Fléchier, par exemple, dans l’oraison funèbre de Turenne : « N’attendez pas de moi, Messieurs, que j’ouvre à vos yeux une scène tragique ; que je vous montre ce grand homme étendu sur ses propres trophées ; que je vous découvre ce corps pâle et sanglant, auprès duquel fume encor la foudre qui l’a frappé ; que je fasse crier son sang comme celui d’Abel ; que je rassemble à vos yeux les tristes images de la Religion et de la Patrie éplorées. […] Mais, sans parler des divines consolations que Dieu prépare ici-bas même à ceux qui l’aiment ; sans parler de cette paix intérieure, fruit de la bonne conscience, qu’on peut appeler en même temps et un avant-goût, et le gage de la félicité qui est reservée dans le ciel aux âmes fidèles ; sans vous dire, avec l’apôtre, que tout ce qu’on peut souffrir sur la terre n’est pas digne d’être comparé avec la récompense qui vous attend : si vous étiez de bonne foi, et que vous voulussiez nous exposer ici naïvement tous les désagréments qui accompagnent la vie du siècle, que ne diriez-vous pas, et que ne dit-on pas tous les jours là-dessus, dans le siècle » ?
Je vous remets, mon cher ami, la disposition de tout ce qui me regarde : offrez mes services, pour quelque emploi que ce soit, si vous le jugez convenable, et n’attendez point ma réponse pour agir ; je me tiendrai heureux et honoré de tout ce que vous ferez pour moi et en mon nom. […] Henri IV écrivait sur Plutarque à la reine : « M’amye, j’attendois d’heure à heure vostre lettre ; je l’ai baisée en la lisant.
Mignet le 25 mai 1837 La France, marchant la première vers l’avenir immense qui attend le monde, a donné au siècle son mouvement. […] C’est un théâtre, un spectacle nouveau, Où tous les morts, sortant de leur tombeau Viennent encor, sur une scène illustre, Se présenter à nous dans leur vrai lustra, Et du public, dépouillé d’intérêt, Humbles acteurs, attendre leur arrêt.
Elle attend qu’on rappelle pour se mêler des intérêts qui lui sont étrangers, et jamais elle n’interroge sur les secrets qui ne lui sont pas confiés, car elle a des occupations plus chères pour elle que celle d’une vaine curiosité. […] L’hiver était commencé lorsqu’il acheva ce volume, et ses amis se flattaient de l’espoir de le voir jouir quelque temps encore de la gloire qu’il devait en attendre. […] Il ne peut s’attendre à se trouver toujours de l’avis de ses lecteurs dans les opinions qu’il a émises sur tant d’auteurs différents, sur un aussi grand nombre de questions littéraires. […] Si ce n’est pas d’elles seules que l’on doive attendre la perfection d’un ouvrage, au moins servent-elles à nous empêcher de commettre de graves erreurs. […] Ce n’est qu’en atteignant ce double but que l’on retire de l’art de parler et d’écrire tous les avantages qu’il est possible d’en attendre.
Mais un corps qui souffre ôte à l’esprit sa liberté ; désormais je ne suis plus seul, j’ai un hôte qui m’importune ; il faut m’en délivrer pour être à moi, et l’essai que j’ai fait de ces douces jouissances ne sert plus qu’à me faire attendre avec moins d’effroi le moment de les goûter sans distraction2. […] Vous avez perdu Genève pour le prix de l’asile que vous y avez reçu ; vous avez aliéné de moi mes concitoyens pour le prix des applaudissements que je vous ai prodigués parmi eux ; c’est vous qui me rendez le séjour de mon pays insupportable ; c’est vous qui me ferez mourir en terre étrangère, privé de toutes les consolations des mourants, et jeté pour tout honneur dans une voirie, tandis que tous les honneurs qu’un homme peut attendre vous accompagneront dans mon pays. […] Ce qu’il y a d’étonnant est que j’ai cependant le tact assez sûr, de la pénétration, de la finesse, pourvu qu’on m’attende. […] Elles y circulent sourdement ; elles y fermentent jusqu’à m’émouvoir, m’échauffer, me donner des palpitations ; et au milieu de toute cette émotion je ne vois rien nettement ; je ne saurais écrire un seul mot, il faut que j’attende.
Mais ils font rimer ensemble instant et attend, accord et fort, etc. […] Parmi les autres manières de mêler agréablement les rimes dans ces sortes de stances, celle-ci est la plus belle : Combien plus sage et plus habile Est un roi, qui, par ses faveurs, Songe à s’élever dans les cœurs Un trône durable et tranquille ; Qui ne connaît point d’autres biens, Que ceux que ses vrais citoyens De sa bonté peuvent attendre ; Et qui, prompt à les discerner, N’ouvre les mains que pour répandre, Et ne reçoit que pour donner. […] ——————————— Le bled pour se donner sans peine ouvrant la terre, N’attendait pas qu’un bœuf pressé de l’aiguillon, Traçât à pas tardifs un pénible sillon.
