Pour ne parler que des femmes, voyez ces femmes toutes viriles de Corneille, que Balzac appelait d’ adorables furies, et dans Racine, ces la Vallière égarées à la cour du roi de Pont et des empereurs de Rome ; parcourez ensuite les femmes idéales et vaporeuses du drame allemand ou anglais ; passez aux romanciers, depuis Richardson, peintre si souvent fidèle, et qu’en dépit de la fastidieuse minutie de ses détails d’intérieur, on a eu tort de condamner à un complet oubli, jusqu’aux belles et chastes figures de Walter Scott, jusqu’aux portraits si chaudement et si spirituellement faux de la plupart des romanciers français de notre âge. […] Voici, par exemple, une série de portraits, tous français, il y a plus, tous appartenant à la même famille, aux Montmorency. […] La contemplation intelligente de ces portraits présentera toute une étude de mœurs ; elle aura, pour les siècles passés, le mérite des voyages quand il s’agit des contemporains, et sera souvent plus féconde en révélations et en idées que toutes les lectures. […] Ce ne sont pas, en effet, les livres sur les variétés caractéristiques des siècles et des nations qui nous manquent ; mais parfois l’esprit de flatterie, celui de dénigrement, les préjugés en un sens quelconque ont guidé les auteurs, ou bien ils ont tracé des portraits de fantaisie.
A quel genre appartient ce portrait ? […] 6º Comment trouvez-vous la phrase qui termine le portrait ? 7º De quel genre est ce portrait ? […] La première phrase contient la proposition de tout le portrait. […] — Quel est ce portrait ?
On peut prendre pour modèle en ce genre le portrait du cardinal de Richelieua, tracé par le P. […] Ajoutons encore quelques traits pour achever son portrait. […] Parmi tous les portraits de cette espèce, je n’en connais pas de mieux frappé que celui de Rhadamisthe, dans la Tragédie de ce nom, par Crébillon. […] On en trouve un bien beau modèle dans ce portrait du prélat du Lutrin par Boileau : La jeunesse en sa fleur brille sur son visage : Son menton sur son sein descend à triple étage, Et son corps ramassé dans sa courte grosseur, Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur. […] L’éthopée et la posographie se trouvent souvent jointes ensemble, et n’en sont l’une et l’autre que les plus piquantes et plus agréables ; ce portrait d’un jeune fat dans La Bruyère, en est un très bel exemple.
A Chantilly, qu’on appelait l’écueil des mauvais ouvrages, protégé par le crédit d’un prince qui avait le goût de la fine raillerie, il put faire provision d’expérience, tracer impunément de malins portraits, et se vouer à un genre périlleux, sans craindre les orages. […] Il est si prodigieusement flatté dans toutes les peintures que l’on fait de lui, qu’il paraît difforme près de ses portraits ; il lui est impossible d’arriver jamais jusqu’où la bassesse et la complaisance viennent de le porter ; il rougit de sa propre réputation. […] Phédon, c’est le pendant du portrait qui précède. […] Saint-Marc Girardin a dit : « Le portrait du riche et du pauvre, de La Bruyère, est encore de mise de nos jours, comme il le sera de tout temps. […] On sent des rancunes personnelles dans tout ce portrait ; La Bruyère avait rencontré plus d’un Pamphile sur sa route ; chacun de nous est exposé au même accident.
Réponse aux ennemis qui l’accusent de peindre des portraits d’après nature 2 Molière. […] Il disait que rien ne lui donnait du déplaisir comme d’être accusé de regarder quelqu’un dans les portraits qu’il fait ; que son dessein est de peindre les mœurs sans vouloir toucher aux personnes, et que tous les personnages qu’il représente sont des personnages en l’air1 et des fantômes proprement, qu’il habille à sa fantaisie, pour réjouir les spectateurs ; qu’il serait bien fâché d’y avoir jamais marqué qui que ce soit ; et que, si quelque chose était capable de le dégoûter de faire des comédies, c’étaient les ressemblances qu’on y voulait toujours trouver, et dont ses ennemis tâchaient malicieusement d’appuyer la pensée pour lui rendre de mauvais offices auprès de certaines personnes à qui il n’a jamais pensé. […] Toutes les esquisses indiquées ici d’un crayon furtif sont devenues des portraits dans le Misanthrope. […] Ce Lysandre est le cousin germain de Damis, l’ami dont Célimène fait si bien le portrait.
Dans le portrait du cygne, dit Rivarol, il y a d’habiles artifices d’élocution, de la limpidité, de la mollesse et une mélancolie d’expression qui, se mêlant à la splendeur des images, en tempère heureusement l’éclat. » 3. […] Tâchons de ressembler à ce portrait. […] Avons-nous besoin de dire que Buffon ne fait pas ici un portrait, mais idéalise le type même de l’espèce humaine ?
Quant à l’officier, il fut et sera le même dans tous les temps parmi nous, et partout on le reconnaîtra sans peine dans le portrait suivant : « Idolâtre de son honneur et de son pays, bravant de sang-froid la mort, avec toutes les raisons d’aimer la vie, quittant gaîment les délices de la société pour des fatigues qui font frémir la nature ; humain, généreux, compatissant, tandis que la barbarie étincelle de rage partout autour de lui ; né pour les douceurs de la société, comme pour les dangers de la guerre ; aussi poli que fier, orné souvent par la culture des lettres, et plus encore par les grâces de l’esprit. À ce portrait, les nations étrangères reconnaissent nos officiers ; elles avouent surtout que lorsque le premier feu de leur jeunesse est tempéré par un peu d’expérience, ils se font aimer même de leurs ennemis.
