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76. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

Et de fait, les aiguillons que Périclès laissait dans les âmes, les tonnerres qu’il excitait dans les assemblées, les noms de Jupiter et d’Olympien que l’on lui donna, et le temple de la déesse Persuasion, qu’elle-même, selon le dire commun, avait bâti sur ses lèvres, que sont-ce autre chose que des marques et des images de cette monarchie spirituelle4, fondée par la parole dans un état populaire, et de cette espèce de divinité qu’un homme représentait sur la terre ? […] L’heureuse combinaison des tours et la noblesse des termes sont entrés dans le trésor de la prose oratoire : l’exagération emphatique, le faux goût, la recherche, sont demeurés sur le compte de Balzac, et l’on n’a plus compris la gloire de cet écrivain, parce que les fautes seules lui restaient, tandis que ses qualités heureuses étaient devenues la propriété commune de la langue qu’il avait embellie. »

77. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

L’action dramatique est, ou commune, bourgeoise, enjouée ; ou illustre, héroïque, sérieuse. […] Elle parvient à ces deux fins, en représentant une action prise dans la vie commune, digne de risée, et de laquelle nous pouvons retirer quelque avantage pour les moeurs. […] En effet que seroit-ce qu’une intrigue tragique entre des hommes du commun ? […] Mais sans cela, il n’auroit pas été l’homme universel ; il n’auroit pas plu au commun des spectateurs, comme il avoit plu aux connoisseurs les plus délicats. […] Ainsi les actions qui se passent dans des conditions communes, entre des hommes ordinaires, ne peuvent pas être héroïques, et par conséquent sont indignes de la tragédie.

78. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

. — A quoy dist ung de ses gens : Seigneur, sans nul doubte, ce gallant veult contrefaire la langue des Parisiens ; mais il ne fait que escorher le latin, et cuide ainsi pindariser ; et luy semble bien qu’il est quelque grand orateur en françois, parce qu’il desdaigne l’usance commun de parler. » Cette excellente leçon ne va-t-elle pas à l’adresse des énergumènes qui se préparaient, comme l’étudiant limousin, « à excorier la cuticule de cette vernacule gallique » ? […] C’était question de sobriété, de tact ou de choix ; mais fallait-il envelopper dans une commune proscription les élus et les réprouvés ? […] Aux caprices individuels des écrivains, à la diversité des dialectes provinciaux, à l’ignorance des uns ou à la prétendue science des autres, à l’absence de principes communs, s’ajoutaient les incertitudes ou les bévues des copistes, souvent distraits, insouciants, ou trop incompétents pour obéir à des lois et à des traditions d’ailleurs aussi variables que l’usage local, et la langue elle-même. […] Maigret, grammairien qui publia en 1542 un Traité touchant le commun usage de l’écriture, et en 1550, le Tretté de la grammère françoise. — Ramus (Pierre de la Ramée) (1502-1572), professeur de philosophie et d’éloquence au Collége de France, réforma la rhétorique et la grammaire.

79. (1881) Rhétorique et genres littéraires

1° Arguments proprement dits ; 2° Lieux communs : Intrinsèques ; Extrinsèques. […] Le sentiment commun est contre vos maximes, Puisque ignorant et sot sont termes synonymes. […] L’autre emprunte ses expressions à la langue commune ; son allure est libre et dégagée. […] de disjonction :            Le loup est l’ennemi commun : Chiens, chasseurs, villageois s’assemblent pour sa perte. […] Elle n’a de commun avec l’ancienne qu’une certaine simplicité dans le ton, une forme presque lyrique, et la répétition fréquente d’une même idée qui ressemble à un refrain.

80. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre III. Du Sublime dans les Compositions littéraires. »

Dans la poésie, dans l’éloquence, les grands mouvements des passions deviennent, froids quand ils sont rendus en termes communs et dénués d’imagination. […] La froideur résulte tantôt de la stérilité, tantôt de l’intempérance des idées, souvent d’une diction trop commune, quelquefois d’une diction trop recherchée.

81. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXI. des figures  » pp. 289-300

L’allusion avait toujours eu le défaut d’être un peu vague, elle eut celui de devenir commune. […] « Les figures du discours sont les traits, les formes ou les tours plus ou moins remarquables et d’un effet plus ou moins heureux, par lesquels le discours, dans l’expression des idées, des pensées ou des sentiments, s’éloigne plus ou moins de ce qui en eût été l’expression simple et commune. » Tout cela me semble long et gêné.

82. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — La Fontaine (1621-1695.) » pp. 194-204

    Que le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux ; Peut-être il obtiendra la guérison commune : L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents     On fait de pareils dévoûments. […]     La mouche, en ce commun besoin, Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin ; Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire.

83. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

Pour moi, je n’ai jamais présumé que mon esprit fût en rien plus parfait que ceux du commun ; même j’ai souvent souhaité d’avoir la pensée aussi prompte, ou l’imagination aussi nette et distincte, ou la mémoire aussi ample et aussi présente que quelques autres. […] Mais je serai bien aise de faire voir en ce discours quels sont les chemins que j’ai suivis, et d’y représenter ma vie comme en un tableau, afin que chacun en puisse juger, et qu’apprenant du bruit commun les opinions qu’on en aura, ce soit un nouveau moyen de m’instruire que j’ajouterai à ceux dont j’ai coutume de me servir.

84. (1854) Éléments de rhétorique française

A l’aspect d’un objet agréable ou terrible, ce cri s’échappait de la bouche de l’un, retentissait dans l’âme de l’autre ; emportés par un mouvement de fureur, ou doucement émus par un sentiment d’affection, ils n’avaient d’autre langue commune que des sons énergiques et rapides. […] La manière de s’exprimer des nations américaines, et de beaucoup d’autres peuplades, nous prouve que ce style n’est pas particulier à certaines régions ou à certains climats, mais qu’il est commun à toutes les nations, lorsque leur langage est à peine formé, etque leur civilisation est encore au berceau. […] Les familles et les peuplades peu éloignées les unes des autres se soumirent en commun aux mêmes lois grammaticales mais les montagnes, les fleuves, les mers établirent des barrières entre les différents langages, et plusieurs grammaires se formèrent sur la surface du globe. […] Les mots qui signifient les parties du corps humain ou des choses d’un usage journalier, et qui n’ont rien de commun avec le latin ou l’allemand, sont de l’ancien gaulois ou celte, comme tête, jambe, sabre, aller, pointe, parler, regarder, aboyer, crier, coutume, ensemble, et plusieurs autres de cette espèce. […] La véritable originalité consiste à exprimer d’une manière qui vous est propre les pensées qui sont communes à tous.

85. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Toutefois, l’enthymème est plus commun dans le discours, et Aristote l’appelle le syllogisme des orateurs. […] C’est un vice très commun dans toutes les polémiques et même dans les discussions journalières. […] Les dangers personnels nous frappent et nous touchent plus que les dangers communs ; appliquez-vous donc à faire voir dans les périls communs des périls personnels. […] Rien de plus commun pourtant que l’oubli de cette règle. […] La Providence l’a attaché, ce semble, à une vie assez commune, afin qu’elle nous devint imitable.

86. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

La plupart de ces gestes et de ces regards sont communs à tous les hommes ; mais quelques-uns ont dans chaque individu un caractère particulier. […] Quels doivent être les juges, si ce ne sont, comme je l’ai déjà démontré, les affections et les sentiments communs à tous les hommes. […] Dans d’autres États, le pouvoir des communes exerça pendant un certain temps une influence considérable sur les affaires publiques. […] Le Bossu, voyait la Grèce partagée en un grand nombre d’États indépendants, obligés souvent de se réunir contre l’ennemi commun. […] Effectivement, l’unité du sujet est phis sensible lorsque tous les incidents Se rapportent à un personnage principal, comme à un centre commun.

87. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Si nous ne nous préservons pas par le fer de leur cruauté innée, de leur perfidie habituelle, un péril commun nous menace tous, moi, mes chevaliers et vous-mêmes. […] « Quant à moi, je suis prêt à me mettre à votre tête, prêt à affronter avec vous les hasards des batailles, pour le salut commun. […] La gloire acquise ne leur est-elle pas commune avec nous ? […] Mais tout nous est commun : je partage vos périls et vos peines ; le prix est au bout de la carrière. […] Si nous réussissons, les avantages nous appartiendront en commun.

88. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Les luttes de la tribune et du barreau ont, comme le duel, leurs moments de crise où les règles communes de l’attaque et de la défense deviennent inutiles : la seule règle alors consiste à suivre son inspiration, et l’art suprême à oublier l’art. […] Un tribun militaire se dévoue pour le salut commun. […] Les idées sont un fonds commun que chacun peut s’approprier par l’usage qu’il en fait. […] De même les arguments sont la matière commune de l’éloquence : mais chaque orateur en varie l’ordonnance et la forme, et les teint, pour ainsi dire, des couleurs de son génie. […] Un soldat qui dit que le canon gronde ou que les boulets pleuvent fait une métaphore ; un maire qui dit que sa commune compte soixante feux fait une synecdoche.

89. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — V — article » p. 425

Il porta les armes fort jeune sous le maréchal de Bellefons, son cousin, et se fit remarquer en diverses actions par une intrépidité peu commune.

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