Ces foudres de bronze que l’enfer a inventés pour la destruction des hommes tonnaient de tous côtés pour favoriser et pour précipiter cette retraite ; et la France en suspens attendait le succès d’une entreprise qui, selon toutes les règles de la guerre, était infaillible. […] Ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public ; là on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe.
On remarque souvent chez un enfant, un ouvrier, un homme d’État, quelque chose qu’on ne qualifie pas d’abord du nom d’esprit, parce que le brillant y manque, mais qu’on appelle l’intelligence, parce que celui qui en paraît doué saisit sur-le-champ ce qu’on lui dit, voit, entend à demi-mot, comprend, s’il est enfant ce qu’on lui enseigne, s’il est ouvrier l’œuvre qu’on lui donne à exécuter, s’il est homme d’État les événements, leurs causes, leurs conséquences, devine les caractères, leurs penchants, la conduite qu’il faut en attendre, et n’est surpris, embarrassé de rien, quoique souvent affligé de tout. […] Bonaparte, toujours négociant, menaçant des bords de l’Adige, attend la troisième armée.
L’université de France a été chargée par ce roi législateur du soin de préparer la jeunesse française aux grandes destinées qui l’attendent. […] Cependant on retrouve dans d’autres enthymèmes du même prédicateur les développemens oratoires qu’on a droit d’attendre de lui. […] Je meurs si je vous perds, mais je meurs si j’attends. […] Ainsi, tout bien pesé, le plus sûr est d’attendre Le retour de Frontin dont je veux tout apprendre. […] Il est raisonnable et juste que l’on puisse se défendre avec des armes de la trempe de celles qui nous sont opposées, et que sans trop s’attendre à une perfection surnaturelle, on traite avec ses juges comme avec des hommes.
De sa fermentation bruyante et féconde il est sorti un ensemble d’idées politiques, sociales et religieuses qui ont attendu plus d’un siècle pour germer et se développer, et une langue qui a attendu deux siècles pour qu’on lui rendit pleine justice. […] Or on s’abuse, si on attend longue prosperité en un regne qui n’est point gouverné du sceptre de Dieu, c’est à dire sa saincte parole. […] Qui a peché a merité punition ; qui l’a merité l’attend ; qui l’attend l’endure : comme la vipere tue sa mere en naissant, aussi le peché dés sa naissance produit une ulcere mortelle en l’ame. […] Que mon faulcheur ne me faille en si bonne partie, et ne s’aille amuser à la paille quand je l’attends sur le pré. […] Prévenez ce temps-là, je vous conjure, et n’attendez pas à être de ses amis jusques à ce que vous y soyez contraint.
Il commence par de lentes et graves paroles, qui excitent une attention mêlée d’anxiété ; lui-même il attend sa colère ; mais qu’un mot échappe du sein de la tumultueuse assemblée, ou qu’il s’impatiente de sa propre lenteur, tout hors de lui, l’orateur s’élève2. […] Ainsi, vous vous préparez à la mission sociale qui vous attend.
Ce sont des événemons qui arrivent subitement, dans le cours de l’action, sans que le spectateur s’y soit attendu. […] Qui se seroit attendu à voir ici une scène entre les deux amans ?) […] Eraste attend Orphise dans une allée où elle doit se rendre. […] N’attends pas qu’un père furieux Te fasse avec opprobre arracher de ces lieux. […] Et je fuirois l’honneur qui m’attend sur vos traces !
Il me semble déjà que ces murs, que ces voûtes Vont prendre la parole, et prêts à m’accuser, Attendent mon époux, pour le désabuser. […] Elles s’y gravent en caractères ineffaçables ; et si elles ne produisent pas tout le fruit qu’on avait lieu d’en attendre, c’est à notre malice ou à notre faiblesse que nous devons l’attribuer. […] Persuadés que leur bonheur consiste dans l’opulence, ils dédaignent tout ce qui ne leur ressemble pas ; et rien ne contribue plus à les entretenir dans cette illusion, qu’une cour nombreuse de vils flatteurs qui les applaudissent, ou qui en attendent leur fortune. […] Quel événement attendez-vous ? […] On s’attend, sans doute, à lire, après cette péroraison, celle de la harangue de Démosthène.
La première, l’invention, est incontestablement la plus essentielle ; mais je crois qu’elle ne doit rien attendre des secours de l’art. […] L’on ne doit pas s’attendre à ce que je propose en exemple aucun de nos auteurs vivants. […] Sans contredit, on aurait tort de les négliger entièrement ; cependant, je n’ose pas avancer que l’on doive s’attendre à en retirer beaucoup de fruit. […] C’est là que l’on s’attend à trouver les descriptions les plus sublimes, les sentiments les plus tendres, les expressions les plus vives et les plus hardies. […] On trouve en lui, comme on s’y attend bien, un mélange de mollesse, de courage et de galanterie.