Quoique tous les ouvrages en vers soient des poèmes dans la rigueur du terme, on donne cependant ce nom par excellence au poème didactique et au poème épique qui sont assez longs pour se diviser en plusieurs parties qu’on appelle chants ou livres, et qu’à cause de cela nous avons appelés grands poèmes. […] Par exemple, Boileau, dans le dernier chant de son Art poétique, interrompt la série de préceptes qui constitue l’art qu’il enseigne, pour introduire le tableau des bienfaits de la poésie, qu’il raconte en ces termes : Avant que la raison, s’expliquant par la voix, Eût instruit les humains, eût enseigné des lois, Tous les hommes suivaient la grossière nature ; Dispersés dans les bois, couraient à la pâture ; La force tenait lieu de droit et d’équité ; Le meurtre s’exerçait avec impunité. […] Quelquefois, au lieu de raconter, comme tout à l’heure, un fait particulier, on décrit seulement une chose, en termes assez brillants, avec des développements assez considérables pour que cette description fasse autant d’effet qu’un épisode. […] Le dénouement est la solution des obstacles, le terme de l’action. […] Nous avons, en effet, des poèmes où une action très petite est racontée en termes fort simples, et dont l’élégance fait le plus grand mérite.
Le respect dû à la justice, en général, veut qu’en combattant ses arrêts, ce soit toujours avec décence et avec ménagement dans les termes. […] Il est clair que la proposition nécessite deux termes, 1°. […] Alors le second terme de la proposition ou l’attribut, se trouve compris dans le même mot avec la copule. Chacun des deux termes d’une proposition, peut être composé de plusieurs mots. […] Il ne faut donc raisonner qu’en des termes dont l’intelligence soit admise, ou qui aient été préalablement définis.
L’énigme est la définition ou la description d’une chose en termes vagues et détournés, qui laissent à l’esprit le plaisir de la deviner. Il doit y avoir, dans les différents termes de la définition, une certaine ambiguïté de rapport qui donne le change à l’esprit : cela rend l’énigme à la fois plus embarrassante et plus piquante ; cependant ces rapports doivent paraître justes aussitôt qu’on connaît la chose dont il s’agit.
L’ambition L’ambition montre à celui qu’elle aveugle, pour terme de ses poursuites, un état florissant où il n’aura plus rien à désirer, parce que ses vœux seront accomplis, où il goûtera le plaisir le plus doux pour lui, et dont il est le plus sensiblement touché ; savoir, de dominer, d’ordonner, d’être l’arbitre des affaires et le dispensateur des grâces, de briller dans un ministère, dans une dignité éclatante ; d’y recevoir l’encens du public et ses soumissions ; de s’y faire craindre, honorer, respecter. […] Bourdaloue disait ailleurs : « De là vient que, par une triste décadence, le terme d’homme dévot, de femme dévote, qui par sa propre signification exprime ce qu’il y a de plus respectable dans le christianisme, porte présentement avec soi comme une tache qui eu obscurcit tout l’éclat et le ternit. » 1.
Je laisse aux lecteurs judicieux le soin d’apprécier un pareil paragraphe : ils y reconnaîtront sans peine le principe et le terme en même temps du succès de certains ouvrages, élevés par l’esprit de parti bien au-dessus de leur valeur littéraire, et dont je ne sais quelle hardiesse, qu’il eût été facile de qualifier d’un autre nom, faisait à peu près tout le mérite. […] « Quand le dernier terme approcha, il ne fut point étonné. […] Je touche au terme de ma vie ; bientôt j’irai rejoindre ton père.
Thomas procède peut-être d’une manière un peu trop uniforme : il emploie trop souvent l’analyse et l’épuise trop souvent : il se sert quelquefois de termes de science et d’art qui présentent à l’esprit des idées trop vagues, comme les mots de calcul, de choc, de résistance, de frottement, expressions qui semblent d’ailleurs un peu sèches, lorsqu’il s’agit de morale et de littérature. Quand il dit, par exemple, que les grands hommes pèsent sur l’univers et l’univers sur eux, cette idée, à force de vouloir être grande, peut n’être pas très claire, et, présentant plusieurs sens, ne vous arrête sur aucun ; choisissant de préférence le terme abstrait, il donne trop souvent à ses phrases une forme métaphysique qui peut fatiguer l’attention du lecteur, d’autant plus que les idées sont accumulées ; il place quelquefois des tournures et des expressions familières qui, entourées de phrases du ton le plus noble, ont un air étranger à sa diction, etc. ».
