Ne m’emportes-tu rien ? […] Que vous emporterais-je ? […] Bientôt le tourbillon accourt, il emporte le sol, fait voltiger le sable en colonnes immenses ou le ramasse en montagnes élevées, qui changent de place à chaque instant. […] La pomme est emportée. […] Il le doit pour ne pas déplaire à Dieu, et emporter la dernière bénédiction de sa mère.
qu’il se soit emporté, Martin, qui se croyait vraiment en liberté Pour n’être pas à l’écurie. […] Jouets constants d’une vaine fumée, Le monde entier se réveille pour eux ; Mais sur la foi de l’onde pacifique, À peine ils sont mollement endormis, Déifiés par l’erreur léthargique Qui leur fait voir, dans des songes amis, Tout l’univers à leur gloire soumis ; Dans ce sommeil d’une ivresse riante, En un moment, la Faveur inconstante Tournant ailleurs son essor incertain, Dans des déserts, loin de l’île charmante, Les aquilons les emportent soudain, Et leur réveil n’offre plus à leur vue Que les rochers d’une plage inconnue, Qu’un monde obscur, sans printemps, sans beaux jours, Et que des cieux éclipsés pour toujours. […] Nous lui devons la gloire de l’emporter sur nos voisins et de le disputer à l’ancienne Rome dans le genre de la satire. […] Rousseau, invitant, en 1715, les princes chrétiens à se réunir pour défendre Venise menacée par les Turcs, rappelle qu’au temps des croisades les chrétiens vinrent à bout des infidèles ; il le fait au moyen de cette comparaison : Comme un torrent fougueux qui, du haut des montagnes, Précipitant ses eaux, traîne dans les campagnes Arbres, rochers, troupeaux par son cours emportés : Ainsi de Godefroi, les légions guerrières, Forcèrent les barrières Que l’Asie opposait à leurs bras indomptés. […] Vainqueur d’Éole et des Pléiades, Je sens d’un souffle heureux mon navire emporté : Il échappe aux écueils des trompeuses Cyclades, Et vogue à l’immortalité.
. — « Ce n’est ni ma ville ni mes richesses qu’elle pille, reprit Crésus, puisqu’elles ne m’appartiennent plus : ce sont tes biens qu’elle prend et qu’elle emporte ». […] Il est fâcheux que tant de véritable grandeur d’âme ait été en pure perte, et n’ait pas sauvé ces hommes généreux de la honte d’une défaite générale : c’est qu’il y a bien loin de l’aveugle impétuosité qui emporte et égare le courage, à l’art qui le dirige, parce qu’il l’a discipliné. […] Pensons à la distance qui nous sépare maintenant de la Grèce ; songeons que nous n’aurons de terrain à nous, que celui que nous emporterons à la pointe de l’épée.
On se console parce qu’on emporte quelques fleurs cueillies en passant, qu’on voit se faner entre ses mains du matin au soir, et quelques fruits qu’on perd en les goûtant : Enchantement ! […] Dans les âges suivants, on commence à prendre son pli, les passions s’appliquent à quelques objets, et alors celle qui domine ralentit du moins la fureur des autres : au lieu que cette verte jeunesse, n’ayant encore rien de fixe ni d’arrêté, en cela même qu’elle n’a point de passion dominante pardessus les autres, elle3 est emportée, elle est agitée tour à tour de toutes les tempêtes des passions, avec une incroyable violence. […] Il emporte, en fuyant à bonds précipités, Les barques, les rumeurs, les fanges des cités, Chaque ruisseau qui l’enfle est un flot qui l’altère ; Jusqu’au terme où, grossi de tant d’onde adultère, Il va, grand, mais troublé, déposant un vain nom, Rouler au sein des mers sa gloire et son limon.
. — « Nous l’emportons dans le pathétique, » a dit Quintilien. […] ces chères paroles, je les ai gardées dans ma mémoire, mais toi tu les as oubliées, et tu veux égorger ton enfant… Allons, mon père, tourne la tête vers moi, donne-moi un regard, un baiser ; j’emporterai au moins cela de toi en descendant dans la tombe, si tu ne veux pas te laisser attendrir. […] Qu’un Camille, qu’un Appius Claudius, qu’un Régulus, qu’un Caton laissent tomber quelques paroles émues de leur bouche respectée, le peuple, pressé d’émigrer à Véies, rentre dans ses sept collines, le sénat vote la guerre à outrance contre Pyrrhus, renonce au rachat des captifs, décrète l’entière destruction de Carthage : — « Allons remercier les dieux de nous avoir donné la victoire sur Annibal, » dit Scipion l’Africain, et cette boutade d’un grand homme l’emporte sur l’éloquence du tribun qui l’accuse.
Mais cependant mes dangers personnels ne sauraient l’emporter sur l’intérêt public. […] Cacurius est un homme brave, habile et fort estimé ; cependant vous avez osé emporter tous ses meubles précieux. […] On emportait des vases sans étuis ; on en arrachait des mains des femmes ; on brisait les portes, on enlevait les verrous. […] Cependant ils emportent deux statuettes pour ne pas retourner les mains vides vers ce ravisseur des choses saintes. […] Vous deviez exiger un vaisseau pour aller contre les pirates et non pas pour emporter votre pillage ; pour empêcher que la province ne fût pillée, et non pas pour en emporter vous-même les dépouilles.
De bonne heure il s’était fait connaître par ses désordres, ses querelles et une éloquence emportée ses voyages, ses observations, ses immenses lectures lui avaient tout appris, et il avait tout retenu. […] Cette mesure extrême et urgente allait être ajournée, quand Mirabeau emporta le vote d’assaut.
