et aux frivoles ornements du style n’ait été quelquefois porté trop haut dans l’estime du public. […] L’application de la raison et du jugement porte à son tour le goût à son plus haut degré de perfection. […] En entamant cette matière, nous ne pouvons nous empêcher de remarquer quelle haute idée le pouvoir de l’imagination et du goût nous laisse concevoir de la bonté du Créateur. […] Il est difficile de croire que leur invention remonte bien haut, car ce sont des mots d’une espèce particulière que l’art seul a pu trouver.

27. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre second. De la disposition. »

Combien il est plus agréable de gravir la pente douce d’une haute montagne ! […] Plus haut, la chute d’une cascade, la forêt de sapins, un précipice, le vol de l’aigle, etc., présentent des beautés sévères et déjà grandioses. […] 1° C’est surtout au début que l’orateur a besoin de paraître modeste, probe, confiant dans les lumières et dévoué aux intérêts de ceux qui l’écoutent : les premières impressions sont les plus vives, et s’il choque les esprits par des manières hautaines et présomptueuses, il amassera contre lui tout un orage de préventions difficiles à dissiper plus tard. 2° L’attention se commande par la haute idée que l’on donne de sa capacité et de son sujet. […] Voyez plus haut page 47.

28. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — De Laprade Né en 1812 » pp. 576-582

Il aime les cimes supérieures, et sa devise pourrait être ; Haut les cœurs Dans Eleusis et Psyché, qui furent ses premières œuvres, et font revivre des légendes antiques, la nature semble être une médiatrice entre l’âme et Dieu. […] Rejetant de son front ses longs cheveux, Psyché Écarte l’herbe haute et les fleurs autour d’elle, Respire, sent la vie, et voit la terre belle, Et blanche, se dressant dans sa robe aux longs plis, Hors du gazon touffu monte comme un grand lis4 (Psyché. […] La moisson Les blés hauts et dorés, que le vent touche à peine, Comme un jaune océan, ondulent sur la plaine2 ; D’un long ruban de pourpre, agité mollement, L’aurore en feu rougit ces vagues1 de froment, Et, dans l’air, l’alouette, en secouant sa plume, Chante, et comme un rubis dans le ciel bleu s’allume2.

29. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre II. » pp. 75-76

Ici, comme plus haut, l’adjectif βελτίων manque d’équivalent exact en français. […] Les exemples cités plus haut par Aristote expliquent assez bien sa pensée.

30. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Or vous pouvez savoir qu’ils regardèrent beaucoup Constantinople, ces gens qui jamais ne l’avaient vue ; [au point] qu’ils ne pouvaient pas croire qu’une si riche ville pût être en tout le monde, quand ils virent ces hautes murailles et ces riches tours dont elle était close tout autour à la ronde, et ces riches palais, et ces hautes églises, dont il y avait tant que nul n’aurait pu le croire, s’il ne l’eût vu de ses yeux, et la longueur et la largeur de la ville, qui, parmi toutes les autres, était souveraine. […] Et trouvant en son chemin un haut et grand arbre (lequel communément on nommait l’arbre de saint Martin, pource qu’ainsi était cru un bourdon133 que jadis saint Martin y planta), dit : « Voici ce qu’il me fallait. […] Comme orateur et comme écrivain, il est digne d’être comparé aux plus célèbres de l’antiquité ; en France nul prosateur ne s’est élevé plus haut que lui. […] Il déploie un ample mouchoir et se mouche avec grand bruit ; il crache fort loin, et il éternue fort haut. […] lui dis-je. — Oui, monsieur, me dit-il ; et si bien sable mouvant, que je me donne au diable si on me voyait autre chose que le haut de la tête quand on m’en a tiré.

31. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

et si cette haute élévation est un précipice affreux pour les Chrétiens, ne puis-je pas dire, pour me servir des paroles fortes du plus grave des Historiens, qu’elle allait être précipitée dans la gloire ? […] Elle est en effet la plus haute, la plus relevée qu’il soit possible de concevoir de la toute-puissance de Dieu, et de l’obéissance de la créature aux ordres du créateur. […] « J’ai vu, dit le Prophète David, l’impie élevé aussi haut que les Cèdres du Libana : je n’ai fait que passer, et il n’était plus. […] Mais ici le lieu même où était l’impie dans sa plus haute fortune, ne reste pas. […] « Le Souverain Maître des Dieux et des Hommes tonne du haut du Ciel ; et Neptuneb élevant ses flots, ébranle la terre et le sommet des montagnes.

32. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre V. » pp. 82-88

Le théâtre jamais ne doit être rempli D’un argument plus long que d’un jour accompli, Et doit une Iliade, en sa haute entreprise, Être au cercle d’un jour ou guère plus comprise. […] L’abbé d’Aubignac propose de traduire ή μιχρòν έξαλλάττειν par « ou de changer un peu ce temps » (du jour à la nuit ou de la nuit au jour), et il tient fort à sa nouvelle explication (Pratique du Théâtre, 1669, p. 111)  un peu plus haut, il discute sérieusement s’il ne serait pas question dans Aristote d’un jour polaire. […] Il fait pourtant, à cet égard, quelque pages plus haut, un aveu curieux à recueillir.

33. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Molière, (1622-1673.) » pp. 205-211

Vous savez ce qu’il faut pour paraître marquis ;     N’oubliez rien de l’air ni des habits ; Arborez un chapeau chargé de trente plumes         Sur une perruque de prix ;     Que le rabat soit des plus grands volumes         Et le pourpoint des plus petits :         Mais surtout je vous recommande Le manteau d’un ruban sur le dos retroussé :         La galanterie en est grande ; Et parmi les marquis de la plus haute bande             C’est pour être placé.           Avec vos brillantes hardes,             Et votre ajustement, Faites tout le trajet de la salle des gardes :           Et vous peignant galamment, Portez de tous côtés vos regards brusquement ;         Et ceux que vous pourrez connaître,           Ne manquez pas, d’un haut ton,         De les saluer par leur nom,         De quelque rang qu’ils puissent être. […] Palefrenier du marchand nommé ensuite et plus haut.

34. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bernardon de Saint-Pierre 1737-1814 » pp. 203-209

Ils représentaient un continent avec de hautes montagnes séparées par des vallées profondes, et surmontées de rochers gigantesques ; sur leurs sommets et leurs flancs, apparaissaient des brouillards semblables à ceux qui s’élèvent des terres véritables. […] Chacun a son mouvement : le chêne au tronc raide ne courbe que ses branches, l’élastique sapin balance sa haute pyramide, le peuplier robuste secoue son feuillage mobile, et le bouleau laisse flotter le sien dans les airs comme une longue chevelure. […] Il logeait rue Neuve-Saint-Étienne, au haut d’une maison d’où l’on avait vue sur le jardin des dames anglaises.

35. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Malherbe 1555-1628 » pp. 302-309

Prophétie du dieu de seine Stances 1630 Va-t’en1 à la malheure2, excrément de la terre3, Monstre qui dans la paix fais les maux de la guerre,   Et dont l’orgueil ne connaît point de lois ; En quelque haut dessein que ton esprit s’égare, Tes jours sont à leur fin, ta chute se prépare,   Regarde-moi pour la dernière fois. […] Le mérite d’un homme, ou savant, ou guerrier, Trouve sa récompense aux chapeaux de laurier4, Dont la vanité grecque a donné les exemples5, Le sien, je l’ose dire, est si grand et si haut, Que, si comme nos dieux il n’a place en nos temples, Tout ce qu’on lui peut faire est moins qu’il ne lui faut. […] Le roi Charles IX écrivit ces vers à Ronsard : …L’art de faire des vers, dût-on s’en indigner, Doit être à plus haut prix que celui de régner.

36. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XVIII. » pp. 115-116

Voyez plus haut, chap. x. […] Aristote a pu blâmer ces sortes de compositions, dont il y a plusieurs exemples dans le théâtre d’Eschyle, où un seul sujet était traité en trois tragédies destinées au même concours (voy. plus haut, sur le chap. 

37. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

Mais quand Racine dit : Quel est ce glaive enfin qui marche devant eux ; quand Corneille crée l’expression que nous avons déjà remarquée : Et tous trois à l’envi s’empressaient ardemment A qui dévorerait ce règne d’un moment ; quand, d’autre part, des hommes de talent se laissent entraîner aux vicieuses métaphores que nous avons signalées plus haut, il est bien évident que ce ne sont plus là des figures de domaine public, dont on ne doit tenir aucun compte à l’écrivain ; elles appartiennent en propre à celui qui les a créées, et peuvent, en conséquence, être étudiées comme formes à imiter ou à fuir. […] Ses soupirs se font vents qui les chênes combattent, Et ses pleurs, qui tantôt descendaient mollement, Ressemblent an torrent qui, des hautes montagnes, Ravageant et noyant les voisines campagnes, Vent que tout l’univers ne soit qu’un élément. […] Chimène ne peut mieux faire comprendre son amour à Rodrigue qu’en lui disant toute en larmes : Va, je ne te hais point… des dénégations répétées de la Fontaine : Ce n’était pas un sol, non, non, et croyez-m’en, Que le chien de Jean de Nivelle, je conclus la haute sagacité du prudent animal qui ne venait pas quand on l’appelait ; « Nec sum adeo informis… je ne suis pas si laid, » dit le berger de Virgile qui se croyait sans doute un fort beau berger. […] Vous nommez le bourreau l’exécuteur des hautes œuvres, euphémisme ; autrefois, quand un pauvre demandait l’aumône, et qu’on ne pouvait ou qu’on ne voulait pas la lui faire, on lui répondait : Dieu vous assiste, euphémisme ; il a vécu, disaient les anciens, pour il est mort, euphémisme, c’est-à-dire périphrase ou métalepse.

38. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Image naïve des peuples, et du prince qui les gouverne, s’il est bon prince2 Giton ou le riche Giton a le teint frais, le visage plein, et les joues pendantes, l’œil fixe et assuré, les épaules larges, l’estomac haut, la démarche ferme et délibérée : il parle avec confiance, il fait répéter celui qui l’entretient, et il ne goûte que médiocrement tout ce qu’il lui dit ; il déploie un ample mouchoir3, et se mouche avec grand bruit ; il crache fort loin, et il éternue fort haut ; il dort le jour, il dort la nuit, et profondément ; il ronfle en compagnie ; il occupe à table et à la promenade plus de place qu’un autre ; il tient le milieu en se promenant avec ses égaux ; il s’arrête, et l’on s’arrête ; il continue de marcher, et l’on marche ; tous se règlent sur lui ; il interrompt, il redresse ceux qui ont la parole ; on ne l’interrompt pas, on l’écoute aussi longtemps qu’il veut parler, on est de son avis ; on croit les nouvelles qu’il débite. […] Commence-t-il à chanceler dans le poste où on l’avait mis, tout le monde passe facilement à un autre avis ; en est-il entièrement déchu, les machines qui l’avaient guindé si haut, par l’applaudissement et les éloges, sont encore toutes dressées pour le faire tomber dans le dernier mépris ; je veux dire qu’il n’y en a point qui le dédaignent mieux, qui le blâment plus aigrement, et qui en disent plus de mal, que ceux qui s’étaient comme dévoués à la fureur1 d’en dire du bien2 Pamphile ou le vaniteux Un Pamphile est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de l’idée de sa grandeur, de ses alliances, de sa charge, de sa dignité : il ramasse, pour ainsi dire, toutes ses pièces, s’en enveloppe3 pour se faire valoir ; il dit : Mon ordre, mon cordon bleu 4 ; il l’étale ou il le cache par ostentation : un Pamphile, en un mot, veut être grand ; il croit l’être, il ne l’est pas, il est d’après un grand1 Si quelquefois il sourit à un homme du dernier ordre, à un homme d’esprit, il choisit son temps si juste qu’il n’est jamais pris sur le fait ; aussi la rougeur lui monterait-elle au visage s’il était malheureusement surpris dans la moindre familiarité avec quelqu’un qui n’est ni opulent, ni puissant, ni ami d’un ministre, ni son allié, ni son domestique2 Il est sévère et inexorable à qui n’a point encore fait sa fortune : il vous aperçoit un jour dans une galerie, et il vous fuit ; et le lendemain, s’il vous trouve en un endroit moins public, ou, s’il est public, en la compagnie d’un grand, il vient à vous, et il vous dit : Vous ne faisiez pas hier semblant de nous voir. […] Vous l’abordez une autre fois, et il ne s’arrête pas ; il se fait suivre, vous parle si haut que c’est une scène pour ceux qui passent. […] Massillon s’exprime presque dans les mêmes termes : « Les grands, placés si haut par la nature, ne sauraient plus trouver de gloire qu’en s’abaissant ; ils n’ont plus de distinction à se donner du côté du rang et de la naissance ; ils ne peuvent s’en donner que par l’affabilité ; et s’il est encore un orgueil qui puisee leur être permis, c’est celui de se rendre humains et accessibles, etc. » Petit Carême, 5e sermon).

39. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

La voix, chez tous les hommes, a trois tons différents : le haut, le bas et le moyen. […] Car c’est une grande erreur de croire que l’on est d’autant mieux entendu dans une assemblée nombreuse, qu’on y parle plus haut. […] Mais souvenez-vous qu’en public, comme dans la conversation, on peut fatiguer en parlant trop haut. […] Tous possèdent au plus haut degré le talent de raconter. […] Homère et Virgile possédaient au plus haut degré l’art de décrire.

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