Les figures contribuent puissamment à la grâce, à la beauté et à l’éclat du style. […] L’inversion, qui est un des privilèges et une des beautés de la poésie, ne s’emploie guère en prose que dans le style soutenu. […] Si la suspension du sens constitue la propriété essentielle de la période, sa beauté consiste dans le nombre. […] D’où résulte la beauté du nombre ? […] C’est l’exemple le plus simple de ce genre de beauté.
. — Mais une qualité sans laquelle l’unité et la variété ne pourraient produire une véritable beauté, c’est la vérité ou la vraisemblance. […] L’homme de génie, au contraire, vivement impressionné par la vue de l’objet, en pénètre les véritables beautés, et le présente à nos regards sous un aspect qui frappe à l’instant l’imagination et l’échauffe. […] A ces différentes sortes de description, dont le mélange est une nouvelle source de beauté et d’intérêt, nous ajouterons l’hypotypose. […] Le mérite essentiel de l’éthopée est de joindre la ressemblance à la beauté des couleurs et à la délicatesse ou à la force des traits. […] Ils donnent lieu à des beautés de premier ordre, qui laissent dans l’esprit des impressions aussi délicieuses que profondes.
Quel qu’ait été d’ailleurs le long et triste déclin de ce grand homme, des éclairs de génie ne cessèrent, en brillant çà et là, même dans ses derniers ouvrages, de rappeler sa gloire passée2 ; et tel est le nombre des sublimes et divines beautés, comme disait Mme de Sévigné, qu’offre ce père de notre théâtre, qu’elles suffiront à jamais pour couvrir et faire pardonner ses imperfections et ses fautes. […] Je fis de ce bateau la salle du festin : Là je menai l’objet qui fait seul mon destin ; De cinq autres beautés la sienne fut suivie, Et la collation fut aussitôt servie. […] Épris d’une beauté qu’à peine j’ai pu voir Qu’elle a pris sur mon âme un absolu pouvoir, De Lucrèce en un mot, vous la pouvez connaître… Géronte. […] Mon cœur en un moment Étant de ses regards charmé si puissamment, Le choix que vos bontés avaient fait de Clarice, Sitôt que je le sus, me parut un supplice : Mais comme j’ignorais si Lucrèce et son sort Pouvaient avec le vôtre avoir quelque rapport, Je n’osai pas encor vous découvrir la flamme Que venaient ses beautés d’allumer dans mon âme ; Et j’avais ignoré, monsieur, jusqu’à ce jour Que l’adresse d’esprit fût un crime en amour. […] Voltaire fait remarquer la beauté de cette situation : « Le premier mot de Chimène, observe-t-il, est de demander justice contre un homme qu’elle adore » ; et quelle source d’intérêt pour le spectateur !
Le grand, le premier but de l’orateur est de persuader ; et Quintilien a tort, quand il condamne cette définition, et accorde à la beauté et aux larmes le don et le pouvoir de persuader aussi. La Harpe observe avec raison que la beauté touche et que les larmes attendrissent, mais que l’éloquence seule persuade.
Corneille a trouvé des beautés pour le théâtre qui ne lui étaient pas connues. […] Dacier : « chacun ajoutant quelque chose à leur beauté, à mesure qu’on découvrait ce qui convenait à leur caractère. » Batteux donne à peu près le même sens.
C’est une œuvre dans laquelle l’auteur ne peut enlever les suffrages qu’à force d’élégance et de beauté. […] Or, un beau style n’est tel en effet que par le nombre infini des vérités qu’il présente : toutes les beautés intellectuelles qui s’y trouvent tous les rapports dont il est composé, sont autant de vérités aussi utiles, et peut-être plus précieuses pour l’esprit humain que celles qui peuvent faire le fond du sujet. […] II, nº 107, l’opinion de Boileau sur l’emploi du merveilleux dans la poésie) que les dieux de l’antique Olympe étaient bien caducs que l’Aurore n’avait plus son teint ni ses doigts de roses que Flore était bien fanée, qu’il y avait trop longtemps que Vénus était la déesse de la beauté, et que son fils enfant depuis l’âge d’or, pouvait bien avoir aujourd’hui la barbe un peu blanche ; que le merveilleux du christianisme serait bien capable à notre époque d’effrayer le dogme. […] La querelle des anciens et des modernes était déjà engagée depuis longtemps, et Boileau, ce rigide législateur de la beauté de la langue française, gardait toujours le silence, lorsque le prince de Conti, un des hommes les plus spirituels de l’époque, lui dit : « J’irai à l’Académie et j’écrirai à votre place : Tu dors, Brutus. […] Lecture. — Existence de Dieu prouvée par les beautés de la nature.