Le système ancien enlevait à l’homme une partie de sa liberté ; la lutte n’était pas égale entre le ciel et la terre ; l’inexorable destin devait toujours l’emporter. […] Dans la chaleur du dialogue et de l’action, on oublie la forme et le mètre ; le pathétique l’emporte. […] Malgré tous les efforts de la critique, le drame l’a emporté ; il a presque tué la tragédie : Il a habitué le public à son allure indépendante, à ses émotions violentes et sensuelles : il l’a rendu avide de ces représentations fiévreuses qui ont quelques rapports avec les jeux du cirque et les combats de l’amphithéâtre.
On se console, parce qu’on emporte quelques fleurs cueillies en passant, qu’on voit se faner entre ses mains du matin au soir, et quelques fruits qu’on perd en les goûtant : enchantement ! […] Marmontel, dans ses Éléments de littérature, nous fait comprendre combien notre La Fontaine l’emporte sur les fabulistes de l’antiquité par les allusions fines et spirituelles qu’il a semées dans ses fables. […] Était-il même en mon pouvoir de retenir vos soldats, que leur courage emportait, et qui poursuivaient avec ardeur un ennemi effrayé. […] , Il hésite longtemps : la peur enfin l’emporte ; Il part, il court, il vole : un moment le transporte Bien loin de la forêt, et des chiens, et du cor. […] Dieu des Juifs, tu l’emportes !
Mais, dans le cours ordinaire des choses, c’est l’exercice qui l’emporte sur la fougue, et la méthode oratoire sur l’improvisation. […] Timide et faible à son début, il cherche sa pente : à peine l’a-t-il trouvée, le raisonnement s’anime, il se fortifie de ses affluents, qui sont les preuves ; il devient lui aussi un fleuve qui renverse tous les obstacles et les emporte avec lui dans a mer. […] Montluc réveille les instincts belliqueux du roi ; il flatte son amour-propre en lui rappelant ses exploits ; en l’appelant roi soldat, il semble lui dire : « N’écoutez pas les vieilles barbes grises de votre conseil, mais vos compagnons d’armes d’Italie, qui trépignent de combattre. » On devine déjà que cette parole guerrière, qui retentit dans le conseil comme un bruit de clairon, l’emportera sur les raisonnements des sages et des politiques. […] Réduisez en raisonnements ces phrases : Une loi de salut public est un glaive dans le fourreau ; — étendre la Révolution sur le lit de Procuste ; — on n’emporte pas la patrie à la semelle de ses souliers ; — de ses derniers soupirs je me rendis maîtresse ; — dans une longue enfance ils l’auraient fait vieillir ; — vous flétrirez par cette analyse la fleur et l’éclat de ces images, mais vous comprendrez quel abîme il y a entre le travail régulier et patient de la déduction logique et la soudaineté de l’intuition. […] » — Cicéron ne craint pas de dire que sans l’action le meilleur orateur n’est rien, et qu’avec elle le plus médiocre peut l’emporter sur le plus habile.
L’oiseau n’est banni un moment que pour son bonheur ; il part avec ses voisins, avec son père et sa mère, avec ses sœurs et ses frères ; il ne laisse rien après lui : il emporte tout son cœur. […] Jeune brave, tu mérites d’emporter la marque du fer dans le palais de Teutatès. […] Il faut que les pierres en aient été emportées, car on ne les aperçoit point alentour. […] Et ces deux races, l’une asiatique et l’autre grecque, se disputent la prépondérance : les Grecs l’emportent, et l’Asie est soumise. […] II se demande quelle est cette loi sous laquelle marche le troupeau des hommes sans la connaître, et qui l’emporte avec eux d’une origine ignorée à une fin ignorée : et de cette manière encore se pose pour lui la question de sa destinée.
Les lettres nourrissent l’âme, la rectifient, la consolent ; elles vous servent, monsieur, dans le temps que vous écrivez contre elles ; vous êtes comme Achille, qui s’emporte contre la gloire, et comme le père Malebranche, dont l’imagination brillante écrivait contre l’imagination. […] Ce sera un précepteur qui, par le moyen de la mère de son élève, emportera un poste que vous n’oserez pas seulement regarder. […] Voici comment Voltaire raconte ce qui se passa : « L’ambassadeur Freytag et un marchand nommé Smith, condamné ci-devant à l’amende pour fausse monnaie, me signifièrent de la part de Sa Majesté le roi de Prusse que j’eusse à ne point sortir de Francfort jusqu’à ce que j’eusse rendu les effets précieux que j’emportais à Sa Majesté. […] messieurs, je n’emporte rien de ce pays-là, je vous jure, pas même les moindres regrets.
Emporté par la fougue de son imagination brûlante, et par les mouvements de son cœur vivement ému, il part comme un torrent qui rompt ses digues, et chante tout à coup sur un ton élevé. […] Toutes les autres idées qui sont entre ces deux mots se sont trouvées dans son esprit ; mais, emporté par son enthousiasme, dédaignant les pensées intermédiaires, il n’a saisi que les plus frappantes, et a laissé ce vide qu’on appelle écart. […] Leur poésie est un torrent, un orage : elle emporte tout avec elle ; elle ébranle les cœurs ; elle nous fait parcourir l’univers, elle nous fait monter aux cieux, elle nous fait tomber dans les abîmes. […] Enfin, l’émotion douce et tranquille règne dans l’élégie tendre ; c’est le caractère de Tibulle, le poète du sentiment doux et tendre, et qui l’emporte sur ses rivaux par un goût pur, une composition irréprochable, un style d’une élégance exquise.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.