/ 145
16. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des figures » pp. 324-354

Rappelons-nous que ce tableau n’est pas un code, mais un recueil d’analyses curieuses, et n’imitons pas ces poëtes tragiques, copistes malheureux de Corneille et de Racine, qui disaient : Ici je mettrai un songe, là un récit, ailleurs un monologue. […] Antoine, dans Shakspeare, fait parler les plaies de César ; Corneille, dans le Cid, le sang du Comte ; Socrate, dans le Criton, entend les Lois qui lui ordonnent de subir, sans se plaindre, son injuste condamnation. […] (Corneille.) […] (Corneille.) […] (Corneille.)

17. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Corneille. […] Corneille. […] Corneille. […] Corneille. […] Corneille, Nicomède, acte III, sc.

18. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

On a donc prolongé la mesure à celle d’un jour entier ou à un tour de soleil, et même jusqu’à trente heures, d’après Corneille, et jusqu’à trente-six, d’après Lemercier. […] Corneille, nous l’avons dit, n’a pas observé cette règle dans l’exposition de Rodogune. […] Il fallait le génie de Corneille et de Racine pour triompher de ces difficultés. […] Corneille, de tous nos tragiques, est l’auteur dont les personnages se répondent le mieux dans les deux espèces de dialogue. […] Le grand Corneille fut le premier à faire usage de ce nom pour Don Sanche d’Aragon.

19. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

Tel est le nouveau ressort dramatique dont Corneille a donné en France les premiers exemples dans ses chefs-d’œuvre. […] Corneille nous en donne d’admirables modèles : voyez Horace, le Cid, Polyeucte. […] Le caractère que l’on veut peindre doit dominer tous les autres, l’Avare de Molière, le Menteur de Corneille, le Glorieux de Destouches. […] Corneille, Th. Corneille, Racine, Crébillon, Voltaire, Lamotte, Lagrange Chancel, Lemierre, de Belloy, Laharpe, M.

20. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Que de phrases creuses ou fausses débitées depuis qu’il y a des critiques et des jugements sur Eschyle et Corneille, Sophocle et Racine, Démosthène et Cicéron, Raphaël et Michel-Ange ! […] Les dramatistes de tous les peuples, les meilleurs même, tombent parfois dans ce défaut, Corneille et Racine aussi bien que Casimir Delavigne et Victor Hugo. […] Je sais que bien des poëtes ont étrangement abusé de ce moyen de développement ; que certaines amplifications de Crébillon, par exemple, de Corneille lui-même, je ne veux pas parler des contemporains, sont de véritables déclamations. […] L’auteur des Leçons de littérature, citant un parallèle entre Corneille et Racine, où éclate une partialité revoltante en faveur du premier, s’est cru obligé, pour la faire comprendre, de signer l’article : fontenelle, neveu de Corneille.

21. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Personne n’a été plus savant en cette partie que Corneille et Molière153. […] Passons quinze siècles, et venons tout d’un coup au grand Corneille. […] L’élévation de Corneille était un monde où beaucoup de gens ne pouvaient arriver. […] Malheureusement, il a trop négligé son style ; de sorte que ce n’est pas lui, comme on l’avait dit d’abord, c’est véritablement Voltaire, qui a la gloire de partager avec Corneille et Racine le sceptre de la scène tragique. […] Ce fut encore Corneille qui inventa ce genre de spectacle aujourd’hui si perfectionné.

22. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Malherbe. (1555-1628.) » pp. 160-164

Par là il prépara l’avénement de Corneille, comme Henri IV celui de Louis XIV1. […] Tour concis, fréquemment employé par Corneille et frappé depuis d’un injuste discrédit. […] ,  II, 3, 283 ; et Corneille, dans Polyeucte, IV, 2, parlant de la félicité terrestre : … Comme elle a l’éclat du verre, Elle en a la fragilité.

23. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Molière n’est plus restreint au Misanthrope, Corneille à quatre, Racine à trois de ses tragédies ; le cadre étroit du théâtre dit classique a été élargi, ou plutôt supprimé ; plusieurs comédies de Molière sont mises entre les mains des élèves de troisième, de seconde et de rhétorique ; plusieurs des tragédies de Corneille et de Racine sont dans les deux premières classes, leur théâtre complet est ouvert aux élèves de la dernière. […] Pour Corneille et Racine ? […] Il donna au style et au ton de la tragédie une dignité et une énergie toutes nouvelles, et l’on peut surprendre dans le théâtre des siècles suivants, particulièrement chez Corneille, des souvenirs ou des imitations du vieux poète du xvie . […] La grâce souvent délicate et touchante de son style fait penser à Racine, comme l’énergie de Garnier à Corneille.

24. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Sainte-Beuve 1804-1870 » pp. 291-295

Aimer et préférer ouvertement Corneille, c’est sans doute une belle chose, et sans aucun doute bien légitime ; c’est vouloir habiter et marquer son rang dans le monde des grandes âmes : et pourtant n’est-ce pas risquer, avec la grandeur et le sublime, d’aimer un peu la fausse gloire, jusqu’à ne pas détester l’enflure et l’emphase, un air d’héroïsme à tout propos ? Celui qui aime passionnément Corneille peut n’être pas ennemi d’un peu de jactance2. […] Cousin aimait Corneille avec passion.

25. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

C’est ce qu’a fait Corneille dans sa tragédie de Nicomède, ainsi que Racine dans son Athalie. […] Aussi Corneille lui-même a-t-il reconnu que cette duplicité de péril rendoit l’action double dans cette tragédie. […] C’est ce que n’a pas observé Corneille dans l’exposition du sujet de la tragédie de Re. […] Il n’est pas moins inimitable dans la conduite de cette action, que Corneille dans la conduite de celle d’Héraclius. […] C’est ainsi que Corneille a fait périr le tyran Phocas par la main d’Exupère, et non par celle d’Héraclius.

26. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) «  Chapitre XXIV. des figures. — figures par rapprochement d’idées opposées  » pp. 339-352

Pascal et Corneille en ont de sublimes ; Pline le jeune, Sénèque, Fléchier, Marivaux, de vives et d’ingénieuses ; mais ces derniers ne peuvent s’en rassasier, et ils en deviennent faux et fatigants. […] Ainsi le fameux vers de Corneille : Et monté sur le faite, il aspire à descendre ; ainsi plusieurs vers de Racine : Et Dieu trouvé fidèle en toutes ses menaces… Dans une longue enfance ils l’auraient fait vieillir… Pour réparer des ans l’irréparable outrage… etc. […] Avec ce rôle d’Hermione, un des modèles de l’ironie sarcastique sérieuse, car j’aurais trop à citer dans le plaisant, est une pièce de Corneille, que je regarde comme une des plus étonnantes productions de son génie, Nicomède. […] … et par dessus tout cette scène 3 de l’acte II, où Corneille a donné tout le grandiose de la tragédie à un caractère comique que la comédie elle-même semble avoir craint de toucher après lui, le railleur.

27. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VII. des passions  » pp. 89-97

Corneille, le plus pacifique des hommes, a dû ressentir la haine monstrueuse de Cléopâtre ; Molière, le plus généreux, les transes ridicules de l’avare ; Voltaire, le plus sceptique, le religieux enthousiasme de Lusignan ; Shakespeare enfin, toutes les passions, car en est-il une qui lui ait échappé ? […] Rousseau, Delille, Boileau, Corneille, Voltaire et M. de Fontanes. […] Comparez ces compositions l’une à l’autre, c’est un exercice que je recommande d’ailleurs aux jeunes gens, vous remarquerez que cette matière, purement didactique pour les deux premiers, est animée par l’attendrissement dans M. de Fontanes, par l’enthousiasme dans Voltaire, par l’indignation contre l’opinion contraire dans Boileau, et plus vivement encore dans Corneille.

28. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

Mais quand Racine dit : Quel est ce glaive enfin qui marche devant eux ; quand Corneille crée l’expression que nous avons déjà remarquée : Et tous trois à l’envi s’empressaient ardemment A qui dévorerait ce règne d’un moment ; quand, d’autre part, des hommes de talent se laissent entraîner aux vicieuses métaphores que nous avons signalées plus haut, il est bien évident que ce ne sont plus là des figures de domaine public, dont on ne doit tenir aucun compte à l’écrivain ; elles appartiennent en propre à celui qui les a créées, et peuvent, en conséquence, être étudiées comme formes à imiter ou à fuir. […] Tantôt le singulier remplace le pluriel et réciproquement : le Français, le Belge, le riche, le pauvre, pour les Français, les Belges, etc. ; les Racine, les Corneille, pour Corneille et Racine ; l’ennemi vient à nous, pour les ennemis ; il est écrit dans les Prophètes, pour dans un prophète ; il l’a dit vingt fois pour un nombre indéterminé de fois106. […] C’est en Italie et en Espagne que nos auteurs des premières années du xviie  siècle l’ont puisée, je ne dis pas seulement les Théophile, les Scudéry et les Bergerac, mais Balzac, mais Corneille surtout, à qui Boileau l’a si justement reprochée, mais Racine lui-même, qui donne quelquefois dans l’hyperbole du sentiment, comme les autres dans celle de la pensée.

29. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Bruyère, 1646-1696 » pp. 155-177

Quelques-uns ne souffrent pas que Corneille, le grand Corneille, lui soit préféré, quelques autres qu’il lui soit égalé : ils en appellent à l’autre siècle, ils attendent la fin de quelques vieillards qui, touchés indifféremment de tout ce qui rappelle leurs premières années, n’aiment peut-être dans Œdipe que le souvenir de leur jeunesse3. […] Appeler Corneille l’auteur d’Œdipe, c’est trop oublier le Cid ; parmi tant de héros, pourquoi choisir Childebrand ? […] Tout ce morceau est une protestation éloquente, pleine de hardiesse et de dignité contre un état social par suite duquel de grands génies, comme Corneille, par exemple, étaient réduits à comparer à Auguste un receveur général, M. de Montoron (voir l’épitre dédicatoire de Cinna). […] … (Corneille, Cid.) […] (Corneille.)

/ 145