Nos termes sont pareils par leur courte durée ; Qui de nous des clartés de la voûte azurée Doit jouir le dernier ? […] Voilà l’Èbre, dit-il, et le terme de notre première journée… — L’Èbre ! […] Cancres, terme familier. […] Lier, terme de fauconnerie, veut dire : enlever dans ses serres. […] C’est le terme latin conversamur ; nous ne vivons plus qu’avec.
Cherchez à substituer un autre terme. […] Il me suffira donc d’ajouter ici quelques lignes sur cette figure dont j’ai fait le terme générique de toutes celles qui procèdent par développement d’idée. […] Mais dès que l’on distingue ces deux espèces, la rhétorique doit employer, pour les exprimer, deux termes différents, selon que les mots superflus le sont réellement ou seulement en apparence.
Créateur et peintre, il a, comme dit Montaigne, fureté tout le magasin des termes et des figures. […] On entendait par mode du syllogisme l’ordre dans lequel sont disposées les propositions, et par figure l’ordre dans lequel sont disposés les termes. […] Terme comique de tendresse.
Mais ce qui nous surprendra davantage dans un siècle aussi reculé, dans un climat presque barbare, et chez des peuples à peine sortis des mains de la nature, c’est de trouver des discours dans la force du terme, des harangues de longue haleine, et qui paraissent avoir été le fruit de la réflexion et du travail, tant on y remarque l’art de mettre à profît toutes les circonstances possibles, de ne dire que ce qu’il faut, et de le dire précisément comme il doit être dit pour produire l’effet que l’on en attend. […] Errants et dispersés d’un bout de l’univers à l’autre, vous ne trouverez de repos et de paix nulle part, et le terme de votre course fuira sans cesse loin de vous ; sans cesse votre vie sera suspendue devant vous à un fil léger.
Pour me faire croire ignorant, vous avez tâché d’imposer aux simples, et, de votre seule autorité, vous avez avancé des maximes de théâtre dont vous ne pourriez, quand elles seraient vraies, déduire les conséquences que vous en tirez ; vous vous êtes fait tout blanc d’Aristote, et d’autres auteurs que vous ne lûtes ou n’entendîtes peut-être jamais, et qui vous manquent tous de garantie ; vous avez fait le censeur moral, pour m’imputer de mauvais exemples ; vous avez épluché les vers de ma pièce, jusqu’à en accuser un manque de césure : si vous eussiez su les termes de l’art, vous eussiez dit qu’il manquoit de repos en l’hémistiche. […] Quand vous me demanderez mon amitié avec des termes plus civils, j’ai assez de bonté pour ne vous la refuser pas, et pour me taire sur les défauts de votre esprit que vous étalez dans vos livres.
La propriété des mots consiste à rendre une idée par le terme juste qui lui correspond et qui lui convient le mieux. […] Un terme propre rend l’idée tout entière ; un terme peu propre ne la rend qu’à demi ; un terme impropre la défigure. […] Un terme est équivoque lorsqu’il peut avoir deux ou plusieurs sens différents. […] L’enflure consiste à employer des termes pompeux et des phrases magnifiques pour exprimer des pensées fausses ou communes. […] Pour bien écrire, en effet, deux conditions sont essentielles : l’emploi du terme propre, et l’élégance des tours.
La modestie qui appelle la bienveillance consiste bien moins à parler de soi-même en termes humbles qu’à n’en point parler du tout, si ce n’est dans les cas d’absolue nécessité. […] Elle marque bien l’unité du sujet en le ramenant à un point, à quelques termes brefs et précis. […] La grande difficulté de ce travail est de trouver les termes propres pour résumer sans redite et sans obscurité toute une longue exposition et pour en bien rappeler la substance. […] — Le choix les mois par lesquels la pensée ou l’émotion est exprimée est d’une grande conséquence, car la première condition, pour bien écrire, est d’employer les termes qui conviennent le mieux au sujet. […] Le pampre et l’épi sont les plus heureux termes de comparaison avec une jeune fille.