Entre ces éloges historiques, il faut distinguer ceux de d’Alembert, qui, secrétaire de l’Académie française de 1772 à 1783, a fait la biographie presque complète des deux générations littéraires qui l’avaient précédé, imitant avec plus de liberté et d’idées les éloges historiques de Pélisson et de d’Olivet ; et, sur les points qu’ils n’avaient pas touchés, remontant jusqu’en plein xviie siècle, à Bossuet et à Boileau, à Fénelon, Fléchier, Massillon, l’abbé Fleury, pour revenir, à travers les talents du second ordre et les esprits élégants du xviiie siècle, jusqu’au maréchal de Villars, et même à son fils et successeur académique, le duc de Villars63.
Voir la satire de Boileau sur la noblesse.
Sans cette estime et cette affection, l’orateur court risque d’échouer, même avec les meilleures raisons, et c’est à lui, aussi bien qu’au poète, que s’adresse le conseil de Boileau : Que votre âme et vos mœurs peintes dans vos ouvrages N’offrent jamais de vous que de nobles images. […] Horace et Boileau ont recueilli les principaux traits de cette peinture. […] (Boileau.) […] On peut lire néanmoins, pour développer ce talent, certains discours de Cicéron, les œuvres d’Horace, de Boileau et de La Fontaine, qui savent présenter la vérité avec des tours ingénieux et des saillies piquantes. […] Qu’ils aient donc toujours devant les yeux le conseil de Boileau : Fuyez …… l’abondance stérile, Et ne vous chargez point d’un détail inutile.
C’est là qu’au milieu d’eux l’élégant Despréaux, Législateur du goût, au goût toujours fidèle, Enseignait le bel art dont il offre un modèle ; Là, Molière, esquissant ses comiques portraits, De Chrysale ou d’Arnolphe a dessiné les traits. […] Boileau.
Boileau a dit : Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli.
Le quatrième siècle comprend les règnes de Louis XIV et de la reine Anne, et vit paraître en France Corneille, Racine, de Retz, Molière, Boileau, La Fontaine, Jean-Baptiste Rousseau, Bossuet, Fénelon, Bourdaloue, Pascal, Malebranche, Massillon, La Bruyère, Bayle, Fontenelle, Vertot ; et en Angleterre, Dryden, Pope, Addison, Prior, Swift, Parnell, Congrève, Otway, Young, Rowe, Atterbury, Shaftsbury, Bolingbroke, Tillotson, Temple, Boyle, Locke, Newton et Clarke. […] La prééminence des uns sur les autres fut autrefois vivement débattue en France ; Boileau et madame Dacier avaient pris cause pour les anciens ; Perrault et Lamotte défendaient les modernes ; et, de part et d’autre, on se jeta dans les extrêmes. […] Ce vers alexandrin est composé de douze syllabes ; la césure tombe régulièrement et forcément après la sixième, et coupe le vers en deux hémistiches, égaux, ainsi qu’on le voit dans ce commencement de l’Épître de Boileau à Louis XIV : Jeune et vaillant héros, | dont la haute sagesse N’est point le fruit tardif | d’une lente vieillesse, Et qui seul, sans ministre, | à l’exemple des dieux, Soutiens tout par toi-même | et vois tout par tes yeux. […] Nous en avons plusieurs, tant anciens que modernes, d’un mérite très distingué ; tels sont les six livres de Lucrèce de Rerum natura, les Géorgiques de Virgile, l’Essai sur la critique, par Pope ; les Plaisirs de l’Imagination, par Akenside ; le Poème sur la santé, par Armstrong ; ceux d’Horace, de Vida et de Boileau sur l’Art poétique. […] Boileau est incontestablement le meilleur des poètes didactiques français.
N’est-ce pas le cas de répéter avec Boileau que Ronsard Mêlant tout, brouilla tout, fit un art à sa mode… Que sa muse en français parla grec et latin ?
Bourdaloue et Rapin, jésuites, Racine et Boileau.
En trois vers Boileau a indiqué le style de la description : Soyez riche et pompeux dans vos descriptions ; C’est là qu’il faut du style étaler l’élégance, N’y présentez jamais de basse circonstance.
. — Boileau et Racine, au maréchal de Luxembourg, à l’occasion de la prise de Fleurus.
M. Despréaux a un talent qui lui est particulier, et qui ne doit point vous servir d’exemple ni à vous, ni à qui que ce soit : il n’a pas seulement reçu du ciel un génie merveilleux pour la satire, mais il a encore outre cela un jugement excellent qui lui fait discerner ce qu’il faut louer et ce qu’il faut reprendre. […] Boileau à Racine Boileau ne sait d’abord, dit-il, comment remercier son ami . […] C’est un pur artifice de langage, une espèce de litote : car si Boileau ne savait pas se tirer d’affaire en écrivant, qui pourrait y prétendre ? […] La position de toute cette famille, qui se réjouit du bienfait obtenu, tous ces cœurs transportés de joie qui semblent être aux pieds du bienfaiteur, forment un spectacle bien fait pour attendrir Racine, et Boileau a raison d’ajouter qu’il serait ravi de voir combien d’un seul coup il a fait d’heureux . […] Ainsi, quand Boileau dit qu’il ne sait comment remercier son ami, nous fait-il partager son embarras ?
Bossuet était tout jeune encore quand il parlait ainsi de la jeunesse Comparer Boileau.
Ainsi, Racine et Boileau ont fait une faute, en disant : Ma langue embarrassée Dans ma bouche, vingt fois, a demeuré glacée.
. — Boileau à Racine Je ne saurais, mon cher Monsieur, vous exprimer ma surprise ; et quoique j’eusse les plus grandes espérances du monde, je ne laissais pas encore de me méfier de la fortune de M. le doyen. […] Racine avait fait obtenir à M. l’abbé Dongois, parent de Boileau, le poste de chanoine de la Sainte-Chapelle. Boileau remercie Racine de cette faveur.