/ 249
80. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mignet. Né en 1796. » pp. 504-512

Les mers sont traversées par des vaisseaux sans voiles que n’arrêtent plus les tempêtes, et les terres sont parcourues par des chars dont la force et la vélocité ne semblent plus dépendre que de la volonté humaine. […] Lorsque ce siècle aura réglé sa curiosité et tempéré sa fougue, personne ne peut prévoir sa grandeur, comme rien ne peut arrêter son génie.

81. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Mais étant faite, elle doit avoir des suites : il faut que Polieucte soit arrêté et jugé. […] Il faut surtout que ces incidens sortent du fond du sujet ; que l’action même les fournisse, et qu’elle fasse naître les obstacles qui en arrêtent l’accomplissement. […] Emilie apprend qu’Auguste a mandé Cinna, et qu’Evaudre son affranchi a été arrêté ainsi qu’Euphorbe. Maxime vient lui dire de plus que la conjuration est découverte, qu’on va l’arrêter elle-même par ordre d’Octave, et vent l’engager à prendre la fuite avec lui. […] Ah, seigneur, arrêtez !

82. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

Ce pronom figure merveilleusement au commencement du premier vers, pour peindre l’empressement de Nisus à se faire connaître des ennemis, et à arrêter le fer qui va frapper son ami Euryale. […] Où s’arrêteront les emportements de ton audace effrénée ? […] C'est alors que l’admiration, arrêtée jusque là par un plaisir continu, se manifeste par un assentiment secret, ou éclate par des applaudissements. […] Le style qui fait perdre haleine, et celui qui oblige à chaque instant de s’arrêter, sont également répréhensibles. […] C'est avec un goût infini que le vers s’arrête à ce mot ingentibus, dont la longueur figure très-bien les immenses replis qui étreignent le corps de Laocoon.

83. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Il ajoutait d’autres invectives, lorsque les clameurs du sénat, et les cris répétés de parricide, ennemi de l’état, le forcèrent enfin de s’arrêter. […] Les ennemis de Cicéron avaient tâché de lui faire un crime dans l’opinion publique d’avoir pu arrêter Catilina, et de ne l’avoir point fait, et d’avoir ainsi exposé Rome au hasard d’une guerre. […] « S’il se trouve cependant des citoyens qui, animés de ce zèle qui eût dû être général, me fassent un crime d’avoir laissé fuir Catilina, au lieu de l’arrêter, comme je le pouvais, qu’ils en accusent les circonstances et non pas moi. […] Ainsi, ceux qui avaient applaudi à la mort de Damasippe ne tardèrent pas à le suivre à l’échafaud, et le glaive des assassins ne s’arrêta que quand tous les partisans de Sylla furent gorgés des richesses des malheureux proscrits.

84. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

Il est fâcheux seulement que les opinions du philosophe aient nui ici au talent du poète, et l’aient empêché de s’arrêter avec l’un égal intérêt sur les endroits de l’Ecclésiaste qui établissent d’une manière si positive l’immortalité de l’âme, et la certitude de son rappel au lieu de son origine. […] Arrêtons-nous, pour le prouver, à quelques exemples choisis dans celui de tous les anciens qui a dit le plus de grandes choses avec le moins de prétention, et qui a donné à la morale la plus sèche les formes les plus aimables. […] Horace s’arrête précisément où devait commencer l’excellence de la leçon.

85. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

En relevant la royauté, Philippe-Auguste avait donné aux esprits une impulsion qui ne s’arrêtera pas dans le cours du xiiie  siècle. […]   xve  siècle. — « C’est au milieu d’un concert de plaintes et de malédictions, à la lueur du bûcher de Jean Huss, et au cri de sauve qui peut que s’ouvre le xve  siècle 1. » Dans cette triste période, la vie semble s’arrêter, tout s’éteint et se dégrade. […] Mais avant de nous engager dans le xvie  siècle, qui en est comme le vestibule, arrêtons-nous un instant pour considérer le mouvement qui suivit la prise de Constantinople (1453), et qu’on est convenu d’appeler la Renaissance.

86. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

partout votre raison demeure arrêtée ! […] On voudrait s’arrêter : Marche ! […] Dans les âges suivants, on commence à prendre son pli, les passions s’appliquent à quelques objets, et alors celle qui domine ralentit du moins la fureur des autres : au lieu que cette verte jeunesse, n’ayant encore rien de fixe ni d’arrêté, en cela même qu’elle n’a point de passion dominante pardessus les autres, elle3 est emportée, elle est agitée tour à tour de toutes les tempêtes des passions, avec une incroyable violence.

87. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Image naïve des peuples, et du prince qui les gouverne, s’il est bon prince2 Giton ou le riche Giton a le teint frais, le visage plein, et les joues pendantes, l’œil fixe et assuré, les épaules larges, l’estomac haut, la démarche ferme et délibérée : il parle avec confiance, il fait répéter celui qui l’entretient, et il ne goûte que médiocrement tout ce qu’il lui dit ; il déploie un ample mouchoir3, et se mouche avec grand bruit ; il crache fort loin, et il éternue fort haut ; il dort le jour, il dort la nuit, et profondément ; il ronfle en compagnie ; il occupe à table et à la promenade plus de place qu’un autre ; il tient le milieu en se promenant avec ses égaux ; il s’arrête, et l’on s’arrête ; il continue de marcher, et l’on marche ; tous se règlent sur lui ; il interrompt, il redresse ceux qui ont la parole ; on ne l’interrompt pas, on l’écoute aussi longtemps qu’il veut parler, on est de son avis ; on croit les nouvelles qu’il débite. […] Vous l’abordez une autre fois, et il ne s’arrête pas ; il se fait suivre, vous parle si haut que c’est une scène pour ceux qui passent.

88. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Les procédés, les recettes de composition et de style étaient, à la portée du premier venu ; la langue poétique était convenue, arrêtée. […] Elle sait s’arrêter précisément où il faut, et retranche sans regret et sans pitié tout ce qui est au-delà du beau et du parfait. […] On part à son moment, on s’arrête à sa volonté, on fait tant et si peu d’exercice qu’on veut. […] Là cependant s’arrête le rapprochement. […] Ces coups de bas en haut ne m’arrêteront pas dans ma carrière.

89. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VI. Analyse du discours sur l’esprit philosophique, par le P. Guénard. »

C’est là qu’il faut s’arrêter. […] Descendez avec le flambeau de la philosophie jusqu’à cette pierre antique, tant de fois rejetée par les incrédules, et qui les a tous écrasés ; mais lorsqu’arrivés à une certaine profondeur, vous aurez trouvé la main du Tout-Puissant, qui soutient, depuis l’origine du monde, ce grand et majestueux édifice toujours affermi par les orages même et le torrent des années, arrêtez-vous enfin et ne creusez pas jusqu’aux enfers.

90. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre premier. de la rhétorique en général  » pp. 13-23

Mais l’usage de la voix, comme manifestation de la pensée littéraire, ne s’arrêtait pas là. […] « La nature est riche, dit Vico dans ses Institutions oratoires, l’art pauvre, l’exercice et le travail invincibles… Aussi, ajoute-t-il, les peintres qui veulent devenir excellents ne s’arrêtent pas aux longues et subtiles discussions sur leur art, mais ils passent des années entières à copier les tableaux des grands maîtres. » La meilleure leçon pour l’écrivain est l’étude approfondie des bons modèles, et les travaux qui ont pour but de reproduire les formes de leur style.

91. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Mais quand cet orage fut dissipé et que la fortune en eut détourné le coup, s’arrêta-t-il pour cela ? […] Et c’est ce qui marque, madame, comme on doit s’arrêter peu à leurs disputes embarrassantes. […] Les soldats, ménagés et exposés quand il faut, marchent avec confiance sous ses étendards : nul fleuve ne les arrête, nulle forteresse ne les effraye. […] Ses passions étaient plus vives et plus mobiles que ses convictions profondes et arrêtées. […] À peine victorieux, il arrêta le carnage.

92. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Sertorius, donné en 1662, est la dernière tragédie de Corneille qui mérite de nous arrêter. […] Il fallut s’arrêter, et la rame inutile Fatigua vainement une mer immobile. […] Mais qui peut dans sa course arrêter ce torrent ? […] Moi, je m’arrêterais à de vaines menaces ! […] Il se peut faire qu’il arrête un homme dans ce que son penchant vicieux a de ridicule ; il ne le convertira pas à la vertu.

93. (1854) Éléments de rhétorique française

Puisse-t-il n’être ni arrêté, ni étouffé dans sa croissance ! […] Dans ce moment, le cheval s’arrête ; le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais. […] L’hiver ne l’avait point effrayée quand elle partit d’Angleterre ; l’hiver ne l’arrête pas onze mois après, quand il faut retourner auprès du rot ; mais le succès n’en fut pas semblable. […] l’horreur de souscrire à cet ordre inhumain N’a pas, en le traçant, arrêté voire main ! […] Ils s’arrêtèrent à Ancône, sur les bords de l’Adriatique.

/ 249