Indépendamment de la plus heureuse clarté, il se fait une loi sévère de la propriété, de la pureté et de la précision, et c’est un genre de beauté qui a son mérite. […] L’auteur qui adopte le style concis, ne dédaigne pas les beautés du langage ; mais il les fait consister seulement dans le choix et dans l’arrangement des mots. […] Les beautés légères sont donc à leur place, quand on n’a rien de solide à dire ; mais le style fleuri serait ridiculement employé dans un sermon, dans un plaidoyer, etc.
Touché par la beauté morale, il défendit les croyances éternelles du genre humain, il eut le cœur religieux, et fut excellent lorsqu’il eut raison avec tout le monde. […] Il eut surtout le mérite de sentir vivement les beautés de la nature. […] Ils vous trouveraient, ô éternelle beauté !
Il discernera les moindres nuances ; il apercevra les beautés les moins apparentes comme les taches les plus légères. […] Cette espèce d’obscurité, loin d’être un défaut, est une beauté réelle. […] Ce qui fait la beauté d’une phrase, c’est l’ensemble et la disposition des membres qui la composent. […] Les hymnes de l’Église offrent aussi des beautés supérieures. […] La beauté du poème dépend, pour le moins, autant de cette ordonnance que de la conception même du sujet.
La poésie pastorale ou bucolique est la peinture dramatique des mœurs et des beautés champêtres. […] Elle est belle et une dans son tout, c’est ma première partie, où nous verrons la beauté de tout le corps de l’Église ; belle et une en chaque membre, c’est ma seconde partie, où nous verrons la beauté particulière de l’Église gallicane dans ce beau tout de l’Église universelle ; belle et une et d’une beauté et d’une unité durables, c’est ma dernière partie, où nous verrons dans le sein de l’unité catholique des remèdes pour prévenir les moindres commencements de division et de trouble. » 3° Narration. […] C’est à la science seulement qu’il appartient de décrire la nature tout entière, dans sa laideur comme dans sa beauté. […] De nos jours, une admiration puérile s’est attachée aux singularités et aux défauts des littératures modernes, plus encore qu’à leurs beautés. […] — Ces figures se rapportent à la grammaire, dont elles modifient les règles ; elles ajoutent souvent beaucoup à la beauté du style.
« Vous ne savez donc pas, reprit-elle, ce que c’est que la lumière, qui est si belle et si agréable, et le soleil, qui a tant d’éclat et de beauté ? […] On gagne beaucoup en perdant tous les ornements superflus pour se borner aux beautés simples, faciles, claires, et négligées en apparence. […] ô beauté des anciens jours que Dieu ramène sur la terre, et dont il ne reste plus parmi nous qu’un triste et honteux souvenir277 ! […] L’incendie de Troie, dans Virgile, n’est point décrit avec les grâces d’une élégie de Tibulle : il plaît par des beautés fortes. […] Chez nos ancêtres, trop simples ou trop sages pour remplir leurs jardins des beautés froides de l’art, en place des beautés vives de la nature, les cygnes étaient en possession de faire l’ornement de toutes les pièces d’eau : ils animaient, égayaient les tristes fossés des châteaux ; ils décoraient la plupart des rivières et même celle de la capitale389.
Les chefs-d’œuvre de Rome et d’Athènes furent alors reproduits avec des commentaires, qui en découvraient les beautés. […] En Angleterre, Shakespeare offrit dans ses poèmes tragiques, un mélange de beautés sublimes et de défauts monstrueux.
Nous admirons en lui un accent convaincu, la beauté des plans, une exposition sévère, le tissu serré des développements, une logique inflexible qui va droit au but, l’ardente ferveur d’un apôtre, et une austérité chrétienne que tempère l’onction d’une âme évangélique. […] Bourdaloue m’a souvent ôté la respiration par l’extrême attention avec laquelle on est pendu à la force et à la justesse de ses discours, et je ne respirais que quand il lui plaisait de les finir pour en recommencer un autre de la même beauté. » 2.
Il ne suffit pas de voir, de connaître la beauté d’un ouvrage ; il faut la sentir, en être touché ; il ne suffit pas de sentir, d’être touché d’une manière confuse : il faut démêler les différentes nuances. […] Il y a dans Paris un grand nombre de petites sociétés où préside toujours quelque femme qui, dans le déclin de sa beauté, fait briller l’aurore de son esprit. […] Lorsqu’on imprime que je suis l’auteur de je ne sais quel livre intitulé Des beautés de la langue française, je réponds que je ne l’ai jamais lu, et j’en dis autant sur toutes les impertinentes pièces que des écrivains inconnus font courir sous mon nom, qui est trop connu. […] On gagne beaucoup en perdant tous les ornements superflus pour se borner aux beautés simples, faciles, claires, et négligées en apparence. […] Il lui donna toutes les formes, tout l’agrément, toute la beauté même dont il est susceptible ; et parce qu’il y fit entrer tous les genres, son siècle abusé crut qu’il avait excellé dans tous.