Homère, Platon, Virgile, Horace, ne sont au-dessus des autres écrivains que par leurs expressions et leurs images : il faut exprimer le vrai, pour écrire naturellement, fortement, délicatement. […] Horace, ou Despréaux, l’a dit avant vous. […] Horace est bien moins élégant dans ses satires, dans ses épîtres : aussi est-il moins poëte, sermoni propior. […] Ainsi Lucilius fut chéri des Romains avant qu’Horace l’eût fait oublier ; Régnier fut goûté des Français avant que Boileau parût ; et si des auteurs anciens, qui bronchent à chaque pas, ont pourtant conservé leur grande réputation, c’est qu’il ne s’est point trouvé d’écrivain pur et châtié chez ces nations, qui leur ait dessillé les yeux, comme il s’est trouvé un Horace chez les Romains, un Boileau chez les Français. […] Le style marotique a depuis quelque temps gâté un peu la poésie par cette bigarrure de termes bas et nobles, surannés et modernes ; on entend dans quelques pièces de morale les sons du sifflet de Rabelais parmi ceux de la flûte d’Horace.
Il se nourrissait assidûment de la lecture d’Horace, d’Ovide, de Juvénal, de Stace, de Sénèque le Tragique. […] La même année qu’Horace, Corneille donna Cinna ou la Clémence d’Auguste. […] Térence est dans mes mains ; je m’instruis dans Horace ; Homère et son rival sont mes dieux du Parnasse. […] À la fin, grâce aux dieux, Horace, par bonheur, me dessilla les yeux. […] Boileau poursuit sa tâche de satirique et de réformateur dans un poème didactique discrètement imité d’Horace.
Horace, Art poétique, v. 193 et suiv., et nos extraits des Problèmes, xlviii.
Horace disait en se jouant : « Du délire des rois les peuples sont punis. » Mais J. […] Rare jeunesse, allusion à un vers d’Horace.
Rome n’a pas eu deux Cicéron, deux Horace, deux Virgile. […] L’homme bien élevé2 lira Corneille, la Fontaine, Racine et Molière, comme nos pères lisaient Horace et Virgile.
J’ai donc lieu d’espérer que les professeurs studieux ne manqueront pas de secours pour interpréter mieux qu’on ne le pouvait autrefois ce précieux opuscule, qui, ayant exercé une si grande influence sur la littérature dramatique de l’Occident, et en particulier sur la nôtre, méritait bien d’être replacé, dans le cadre de notre enseignement classique, auprès des deux poëmes didactiques d’Horace et de Boileau.
Le style classique d’abord est celui dont nous nous sommes occupés jusqu’ici dans ces leçons ; c’est celui des écrivains qui, dans tous les genres de compositions, ont été regardés de tout temps comme dignes d’être proposés pour modèles à l’admiration de tous les peuples, et à l’imitation des écrivains qui se sont succédé dans chaque siècle : c’est Je style dans lequel ont brillé, chez les Grecs : Homère, Sophocle, Euripide, Platon et Démosthène ; chez les Latins : César, Cicéron, Horace et Tite-Live ; chez les Italiens : Dante, Arioste et le Tasse ; chez les Français : Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, Boileau, Pascal, Bossuet, Fléchier, Fénelon, Bourdaloue, Massillon, La Bruyère et Buffon. […] Les trois Horaces viennent d’être choisis pour combattre les trois Albains ; Curiace, Albain et beau-frère d’Horace, lui dit : Quels vœux puis-je former, et quel bonheur attendre ? […] Horace répond : Quoi ! […] On connaît aussi le Moi, de Médée, et le Qu’il mourût du vieil Horace, mot si sublime, dit Voltaire, qu’il n’en est aucun de comparable dans toute l’antiquité.
Homère, Platon, Virgile, Horace, ne sont au-dessus des autre écrivains, dit la Bruyère, que par leurs expressions et leurs images.
Horace a dit : Medea ferox, flebilis Ino, perfidus Ixion, Io vaga, tristis Orestes, impiger, iracundus, inexorabilis, acer Achilles. […] Horace a su l’étendre au moyen d’une périphrase : Pallida Mors æquo pulsat pepe pauperum tabernas Regumque turres. […] Et ces vers d’Horace ont été amplifiés d’une manière admirable par un poète français : « La Mort a des rigueurs à nulle autre pareilles ; « On a beau la prier, « La cruelle qu’elle est se bouche les oreilles, « Et nous laisse crier.
Quelques bons auteurs ayant consacré leur talent et leurs soins à traduire de grands écrivains anciens ou étrangers, ce n’est pas sortir du cercle de notre littérature que de faire quelques emprunts à ces traductions et de montrer aux jeunes gens, Plutarque avec Amyot, Dante avec Rivarol, Lamennais, Ratisbonne, Homère avec Ponsard, Platon avec Cousin, Milton avec Chateaubriand, Horace avec M. […] Et vous, guerriers, et vous qui trouvez des appas Dans ce bruit glorieux que laisse un beau trépas, Venez au vieil Horace apporter votre offrande. […] Horace n’est pas ce que tant d’autres voudraient être, le client, le complaisant, le parasite de Mécène ; il est son ami. […] Horace s’y maintient par une habileté qui n’est pas à la portée des plus habiles, car elle tient à son caractère, par sa discrétion, son désintéressement, par une attention suivie à ne jamais se prévaloir insolemment d’une illustre amitié, à ne point l’exploiter dans des intérêts de vanité, de cupidité. Ce n’est pas tout ; si reconnaissant, si dévoué que soit Horace à l’égard de Mécène, quoiqu’il se soit, donné à Mécène, il ne l’a point fait sans réserve ; il a réservé son indépendance, qu’il défend, avec une adroite fermeté, contre les empressements quelquefois gênants, les exigences obligeamment tyranniques d’un puissant ami.
Il est dans le qu’il mourût du vieil Horace, parce qu’il est plus haut que l’homme le père qui peut immoler spontanément le sentiment naturel de la paternité au sentiment surnaturel du patriotisme et de l’honneur. […] Mais le martyr enthousiaste, le patriote dévoué, le chevalier héroïque, le monarque maître de soi comme de l’univers, Polycuete, Horace, Rodrigue, Auguste, sont sublimes.
Je trouve, en effet, une ellipse d’idée dans l’Art poétique d’Horace : … Ego lævus Qui purgor bilem sub verni temporis horam ! […] « Maladroit que je suis, dit Horace, à propos des poëtes excentriques et chevelus de son temps, car les mêmes ridicules ont reparu à toutes les époques, maladroit que je suis, moi qui fais comme tout le monde, qui me purge à l’approche du printemps ; sans cela, si je ne faisais pas comme tout le monde, je serais réputé le premier des poëtes, nul ne ferait les vers mieux que moi. » — « Si l’on vient pour me voir, dit Tartufe, dites que je n’y suis pas, parce que je vais partager mes deniers aux prisonniers. » En fait d’ellipse de mot, tout le monde se rappelle le fameux vers de Racine dans Andromaque : Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ?
Virgile, Horace, Lucrèce.
Rien ne serait plus désagréable à l’oreille qu’un vers où il y aurait, après la césure du deuxième pied, un mot de quatre syllabes dont la dernière formerait la césure du quatrième pied, comme dans ce vers d’Horace : Lectorem delectando pariterque monendo.