— On n’en peut trop avoir, et, pour en amasser, Il ne faut épargner ni crime, ni parjure ; Il faut souffrir la faim et coucher sur la dure, Eût-on plus de trésors que n’en perdit Galet3 ; N’avoir en sa maison ni meubles, ni valet ; Parmi les tas de blé vivre de seigle et d’orge ; De peur de perdre un liard, souffrir qu’on vous égorge. […] Je sais qu’un noble esprit peut sans honte et sans crime Tirer de son travail un tribut légitime ; Mais je ne puis souffrir ces auteurs renommés, Qui, dégoûtés de gloire, et d’argent affamés, Mettent leur Apollon aux gages d’un libraire3, Et font d’un art divin un métier mercenaire.
Ainsi, l’orateur qui me parlera des douceurs du crime et des fadeurs de la vertu corrompra son art, au lieu de l’améliorer ; il sera indigne du titre qu’il prend, du beau nom d’orateur.
On sait que les siècles d’ignorance ont été des siècles de barbarie, où la grossièreté des mœurs a enfanté les crimes les plus atroces, et les vices les plus monstrueux.
Notre espoir a péri, disaient-ils ; et nos crimes Ont mérité ce sort cruel. […] Il s’agit de prouver à ses concitoyens qu’ils ont mérité tous les maux qu’ils éprouvent ; et voici le tour éloquent et poétique dont il se sert pour faire l’énumération de leurs crimes.
Car, si l’on peut supposer qu’il y ait de vrais athées, il est certain qu’ils ne le sont qu’en ce qu’ils voudroient se persuader dans leur cœur qu’il n’y a pas de Dieu, parce qu’ils auroient intérêt, comme l’ont dit Pascal et Bâcon, qu’il n’existât aucun vengeur de leurs crimes. […] On y voit appuyée sur des preuves incontestables l’opinion de l’immortalité de l’âme, celle d’un Dieu vengeur du crime et rémunérateur de la vertu dans une autre vie ; par conséquent le système des deïstes démontré absurde ; le systême des matérialistes démontré indigne de Dieu même, et désespérant pour l’homme.
Pour qu’il soit digne de la tragédie, il faut que ce soit une passion véritablement tragique, regardée comme une faiblesse et combattue par des remords ; il faut, ou que l’amour conduise aux malheurs et aux crimes, pour faire voir combien il est dangereux ; ou que la vertu en triomphe, pour montrer qu’il n’est pas invincible. » Ces derniers mots nous conduisent à parler de la fin morale ou moralité de la tragédie. […] Empruntons à ses Enfants d’Édouard une partie du récit que fait le plus jeune de ces princes du songe qui lui annonçait le crime de Glocester, son oncle. […] Lorsque les personnages sont un peu élevés ou voisins de ceux de la tragédie, surtout lorsque l’action qui s’y passe a quelque chose de sombre ou qui touche au crime, et qu’elle excite la terreur ou la pitié plutôt que le rire, ce n’est plus une comédie, c’est ce qu’on appelle un drame.
Mais l’orateur insiste tellement sur ce fait qu’il semble multiplier ce crime en le présentant sous tant de formes diverses. […] Laurentie, que dans la tribune d’où doit partir la foudre qui flétrit le crime et le mensonge, l’orateur use de l’autorité de sa parole pour protéger la bassesse et consacrer l’iniquité. […] Les réquisitoires sont les discours qu’un magistrat prononce au nom de l’autorité publique pour requérir, dans l’intérêt de la société, une sentence ou une peine contre les délits et les crimes publics. […] les vœux que toute la nation vous offre aujourd’hui par ma bouche ; cette nation que vous avez protégée dès le commencement, et qui, malgré ses crimes, est encore la portion la plus florissante de votre Église. […] Sans doute, ils ne sont pas nouveaux, ils naquirent avec le crime ; on les retrouve partout, dans les sacrifices, dans les expiations publiques ou privées.
. — Cependant dans ces mêmes murailles, dont il s’était fait un rempart, il enferme avec lui la vengeance et la mort ; et le dieu qui punit le crime l’y poursuivit et l’y atteignit enfin ».
Il y a deux causes à cette obscurité : la première est la honte, la seconde le crime. […] Pison accuse son gendre de crime. […] Ainsi ils disent : segnis occasionum, lent à profiter des occasions ; modicus voluptatum, modéré dans ses passions ; certus sceleris, assuré du crime ; anxius futuri, inquiet de l’avenir ; timidus procellœ, qui craint la tempête. […] XXIII Gravis et levis, en matière de mal et de crime, conviennent mieux que magnus et parvus ; de même graviter et leviter, au lieu de multùm et parùm. […] Un hasard rendit le calme à cette nuit menaçante où allaient se commettre les plus grands crimes.
Émus par une idée salutaire à la patrie, ou indignés à l’aspect du crime, ils exprimaient vivement, pour satisfaire au besoin de leur âme, la pensée qui les agitait. […] Le but du genre démonstratif était la louange ou le blâme ; ce genre embrassait les panégyriques, les accusations de crimes contre l’état, les félicitations, les oraisons funèbres, etc. […] Il se sert d’un syllogisme auquel la forme interrogative donne beaucoup de force : « Quand il s’agit d’un crime aussi affreux, aussi atroce, aussi étrange, et dont les exemples ont été si rares qu’il fut toujours mis au nombre des prodiges et des monstres, par quelles preuves, Érucius, ne devez-vous pas appuyer votre accusation ! […] Roscius, un des assassins : « Si je fais voir que vous étiez pauvre avant ce, crime, que vous étiez un homme cupide, audacieux, l’ennemi déclaré de celui qui a été assassiné, faudra-t-il chercher encore si vous aviez des raisons pour commettre ce meurtre ? […] Tubéron avait taxé de crime la conduite de ceux qui avaient porté les armes contre César.
Ainsi, il est inutile de dire qu’un homme souillé de forfaits, venant à bout d’une entreprise criminelle, quelque glorieuse qu’on puisse la supposer (si toutefois la véritable gloire peut s’allier avec le crime), ne pourrait pas être le héros d’un poème épique. […] On entend par mœurs bonnes un fond de bonté naturelle qui perce à travers les erreurs, les faiblesses et les passions ; une droiture d’âme qui porte l’homme à l’équité et à la bienveillance ; mais droiture qui n’exclut pas toute imperfection, tout vice, qui peut même se rencontrer avec des fautes considérables, avec des crimes, pourvu qu’on n’y tombe que par imprudence, par faiblesse, par emportement. […] L’enfer garde des êtres passionnés et puissants dans le mal, qui poussent l’homme au crime pour le faire tomber dans l’abîme.
Les grands crimes n’ont guère été commis que par de célèbres ignorants. […] Dès lors, tous les liens de la société sont rompus ; tous les crimes secrets inondent la terre, comme les sauterelles, d’abord à peine aperçues, viennent ravager les campagnes5.
Celui-ci, après être devenu maréchal de France comme son père, devait périr misérablement sur l’échafaud en 1602, condamné pour crime d’Etat.
Une poésie sombre colore ce pamphlet inspiré par un cœur courroucé qui voit dans tout abus un crime, dans tout adversaire un ennemi (1832).