Si vous considérez sa naissance, c’est Junon ; ses écrits, c’est Minerve ; sa beauté, c’est la mère de l’Amour.
L’imitation des modèles était recommandée, considérée comme un mérite ; bref, rien n’était plus aisé que de jeter dans les moules officiels d’un genre quelconque une œuvre quelconque. […] D’autre part, si elle n’abandonne aucune des questions sociales que le dix-huitième siècle avait soulevées, la philosophie de notre siècle les considère avec un tout autre esprit. […] Il nous apprend, non à les négliger, mais à en tirer tout le fruit qu’on en doit attendre ; à les considérer, non comme notre fin, mais comme des moyens qui peuvent nous y conduire45. […] Il s’arrêta tout court pour me considérer ; et, sans paraître fort effrayé : « Mon enfant, dit-il, vous êtes bien jeune ; vous faites de bonne heure un vilain métier. — Mon père, lui répondis-je, tout vilain qu’il est, je voudrais l’avoir commencé plus tôt. — Ah ! […] Pendant que je considérais leurs manœuvres, j’aperçus une troupe de jeunes paysannes, jolies comme le sont la plupart des Cauchoises, qui sortaient de la ville avec leurs longues coiffes blanches, que le vent faisait voltiger autour de leur visage.
Sans rejeter absolument cette classification imaginée par les rhéteurs et les aspects sous lesquels ils se plurent à les envisager, aspects divers, nommés par eux lieux communs ou oratoires, nous dirons que la véritable, l’unique source des preuves est dans le sujet, où la pénétration et la réflexion doivent chercher à les découvrir ; qu’il suffit de recommander de se bien pénétrer des circonstances qui se rattachent à l’objet qu’on considère, circonstances relatées dans ce vers : Quis ? […] À considérer les lieux extrinsèques, les témoignages divins tels que les oracles, les augures, les prodiges, les réponses des prêtres, etc., sont, au point de vue religieux et dans la croyance des peuples, d’une haute importance. […] Et l’on peut dire qu’asservi à cette division qu’il ne saurait méconnaître, le style particulier de l’écrivain doit être considéré comme une nuance de ces trois styles, variée à l’infini. […] Il fuit la contrainte, comme il s’interdit les écarts et la licence… On dirait une beauté à qui il sied à merveille de n’être point parée, beauté insoucieuse, qui a des grâces d’autant plus touchantes qu’elle s’en préoccupe moins. » Citons pour modèle le morceau suivant : « Considérez cette troupe de moissonneurs exposés à la grande chaleur, voyez leur vivacité, leur courage et même leur gaîté. […] Pour s’assurer de ce qu’il peut par lui-même, on n’a qu’à considérer ce qu’il exprime d’ordinaire sans le secours de la parole. « Souvent, dit un auteur, un simple salut, sans être accompagné d’aucune parole, se fait entendre et agit sur nous, et salutatio frequenter, sine voce, intelligitur et afficit. » Mais ce langage de la nature, bien que répandu sur toute la personne de l’orateur, appartient plus particulièrement au visage, aux yeux et aux mains.
La probité oratoire est la droiture d’esprit et de cœur considérée dans l’orateur. […] Ainsi considérée, elle embrasse le travail de l’orateur et de l’écrivain. […] En décomposant les narrations, il faudra considérer d’abord la narration en général, voir dans la forme quels sont les ornements du style, et dans le fond examiner la disposition et réduire la narration à quelques lignes.
Comme nous ne considérons pour le moment ces beaux discours que sous le rapport de l’art oratoire, nous pourrions nous dispenser de répondre à ces reproches ; mais comme rien de ce qui tend à infirmer la confiance des jeunes gens dans les monuments qu’on leur cite pour des modèles, ne doit rester sans réponse, nous nous bornerons ici à quelques observations générales.
Harmonie imitative L’harmonie telle que nous venons de l’envisager, peut s’appeler harmonie mécanique, parce qu’elle consiste uniquement dans les mots pris matériellement et considérés comme sons ; mais il est une autre espèce d’harmonie qu’on appelle imitative.
Considérée sous ce point de vue, leur condition réelle ne peut fournir que le sujet de tableaux tristes, désagréables et affligeants. […] Leurs auteurs considérés uniquement comme écrivains, l’emportent infiniment sur tous les lyriques profanes.
Au premier coup d’œil, le son peut paraître fort étranger à ces objets ; cependant on ne peut douter qu’il n’ait avec eux beaucoup de liaison, lorsque l’on considère la puissance qu’a la musique d’exciter et d’exprimer les diverses passions, et que l’on examine l’effet de certaines suites de sons sur certaines suites d’idées. […] Si l’on veut considérer les diverses espèces de transitions, on pourra les réduire à deux classes principales : les transitions communes et les transitions adroites et délicates.
Soyons donc moins surpris que M. de La Harpe soit resté quelquefois si loin de son modèle, et gardons-nous surtout de juger à la rigueur ce qui ne peut être considéré que comme un simple essai, où l’on rencontre néanmoins de beaux vers, des morceaux assez heureux, et des corrections même qui décèlent partout le grand sens et le goût exquis du traducteur, Le Tasse, il est vrai, reste encore à traduire : Exoriare aliquis !
Considérez cette troupe de moissonneurs exposés à la grande chaleur : voyez leur vivacité, leur courage, et même leur gaieté.
L’affaire est d’importance, et, bien considérée, Mérite en plein conseil d’être délibérée.
On distingue plusieurs sortes d’histoires : l’histoire des hommes, considérés dans leurs rapports avec la Divinité, ou l’Histoire de la religion ; l’histoire des hommes, dans leurs rapports entre eux, ou l’Histoire profane ; et l’Histoire naturelle, qui a pour objet les productions de la nature, ses phénomènes, ses variations48.
Les mœurs, considérées dans chaque personnage individuellement, doivent être bonnes, convenables, ressemblantes, égales.
Le Cantique des cantiques, qui a dû être composé à l’occasion du mariage de Salomon avec la fille du roi d’Égypte, a mérité d’être considéré par les Pères comme l’épithalame de l’anion de Jésus-Christ avec son Église.