Les lois désarmées tombent dans le mépris ; les armes qui ne sont pas modérées par les lois tombent bientôt dans l’anarchie. […] Ce défaut a fait qu’avec l’âme du monde la moins méchante il a commis des injustices ; qu’avec le cœur d’Alexandre il n’a pas été exempt non plus que lui de faiblesse ; qu’avec un esprit merveilleux il est tombé dans des imprudences ; qu’ayant toutes les qualités de François de Guise il n’a pas servi l’État en de certaines occasions aussi bien qu’il le devait, et qu’ayant toutes celles de Henri du même nom il n’a pas poussé la faction où il le pouvait.
— Je sais aussi, je sais que la vertu succombe ; Le chemin du devoir est celui de la tombe. […] — Il faut qu’on nomme un chef, un tribun militaire, Un dictateur ; le nom ne fait rien à l’affaire ; Il faut que ce tribun, entouré de licteurs, Recherche et mette à mort tous les conspirateurs ; De crainte des abus, que son unique tâche Soit de faire tomber les têtes sous la hache, Et qu’un boulet aux pieds, insigne du pouvoir, L’enchaîne au châtiment, s’il manque à son devoir. […] Le nouveau droit commun confond toutes les classes ; Je ne distingue plus ni familles ni races ; Le peuple est tout le monde, et les nobles anciens, Tombés nobles, se sont relevés citoyens. […] Ou sait que Robespierre fit dédier des fêtes décadaires à l’Être suprême, à la vérité, à la justice, à la pudeur, à l’amitié, à la frugalité, à la bonne foi, à la gloire, à l’immortalité, au malheur, etc., ce qui ne l’empêchait pas de faire tomber les têtes. […] Nisard a dit : « On pense aux maîtres et aux plus grands en lisant l’admirable scène où Danton, Robespierre et Marat, réunis dans la chambre de ce dernier, délibèrent sur ce qu’ils feront de la République tombée entre leurs mains.
Lire comme un acteur jouerait, avec cris, gestes et mouvements, c’est dépasser le but et tomber dans le ridicule. […] Neptune, au fond des mers, que ton trident vengeur Ouvre une tombe à l’adultère ! […] On s’en inquiète d’abord, bientôt on s’en lasse ; on le suit quelque temps mollement, à contre-cœur ; puis on se récrie, on se sépare ; le grand homme reste seul, et il tombe, et tout ce qu’il avait pensé et voulu seul, toute la partie purement personnelle et arbitraire de ses œuvres tombe avec lui. […] Il aurait de bon cœur réformé les abus, si cette réforme n’eût dû tomber que sur lui. […] Quand le sanglier tombe et roule sur l’arène, Allons !
Un papillon sculpté sur une tombe rappelle l’idée de la résurrection des corps ; chacun sait que ce genre d’insecte devient tour à tour ver, chrysalide et papillon, et qu’ainsi il ne meurt qu’apparemment. […] Le chêne est déraciné : ce géant, pareil au Caucase tombe avec fracas, et c’est ce que le poète veut faire entendre par les deux derniers vers où il a réuni et combiné l’antithèse et l’hyperbole. […] — Je ne crains qu’une chose, répartit le Gaulois frémissant de courroux ; c’est que le ciel tombe sur ma tête. […] A ces mots, Mérovée, s’appuyant sur sa framée, s’élance du char par-dessus les taureaux, tombe à leurs têtes, et se présente au Gaulois qui venait à lui. […] Celui-ci réplique par une hyperbole, je ne crains qu’une chose, c’est que le ciel me tombe sur la tête.
« Lorsque dans Argos, dit-il, la statue de Mytis tomba fortuitement sans doute sur celui qui avait tué ce même Mytis, et l’écrasa au moment qu’il la considérait, cela fit une grande impression, parce que cela semblait renfermer un dessein, une volonté. » Schiller a mis sur la scène la conjuration de Fiesque. […] Il est minuit ; Fiesque, le chef de la conjuration, visite une dernière fois sa flotte ; en passant d’un navire à l’autre, le pied lui manque, il tombe et disparait à jamais sous les flots ; c’est-à-dire que le hasard inintelligent, brutal, vient anéantir en un instant, sans lutte possible, toutes les combinaisons des passions et des volontés humaines. […] Aussi après quelques mots sur sa longue absence et ses infirmités : « Milords, dit-il, je me réjouis de ce que la tombe n’est pas encore fermée sur moi, de ce que je suis encore vivant pour élever ma voix contre le démembrement de cette ancienne et très-noble monarchie. Courbé, comme je le suis, par la main de la douleur, je suis peu capable d’assister mon pays dans cette périlleuse conjoncture ; mais, milords, tant que je garderai le sentiment et la mémoire, je ne consentirai jamais à priver la royale postérité de la maison de Brunswick et les descendants de la princesse Sophie de leur plus bel héritage. » N’est-ce pas dans l’intervention personnelle de l’orateur que consiste en grande partie le triomphe de Bossuet, dans la péroraison de l’Oraison funèbre de Condé, « lorsqu’après avoir mis Coudé au cercueil, comme parle Chateaubriand, il appelle les peuples, les princes, les prélats, les guerriers au catafalque du héros ; lorsqu’en s’avançant lui-même avec ses cheveux blancs il fait entendre les accents du cygne, montre Bossuet un pied dans la tombe, et le siècle de Louis, dont il a l’air de faire les funérailles, prêt à s’abîmer dans l’éternité ?
