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65. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — [Notice] Maurice de Guérin, 1810-1839. » pp. 598-606

Les fleurs sont ternies et comme chiffonnées, tout est affligé. […] Les blés, les vignes, les taillis, les buissons, les fleurs, sa litière dans une touffe d’herbe ou dans la mousse sous un hallier, ses sommes, ses songes, sa vague et douce existence, tout est à elle de nouveau ; et moi, pour longtemps effarouché, je ne sortirai plus, je demeurerai à tout jamais confiné dans ma souterraine demeure.

66. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « [Dédicace] »

Au sein de votre paix s’instruit l’adolescence, Le talent y mûrit, ennoblissant les cœurs ; L’art s’y montre riant à la rieuse enfance : Tel rit à l’herbe tendre un parterre de fleurs.

67. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

Tel qu’un beau lis au milieu des champs, coupé dans sa racine par le tranchant de la charrue, il languit et ne se soutient plus ; il n’a point encore perdu cette vive blancheur et cet éclat qui charme les yeux, mais la terre ne le nourrit plus, et sa vie est éteinte : ainsi le fils d’Idoménée, comme une jeune et tendre fleur, est cruellement moissonné dès son premier âge. […] L’orateur qui veut que sa manière d’argumenter ne soit pas suspecte, doit cacher le piège sous les fleurs, et se souvenir qu’un auditeur qui prend plaisir à ce qu’il entend, est à demi gagné. » Nous ajouterons que, lorsqu’il s’agit en général d’établir la vérité d’une manière solide, il existe un art qui doit être l’objet d’une étude sérieuse ; cette étude, c’est la logique. […] Dieu Ces globes lumineux qui, depuis tant de siècles, roulent majestueusement dans l’espace, sans jamais s’écarter de leur orbite, ni se choquer dans leurs révolutions ; ce soleil suspendu à la voûte céleste, comme une lampe de feu qui vivifie toute la nature, et se trouve placée à la distance convenable pour éclairer, échauffer la terre, sans l’embrasser de ses ardeurs ; cet astre qui préside à la nuit avec ses douces clartés, ses phases, son cours inconstant et pourtant régulier, dont le génie de l’homme a su tirer tant d’avantages ; cette terre si féconde, sur laquelle on voit se perpétuer par des lois constantes une multitude d’êtres vivants, avec cette admirable proportion des deux sexes, de morts et de naissances, qui fait qu’elle n’est jamais déserte, ni surchargée d’habitants ; ces mers immenses, avec leurs agitations périodiques et si mystérieuses ; ces éléments qui se mélangent, se modifient, se combinent de manière à suffire aux besoins, à la vie de cette multitude prodigieuse d’êtres, qui sont si variés dans leur structure et leur grandeur ; enfin ce concours si réglé des saisons qui reprochait sans cesse la terre sous des formes nouvelles, qui, après le repos de l’hiver, la présente successivement embellie de toutes les fleurs du printemps, enrichie des moissons de l’été, couronnée des fruits de l’automne, et fait ainsi rouler l’année dans un cercle de scènes variées sans confusion, et semblables sans monotonie ; tout cela ne forme-t-il pas un concert, un ensemble de parties dont vous ne pouvez détacher une seule sans rompre l’harmonie universelle ? […] « Un gouverneur de Cayenne, dit-il quelque part, avait fait venir des abeilles d’Europe, et leur avait assigné une habitation exposée au soleil, parfumée de fleurs, à l’abri des vents, enfin dans une situation délicieuse.

68. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fénelon. (1651-1715.) » pp. 101-109

Cette boue si sale se transforme en mille beaux objets qui charment les yeux : en une seule année elle devient branches, boutons, feuilles, fleurs, fruits et semences, pour renouveler ses libéralités en faveur des hommes. […] Leurs espèces et leurs vertus sont innombrables : elles ornent la terre ; elles donnent de la verdure, des fleurs odoriférantes et des fruits délicieux.

69. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

    A nos yeux attentifs que le spectacle change : Retournons sur la terre, où jusque dans la fange L’insecte nous appelle, et, certain de son prix, Ose nous demander raison de nos mépris2… De l’empire de l’air cet habitant volage, Qui porte à tant de fleurs son inconstant hommage Et leur ravit un suc qui n’était pas pour lui, Chez ses frères rampants qu’il méprise aujourd’hui, Sur la terre autrefois traînant sa vie obscure, Semblait vouloir cacher sa honteuse figure. […] Rois, sujets, tout se plaint, et nos fleurs les plus belles Renferment dans leur sein des épines cruelles2 ; L’amertume secrète empoisonne toujours L’onde qui nous paraît si claire dans son cours.

70. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

L’air, embaumé par les fleurs, porte à son jeune cerveau L’encens de leurs parfums. […] C’est le genre de certains auteurs précieux et maniérés et auxquels nous ne pouvons adresser d’autre conseil que celui de Maynard ou celui de Boileau, c’est-à-dire un sage silence ou une mûre réflexion, voici un exemple de ce défaut ; un de nos écrivains s’efforce d’exprimer ce que c’est que la Naïveté : « On est naïvement héros, naïvement scélérat, naïvement dévot, naïvement beau, naïvement orateur, naïvement philosophe ; sans naïveté, point de beauté : on est un arbre, une fleur, une plante, un animal naïvement ; je dirai presque que de l’eau est naïvement de l’eau, sans quoi elle visera à de l’acier poli et au cristal. […] Quintilien raconte à ce sujet qu’à Athènes, un jour une marchande de fleurs reconnut pour étranger Théophraste, né dans l’île de Lesbos.

71. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre second. De la disposition. »

À sa base, l’odeur des fleurs de la prairie, le plan incliné du gazon, le bruit du ruisseau qui fuit sous le feuillage, le chant du rossignol, etc., tout délasse et récrée. […] Claire : on ne la chargera pas de détails inutiles, et on la tirera du fond même des choses, car, dit Cicéron, elle doit sortir du sujet comme une fleur de sa tige.

72. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

Le génie, à cet âge, est une plante jeune et vigoureuse ; ses racines plongent dans un sol vierge ; la séve gonfle ses veines et éclate partout en bourgeons : toutes les fleurs de l’art et de la poésie éclosent à la fois sur ses branches. […] L’épopée est morte ; la tragédie antique, hôtesse des palais et des cours, est descendue dans la rue, elle a échangé sa pourpre pour les haillons du drame populaire ; la chanson a pris les ailes de l’ode ; la fable, cessant d’être une simple leçon de morale, s’est armée de l’aiguillon de l’abeille et s’est transformée en drame satirique ; le roman, fleur obscure chez les anciens et presque inaperçue, est devenu chez nous un arbre immense qui couvre tout de son ombre, mœurs, histoire, politique, sciences, arts, et qui menace d’absorber tous les autres genres ; l’éloquence a quitté l’ample toge, la vaste tribune, les horizons de la place publique, les grands mouvements des grandes multitudes ; elle s’est enfermée dans d’étroites enceintes, elle a pris le frac noir, les gestes sobres et mesurés, la convenance digne et froide des .

73. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XV. Genre didactique en prose. »

Il faut donc, autant que possible, y semer la variété, chercher à rendre la science intéressante, et ne pas en bannir absolument l’imagination, si le sujet permet d’y jeter quelques fleurs.

74. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Des fleurs, vierges, semez des fleurs ; Hector dans le tombeau précède son vieux père. […] ces bras et ces fleurs, ces cheveux, ces pieds nus Si blancs, si délicats ! […] du moins quand la douleur N’avait point de ta joue éteint la jeune fleur ? […] Toujours souffrant, toujours pauvre et timide, De ma gaité je vois pâlir les fleurs. […] ou pourquoi l’on voit des années qui n’ont ni printemps ni automne, où les fruits de l’année sèchent dans leur fleur ?

75. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

Voiture, après avoir félicité un auteur des fleurs qui naissaient dans son esprit, et lui avoir dit qu’il reçut un bouquet sur des bords où il ne croît pas un brin d’herbe, ajoute : L’Afrique ne m’a rien fait voir de plus nouveau que vos ouvrages ; en les lisant à l’ombre de ses palmes, je vous les ai toutes souhaitées. […] Le plus souvent les pensées gracieuses tirent leur agrément des choses qui flattent les sens, comme les fleurs, les beaux jours, la lumière, les ruisseaux, les fictions ingénieuses. […] Allez dans la campagne, allez dans la prairie,     N’épargnez point les fleurs : Il en renaît, assez sous les pas de Marie. […] La pensée qui a de l’éclat rappelle ces ouvrages de l’art dont le brillant charme les yeux, ou ces fleurs nouvellement écloses qui parent nos jardins de leurs vives couleurs.

76. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Mais, dans la distribution primitive, on laisse des intervalles vides d’action ; ce sont ces vides qu’on veut remplir, et de là les excursions et les lenteurs du dialogue. » Mais où ces défauts sont plus impardonnables, c’est dans les péripéties importantes, dans les crises de passion ou d’intrigue : « Un personnage qui, dans une situation intéressante, s’arrête à dire de belles choses qui ne vont point au fait, ressemble à une mère qui, cherchant sa fille dans les campagnes, s’amuserait à cueillir des fleurs. » Sans doute la replique directe n’est pas toujours exigée, le personnage en scène peut faire dériver le dialogue, répondre à sa pensée ou à celle de son interlocuteur, plutôt qu’aux paroles prononcées, mais au milieu de tous ces écarts l’auditeur ne doit pas perdre de vue le point culminant. […] Sans reproduire le bourgeois de la conversation ordinaire, qu’il évite toute forme antipathique au langage commun, toute emphase, toute fleur de diction, principalement tout ce qui peut sembler préparé, convenu, uniquement destiné à amener la replique.

77. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Son bon sens fin et malicieux va d’un sûr instinct chercher en tout sujet l’essence de la fleur pour en exprimer le suc et le parfum. […] C’est par les yeux, c’est par les arts encore, c’est par les débris des monuments qui ont gardé je ne sais quoi de leur fleur première et de leur éclat de nouveauté, que les Anciens, les Grecs, se sauvent le plus aisément aujourd’hui.

78. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

Les nombreuses épigrammes des Grecs, réunies sons le nom d’Anthologie ou bouquet de fleurs, ne sont guère que des inscriptions pour des offrandes religieuses, pour des tombeaux, des statues, des monuments. […] La première syllabe est pô, nom d’un fleuve ; la seconde, lis, nom d’une fleur ; la troisième , soir, nom d’une partie du jour, et le tout un instrument qui sert à polir.

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