Des cris qu’elle déteste exagérant l’ardeur ! […] A eux deux, Junius et Lucrèce, ils mènent l’action jusqu’à son terme, jusqu’à l’heure où la femme outragée lave l’involontaire souillure dans son propre sang, et où le futur consul, poussant un cri de révolte contre les rois, apparaît comme le génie libérateur de Rome !
Peut-il sortir de sa bouche d’autres accents, d’autres cris, que ceux du sentiment et de la passion ? […] Remplissez l’air de cris en vos grottes profondes, Pleurez, Nymphes262 de Vaux263, faites croître vos ondes ; Et que Lanqueil enflé ravage les trésors, Dont les regards de Flore264 ont embelli ces bords. […] Ainsi de cris et d’alarmes, Mon mal semblait se nourrir ; Et mes yeux noyés de larmes Étaient lassés de s’ouvrir. […] Écoutez mes cris funèbres, Dieu juste, répondez-moi. […] Le Nil323 a vu sur ses rivages De noirs habitants des déserts Insulter par leurs cris sauvages L’astre éclatant de l’univers.
On lui jette un empoisonneur, un parricide, un sacrilége : il le saisit, il l’étend, il le lie sur une croix horizontale, il lève le bras ; alors il se fait un silence horrible, et l’on n’entend plus que le cri des os qui éclatent sous la barre, et les hurlements de la victime.
Elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription.
Homère fait entendre le bruit des flots, le choc des vents, le cri des voiles qui se déchirent, la chute du rocher de Sisyphe, etc. […] Il pousse vers le ciel des cris épouvantables. […] Lui, tout trempé de leur bave immonde, et dégouttant du noir venin qui souille ses bandelettes sacrées, il roidit ses bras contre ces nœuds terribles, et pousse vers le ciel des cris épouvantables. […] En les lisant, il semble voir ce malheureux luttant de toutes ses forces contre ces effroyables nœuds, tout couvert de sang et du poison de ces monstres ; il semble entendre ses cris épouvantables, si bien figurés par ces mots pleins d’une sonorité effrayante, et mis au nombre pluriel : clamorés horrendos… Le mot vittas ajoute de l’intérêt à la peinture : ce n’est point une victime ordinaire, c’est un prêtre orné de bandelettes que les serpents dévorent.
J’ai vu des enfants élevés de cette manière, qui voulaient qu’on renversât la maison d’un coup d’épaule ; qu’on leur donnât le coq qu’ils voyaient sur un clocher ; qu’on arrêtât un régiment en marche pour entendre les tambours plus longtemps, et qui perçaient l’air de leurs cris, sans vouloir écouter personne, aussitôt qu’on tardait à leur obéir. […] C’est le Jupiter de Lucien, qui, las d’entendre les cris lamentables des humains, se lève de table et dit : « De la grêle en Thrace ; » et l’on voit aussitôt les arbres dépouillés, les moissons hachées, et le chaume des cabanes dispersé : « La peste en Asie ; » et l’on voit les portes des maisons fermées, les rues désertes, et les hommes se fuyant : « Ici, un volcan ; » et la terre s’ébranle sous les pieds, les édifices tombent, les animaux s’effarouchent, et les habitants des villes gagnent les campagnes : « Une guerre là ; » et les nations courent aux armes et s’entr’égorgent : « En cet endroit une disette ; » et le vieux laboureur expire de faim sur sa porte. […] L’air retentissait des cris des frégates, des coupeurs d’eau, et d’une multitude d’oiseaux de marine, qui, malgré l’obscurité de l’atmosphère, venaient de tous les points de l’horizon chercher des retraites dans l’île. […] Ce ne fut qu’un cri de douleur parmi nous. […] On entendit aussitôt ces cris redoublés des spectateurs : « Sauvez-la, sauvez-la ; ne la quittez pas !
Voici maintenant le commentaire poétique de ce texte consolant : Bientôt vos yeux éteints ne verront plus le jour : Sur vos fronts sillonnés la pesante vieillesse Imprimera l’effroi, gravera la tristesse : Ses frimats détruiront vos cheveux blanchissants : Vous perdrez le sommeil, ce charme de vos sens : Les mets n’auront pour vous que des amorces vaines : Vous serez sourds au chant de vos jeunes syrènes : Vos corps appesantis, sans force et sans ressorts, Feront pour se traîner d’inutiles efforts : La Mort, d’un cri lugubre, annoncera votre heure ; L’éternité, pour vous, ouvre alors sa demeure. […] Telle est la conclusion de l’Ecclésiaste, et telle a été celle de tous les philosophes anciens qui raisonnaient d’après le cri unanime de la nature entière, et non d’après les absurdes hypothèses du matérialisme183.
La rime qu’on appelle masculine, est celle qui termine les vers masculins, et la féminine, celle qui termine les féminins, comme on va le voir dans ceux-ci : Au pied du mont Adulle133, entre mille roseaux, Le Rhin134 tranquille et fier du progrès de ses eaux, Appuyé d’une main sur son urne penchante, Dormait au bruit flatteur de son onde naissante , Lorsqu’un cri tout à coup suivi de mille cris, Vient d’un calme si doux retirer ses esprits.
Il semble que j’entends tout autour de moi un cri de misère. […] Il y a dans ce passage comme des cris qui échappent involontairement.
Au lieu des cris de joie que des spectateurs féroces poussaient jadis dans cet amphithéâtre, en voyant déchirer des chrétiens par des lions, on n’entendait que les aboiements des chiens de l’ermite qui garde ces ruines. […] Ma harpe, qu’en passant l’oiseau des nuits effleure, Sur tes propres débris te rappelle et te pleure, Et jette aux flots du Tibre un cri de liberté, Hélas !
Après une longue scène de tumulte et de cris, dix personnes demeurent arrêtées : c’était tout ce qu’on avait pu prendre.
» Et jamais n’euz faict le cri, que nous voilà tous pesle-mesle dans leurs gens à pied et gens à cheval, sauf le cappitaine Massès ; car comme il vist tous leurs gens renversés, il voyoit une grande trouppe bien près de la montée qui ne bougeoient, qu’estoient ceulx que j’ay dit à l’artillerie, et ne chargea jusques à ce qu’il feust auprès d’eulx, et alors il donna dedans.
Que le cœur en soit épris ; que l’amour en devienne plus actif, à mesure que la connaissance en devient plus parfaite ; que la mémoire vous redise tous les jours : ceux qui nous l’ont acquise, sensibles au cri de l’honneur, à la voix de l’opinion, savaient braver les dangers.
Cette poésie antique était la plus vraie et la plus complète ; c’était un cri d’amour et de reconnaissance envers Dieu, un transport d’admiration pour des vertus héroïques ou des actions sublimes ; elle fut le plus ancien de tous les arts, le produit de l’imagination et de l’inspiration réunies.