Au banquet de la vie, infortuné convive, J’apparus un jour, et je meurs3 : Je meurs1, et sur ma tombe, où lentement j’arrive, Nul ne viendra verser des pleurs2. […] Il est vrai ; mais aussi qu’à la mort condamné, Lally soit en spectacle à l’échafaud traîné1, Elle ira la première à cette horrible fête Acheter le plaisir de voir tomber sa tête1 Dira-t-on qu’en des vers à mordre disposés, Ma muse prête aux grands des vices supposés ? […] Le même mouvement se retrouve encore dans Voltaire, dernière scène d’Alzire : Je meurs : le voile tombe ; un nouveau jour m’éclaire.
Un long fleuve semblait circuler dans leurs vallons, et tomber çà et là en cataractes ; il était traversé par un pont colossal, appuyé sur des arcades à demi ruinées. […] Ils me plongent dans d’ineffables rêveries, qui souvent ont fait tomber de mes mains les livres des philosophes. […] Elle est tombée tantôt par ondées violentes, tantôt par rosées fines bruissant légèrement.
. — Alors il approcha, il toucha la tombe, et dit : J’apporte à la cendre de Marc-Aurèle les hommages de l’Italie ». […] Carthage a remercié une fois les dieux d’être romaine. — Il approcha, toucha la tombe, et dit : J’apporte à la cendre de Marc-Aurèle les hommages de l’Afrique ». […] Ils posèrent sur la tombe l’encens et les couronnes, et dirent : Nous apportons à la cendre de Marc-Aurèle les hommages de l’Asie ». […] Dans cette désolation nous avons invoqué Marc-Aurèle : Marc-Aurèle a été notre Dieu conservateur. — Il approcha, posa sa massue sur la tombe, et dit : J’apporte à ta cendre l’hommage de vingt nations que tu as sauvées ».
Là, tous nos beaux desseins tomberont par terre3 ; là, s’évanouiront toutes nos pensées. […] Et cependant on voit tomber derrière soi tout ce qu’on avait passé : fracas effroyable ! […] tout est tombé, tout est évanoui, tout est échappé1 L’enfer Nous portons en nos cœurs l’instrument de notre supplice. […] Il est sans doute honteux à un prince, qui doit avoir de l’ordre en tout, de tomber en de telles fautes ; mais nous regardons plus haut quand nous en sommes si fâchés ; car nous ne blâmons pas tant la faute elle-même, que le défaut d’attention, qui en est la cause. […] Ce substantif, tombé en désuétude, veut dire : action persuasive et convaincante.
On les lui rendit ; il les accepta en homme d’esprit, désarma toute colère, et, heureux jusqu’au bout, il s’endormit et mourut sous les fleurs sans épines que ses vainqueurs, généreux sans danger, jetèrent sur sa tombe. […] Icy le Cousteau luy tombe des mains. […] Quand il mourut on couvrit sa tombe de fleurs et de vers. […] Je veux vivre si bien que mourant je ne meure, Ains que laissant la tombe à mon terrestre faix, Je vole dans le ciel sur l’aile de mes faicts. […] Je ne fay qu’allonger le trame de mes maux : Je ne vy pas, je sens les funebres travaux D’un qui tombe au cercueil ; mon aine prisonniere Est close de ce corps comme un corps de sa biere.
Qu’un homme très-méchant tombe du bonheur dans le malheur.] […] Toutefois Corneille observe que « les rois sont hommes comme les auditeurs et tombent dans ces malheurs par l’emportement des passions dont les auditeurs sont capables »; et Dacier, que « le poëte n’a pas en vue d’imiter les actions des rois, mais les actions des hommes, et que c’est nous qu’il représente.
— Si l’écrivain ou l’orateur néglige ce travail préparatoire de réflexion, il tombera dans cet inconvénient signalé dès longtemps ! […] A ce sentiment se rattache l’indulgence pour autrui : il faut toujours craindre de tomber dans le vice que signale Quintilien de condamner ce qu’on n’entend pas. […] Jaloux des grâces qui tombent à côté d’eux, il semble qu’on leur arrache celles qui se répandent sur les autres. […] Gracchus, sans ternir son courage par une plainte, tombe silencieux. […] On voit tomber derrière soi tout ce qu’on avait laissé passer : fracas effroyable, inévitable ruine !...
» Alors on entendit tout à coup un cri de douleur ; Jacques était tombé sur le sol froid de l’église, au pied de la croix voilée, tout à côté d’une tombe relevée par quelques débris d’armoiries, vanité mondaine sur la poussière et la mort. […] Ils s’écrièrent : « Il sera saint aux yeux de Dieu, et le Seigneur permettra des miracles sur sa tombe ! […] On tombe dans l’Affectation et la Recherche, lorsqu’on s’éloigne du naturel, c’est-à-dire, lorsqu’on parle en termes trop recherchés, trop étudiés des choses simples et communes. […] On ne saurait être trop en garde contre ce défaut, puisque nos meilleurs poètes y tombent souvent. […] Charles-Quint, dans ces temps d’opprobre et de terreur, Que fais-tu dans ta tombe, ô puissant empereur ?