Votre portrait triomphe sur ma cheminée ; vous êtes adorée maintenant en Provence, et à Paris, et à la cour, et à Livry ; enfin, ma fille, il faut bien que vous soyez ingrate ; le moyen de rendre tout cela ? […] L’histoire ne peint que l’homme, et le peint tel qu’il est : ainsi le ton de l’historien ne deviendra sublime, que quand il fera le portrait des plus grands hommes, quand il exposera les plus grandes actions, les plus grands mouvements, les plus grandes révolutions, et partout ailleurs, il suffira qu’il soit majestueux et grave. […] Portrait des méchants Princes Quoi ! […] À ce portrait des méchants princes de la terre, le vertueux Rollin oppose le portrait d’un bon juge et d’un bon prince ; il nous le fait comprendre au moyen des couleurs les plus vives et les plus extraordinaires. Le voici : Portrait d’un bon Juge et d’un bon Prince La compassion m’a élevé et m’a nourri dès mon enfance, et je l’ai eue pour guide dès le sein de ma mère.
cela ne se peut, on t’a voulu surprendre… Le joueur a réussi, par un emprunt usuraire (il a mis en gage le portrait de sa future, d’Angélique), à se procurer de l’argent. […] Pour se conduire en bonne politique, Il faudrait retirer le portrait d’Angélique. […] je sens redoubler ma colère… Bientôt, nouvelle déception ou plutôt nouvelle punition pour le joueur : Angélique, dont il recherchait la main, instruite de la destination qu’avait reçue son portrait, ne voudra plus être sa femme.
On appelle Inscription, des caractères gravés sur un édifice, un monument, au bas d’une statue, d’un portrait, etc. ; soit pour transmettre à la postérité la mémoire de quelque événement, soit pour faire connaître aux passants un fait, une chose, une personne. […] L’inscription qu’on lit au bas du portrait de la comtesse de la Suze, est la meilleure en ce genre qui s’offre à ma mémoire. […] Je pourrai citer aussi ces quatre vers du chevalier de Cailly, sur le portrait de Louis XIV qu’on avait peint sans couronne : Que cette majesté me plaît ! […] La maîtresse du cabaret Se devine sans qu’on la peigne : Le Dieu d’Amour187 est son portrait ; La jeune Hébé188 lui sert d’enseigne.
(Saint-Simon, Portrait de M. le Duc [Louis Henri de Bourbon, arrière-petit-fils du grand Condé].) […] Le portrait du cardinal de Retz dans La Rochefoucauld, dans Voltaire ; — et ceux de La Rochefoucauld, de M. le duc d’Orléans, de M. de Longueville, de Turenne, dans les Mémoires du cardinal de Retz ; — les caractères de La Bruyère ; — le portrait du chien dans Buffon. […] Il oppose deux portraits, l’un à l’autre pour en faire ressortir les contrastes et les différences. […] portrait du riche et du pauvre dans La Bruyère (chap. […] Portrait.
A Chantilly, qu’on appelait l’écueil des mauvais ouvrages, protégé par le crédit d’un prince qui avait le goût de la fine raillerie, il put faire provision d’expérience, tracer impunément de malins portraits, et se vouer à un genre périlleux, sans craindre les orages. […] Il est si prodigieusement flatté dans toutes les peintures que l’on fait de lui, qu’il paraît difforme près de ses portraits ; il lui est impossible d’arriver jamais jusqu’où la bassesse et la complaisance viennent de le porter ; il rougit de sa propre réputation. […] On sent des rancunes personnelles dans tout ce portrait ; La Bruyère avait rencontré plus d’un Pamphile sur sa route ; chacun de tous est exposé au même accident. […] Les traits rassemblés dans ce portrait semblent convenir au grand Condé, dont le petit-fils avait La Bruyère pour précepteur. […] Maîtres alors de l’avenir, et indépendants d’une postérité, vous êtes sûrs de durer autant que la monarchie ; et dans le temps que l’on montrera les ruines de vos châteaux, et peut-être la seule place où ils étaient construits, l’idée de vos louables actions sera encore fraiche dans l’esprit des peuples ; ils considéreront avidement vos portraits et vos médailles ; ils diront : Cet homme, dont vous regardez la peinture, a parlé à son maître avec force et avec liberté, et a plus craint de lui nuire que de lui déplaire ; il lui a permis d’être bon et bienfaisant, de dire de ses villes : ma bonne ville, et de son peuple : mon bon peuple. » 1.
Il faut se défier de ses portraits et de ses jugements ; car la passion l’aveugle, quand elle ne l’éclaire pas ; mais son génie de peintre et de moraliste l’égale à Molière, à Cervantes, à Shakespeare. […] Tous ses portraits sont parlants, sans toutefois avoir pu attraper la justesse de l’harmonie qui frappait dans l’original, et la délicatesse de chaque caractère que ce visage rassemblait. […] Rapprochez de ce portrait tracé par un contemporain celui que fit à distance un homme d’esprit très-fin, Joubert : « Fénelon nage, vole, opère dans un fluide ; mais il est mou : il a plutôt des plumes que des ailes.