Joubert 1754-1824 [Notice] Né en 1754, Joubert traversa l’époque orageuse de la Révolution, sans avoir jamais subi l’influence des passions politiques.
Familiarisé avec les mouvements de la grande éloquence, et avec l’action impétueuse de la tribune politique, M. le cardinal a dû moins goûter l’éloquence tranquille du cabinet, et trouver froid, par conséquent, ce qui n’est que simple et médiocrement orné.
L’équité, je ne veux pas dire la tolérance, envers la foi religieuse ou politique des autres, est venue prendre place et grandir à côté de ma tranquillité dans ma propre foi.
Il ne s’agit plus ici, comme dans l’éloquence politique, de quelques discussions à établir sur des points d’administration civile ou militaire ; il ne s’agit plus, comme au barreau, de défendre l’honneur, la fortune ou la vie de tel ou tel particulier : l’orateur, sa cause, ses titres, ses clients, tout va prendre un caractère de dignité qui n’est comparable à rien de ce que nous avons vu jusqu’ici.
Honnête homme de la vieille roche, chrétien fervent, ambitieux de grandes choses et réduit à vivre parmi les petites, il eut, pendant tout le règne de Louis XIV, l’attitude d’un politique mécontent, méconnu et entêté de chimères.
On me dit que, pendant ma retraite économique, il s’est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s’étend même à celle de la presse ; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs.
En voici des exemples : = c’est un de nos meilleurs grammairiens, qui a fait cette faute : = c’est un de nos plus grands généraux, qui a remporté cette victoire mémorable : = c’est un de nos plus habiles politiques, qui a établi la balance de l’Europe. Il est bien clair qu’on ne veut pas dire dans ces phrases que nos meilleurs grammairiens ont fait cette faute ; que nos plus grands généraux ont remporté cette victoire ; que nos plus habiles politiques ont établi la balance de l’Europe. […] Ainsi les phrases suivantes sont correctes : – il est accablé de maux qui lui font perdre patience ; parce que le mot certains, ou plusieurs équivalant à l’article, est sous-entendu avant le substantif maux : = il agit en politique qui sait bien gouverner ; c’est-à-dire, comme un politique : = ce sont gens habiles qui m’ont dit cela ; c’est-à-dire, des gens habiles. […] C’est ce qu’on voit dans ces vers de Voltaire : Vaincu, mais plein d’espoir, et maître de Paris, Sa politique habile, au fond de sa retraite, Aux ligueurs incertains, déguisait sa défaite.
Démosthène défendit par les foudres de son éloquence, la liberté de sa patrie, contre la politique et les armes de Philippe.
Lamotte, homme de beaucoup d’esprit, mais qui n’avait pas le sentiment des arts, fut le premier qui mit au rang des épopées ce beau roman politique, apparemment pour se ménager à lui-même le droit singulier de faire des tragédies et des odes en prose1. » Enfin, Dussault, critique célèbre de l’époque impériale, a dit avec autant d’élégance que de justesse : « La versification est tellement essentielle à la poésie, qu’on ne peut raisonnablement regarder comme des poètes ceux qui ont secoué ce joug.
Testament politique Fragment Les rois sont souvent obligés à faire des choses contre leur inclination, et qui blessent leur bon naturel.
Il est enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin1, politique, mystérieux sur les affaires du temps : il se croit des talents et de l’esprit ; il est riche. […] Ils parlent de guerre à un homme de robe, et de politique à un financier ; ils savent l’histoire avec les femmes ; ils sont poëtes avec un docteur, et géomètres avec un poëte.
A la différence de Ronsard, dont il détruisit trop absolument la réputation, il voulut, c’est là sa gloire, fonder l’unité de la langue dans un pays qui avait conquis l’unité politique, et il réussit à l’établir.
Inspirés par des rancunes souvent mesquines, ou injustes, ses pamphlets, qui ont perdu l’à-propos des circonstances, représentent avec verve les mœurs politiques de la Restauration.