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61. (1881) Rhétorique et genres littéraires

2° Les titres écrits, qui établissent le droit ; ils sont discutables, faute de clarté. […] Ses qualités générales Les qualités générales du style sont : 1° La clarté ; 2° La propriété ; 3° La précision ; 4° La concision ; 5° La correction ; 6° La pureté ; 7° Le naturel ; 8° La noblesse ; 9° L’harmonie. 1° Clarté La clarté consiste à ne laisser aucun doute sur la pensée, à la faire entendre tout de suite. […] 2° Propriété La propriété est le rapport parfait du mot et de la pensée ; elle est une condition de la clarté. […] Les yeux Vers l’azur céleste, La vie et le geste Joyeux : Clarté manifeste, Le devoir atteste Les cieux.

62. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

La clarté ne naît pas du soin de détacher tous les mots et de les prononcer tous avec la même force ; cette uniformité de débit engendre la fatigue et l’ennui, elle émousse toute attention et détruit tout intérêt. […] Rien n’est possible à qui n’a pas grand soin d’observer les signes de ponctuation ; dans l’intérêt de la clarté, il faut marquer toutes les divisions par un repos, s’arrêter plutôt trop que pas assez, après les signes de ponctuation, surtout à chaque point. […] D’où vient qu’autour de moi brille une clarté sombre ? […] Les destins n’ont jamais de faveur qui soit pure : Ta voix noble et touchante est un bienfait des dieux ; Mais aux clartés du jour ils ont fermé tes yeux. […] Ce n’est pas de tes flots qu’émane Ta clarté si douce à mes yeux ; L’azur de ton sein diaphane, Beau lac, n’est qu’un reflet des cieux.

63. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre premier. Idée générale de l’Éloquence. »

Les qualités fondamentales de toute espèce d’éloquence, sont la solidité du raisonnement, la force des preuves, la clarté de la méthode, et une apparence au moins de sincérité dans l’orateur.

64. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Joubert 1754-1824 » pp. 214-217

La pudeur La pudeur est on ne sait quelle peur attachée à notre sensibilité, qui fait que l’âme, comme la fleur, son image, se replie et se recèle en elle-même, tant qu’elle est délicate et tendre, à la moindre apparence de ce qui pourrait la blesser par des impressions trop vives ou des clartés prématurées.

65. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Clarté La Clarté est le mérite principal de toute composition : elle doit donc être recherchée ici avec soin. […] La première recommandation à faire est celle-ci : « Écrivez comme vous parleriez aux personnes avec lesquelles vous entrez en correspondance, c’est-à-dire avec ce naturel, cette clarté, cette facilité, qui règne ordinairement dans votre conversation.

66. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

Ce mot exprime bien l’idée d’un âge nouveau que les arts et les lettres, après dix siècles de ténèbres ou de clarté douteuse, réjouissent tout à coup de leur lumière désirée. […] Sa prose précédera celle d’Amyot (1513-1593), qui tempère l’exubérance d’une verve trop turbulente par les grâces attiques, l’aisance et la naïveté qu’il emprunte ou plutôt qu’il prête à Plutarque dans une traduction originale, dont la clarté toute française vulgarise les beaux exemples de la morale antique en un siècle affolé d’intolérance.

67. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Dans une savane, de l’autre côté de la rivière, la clarté de la lune dormait sans mouvement sur les gazons : des bouleaux agités par les brises, et dispersés çà et là, formaient des îles d’ombres flottantes sur cette mer immobile de lumière. […] Cette voûte des cieux, mélancolique et pure, Ce demi-jour si doux levé sur la nature, Ces sphères qui, roulant dans l’espace des cieux, Semblent y ralentir leur cours silencieux ; Du disque de Phébé la lumière argentée, En rayons tremblotants sous ces eaux répétée, Ou qui jette en ces bois, à travers les rameaux, Une clarté douteuse et des jours inégaux ; Des différents objets la couleur affaiblie, Tout repose la vue, et l’âme recueillie.

68. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre VI. D’Aguesseau et Séguier. »

C’est là qu’il pèse scrupuleusement jusques aux moindres expressions, dans la balance exacte d’une juste et savante critique : c’est là qu’il ose retrancher tout ce qui ne présente pas à l’esprit une image vive et lumineuse ; qu’il développe tout ce qui peut paraître obscur à un auditeur médiocrement attentif ; qu’il joint les grâces et les ornements â la clarté et à la pureté du dicours ; qu’en évitant la négligence, il ne fuit pas moins l’écueil également dangereux de l’affectation ; et que, prenant en main une lime savante, il ajoute autant de force à son discours, qu’il en retranche de paroles inutiles ; imitant l’adresse de ces habiles sculpteurs qui, travaillant sur les matières les plus précieuses, en augmentent le prix à mesure qu’ils les diminuent, et ne forment les chefs-d’œuvre les plus parfaits de leur art, que par le simple retranchement d’une riche superfluité ».

69. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. —  Voiture. (1598-1648.) » pp. 7-11

Dans cette lettre, Voiture prend avec beaucoup de raison la défense de l’utile particule car, que beaucoup voulaient alors bannir de notre langue, et qu’il n’a pas peu contribué à sauver, au profit de la clarté du style.

70. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Malherbe. (1555-1628.) » pp. 160-164

Voltaire s’est trop peu rappelé, en l’appréciant, l’influence considérable qu’il a exercée sur l’idiome et sur l’esprit français ; il n’a pas été assez frappé, ce semble, de la propriété d’expression, de la pureté soutenue, de la clarté et de la rigueur de langage qui font l’originalité suprême de cet écrivain, et qui devinrent par lui les qualités de notre littérature.

71. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre premier. Des caractères essentiels de la poésie » pp. 9-15

Ce soleil qui ramène le jour et féconde la terre, ces astres dont la douce clarté illumine les nuits, cette mer qui s’agite en bouillonnant dans son lit immense, cette nature qui se pare et se dépouille tour à tour, ce mouvement régulier de l’univers, cette succession d’êtres qui brillent et s’effacent, qui naissent et meurent, les mystères qu’il rencontre en lui-même touchant son origine, sa conservation, sa fin, voilà ce qui le porte invinciblement à croire à des êtres invisibles, à un monde dont celui-ci n’est que l’apparence et le relief, et à faire tous ses efforts pour soulever le voile qui le dérobe à ses yeux.

72. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre II. »

          Quelle Jérusalem nouvelle Sort du fond des déserts brillante de clartés, Et porte sur son front une marque immortelle ?

73. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Observez encore que, dans leur développement, vous les affaiblissez, en leur donnant plus d’étendue qu’il n’est rigoureusement nécessaire pour les présenter avec clarté. […] Outre la clarté, les ouvrages philosophiques doivent encore réunir l’exactitude et la précision. […] Locke, peut être cité comme un modèle de clarté et de précision dans le style philosophique le plus simple. […] Le style brillant et fort en est quelquefois un peu dur ; on lui a même reproché de manquer d’aisance et de clarté. […] Son livre a plus de clarté et plus de méthode dans la distribution des matières que celui d’aucun prophète.

74. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIV. Genre historique. »

S’il est un genre de composition où l’ordre et la clarté soient nécessaires, c’est surtout l’histoire.

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