« A la représentation de cette pièce (Trois Rois et trois Dames) on éprouvait, dit le critique, des voluptés de syntaxe à écouter ces phrases bien assises sur leurs hanches, cheminant d’une allure preste sans chopper, sans se prendre les jambes dans les plis de leurs robes, sans piquer du nez en terre, au lieu des périodes bancales, des affreux tortillards enchevêtrant leurs pivots de mandragore, qui se démènent hideusement dans le style de ces messieurs. » lei il n’y a plus rien à souligner. […] Souvent l’allégorie remplit à elle seule une petite pièce tout entière de prose ou de poésie. […] « Assimiler les prairies à des pièces d’étoffe, les cieux à du velours épinglé, les montagnes à de la broderie, c’est faire la part trop belle aux fabricants de Lyon et de Malines. […] Pièce de poésie, plus ou moins longue, composée de vers ou fragments de vers pris de quelque auteur célèbre, mais détournés de leur sens primitif.
Ce n’est point un cartel d’ennemi à ennemi : c’est une satire, c’est un pasquin7, c’est quelque chose de pis ; ou plutôt ce sont les premières pièces d’un procès criminel intenté par le genre humain, que les vices de Tibère avaient offensé. […] Du nœud et du dénouement de la pièce. […] Cette sorte de machine est entièrement hors de propos, n’ayant aucun fondement sur le reste de la pièce, et fait un dénouement vicieux39. […] Beaucoup de mes pièces manqueront de l’unité de lieu si l’on ne veut point admettre cette modération, dont je me contenterai toujours à l’avenir, quand je ne pourrai satisfaire à la dernière rigueur de la règle. […] Les premières pièces offraient les mugissements contenus des valets, désespérés de la perte d’un maître si fait exprès pour eux, et pour les consoler d’un autre qu’ils ne prévoyaient qu’avec transissement, et qui par celle-ci devenait la leur propre.
Restaient les pièces de canon elles-mêmes, dont on ne pouvait pas réduire le poids par la division du fardeau. Pour les pièces de douze surtout, et pour les obusiers, la difficulté fut plus grande qu’on ne l’avait d’abord imaginé. […] Des mulets furent attelés à ce singulier fardeau, et servirent à élever quelques pièces jusqu’au sommet du col. […] On offrit aux paysans des environs jusqu’à mille francs par pièce de canon qu’ils consentiraient à traîner de Saint-Pierre à Saint-Remy. […] Quelques centaines de paysans se présentèrent, et transportèrent en effet quelques pièces de canon, conduits par les artilleurs qui les dirigeaient.
Sa célébrité bruyante grandit encore par le succès de deux pièces étincelantes de verve, de vivacité, de malice et souvent de bon sens. […] Il y a quelque chose de plus fou que ma pièce, dit Beaumarchais, c’est son succès.
Parmi les modernes, nous nous contenterons de signaler à l’attention des jeunes littérateurs les pièces suivantes : la Villanelle d’un batteur de blé aux vents, de Joachim du Bellay ; l’Élection d’un sépulcre, par Ronsard ; la Plainte au roi de Théophile dans sa prison ; l’ode de Chaulieu sur la solitude de Fontenay ; le Papillon et le Retour du guerrier dans la chaumière paternelle, de Lamartine ; la Grand’mère, par V. […] C’est ainsi que nous la voyons prendre la forme de la pastorale dans l’idylle de Moschus sur la mort de Bion, ainsi que dans la Mort de Daphnis, par Virgile ; et celle de l’ode, dans la pièce adressée à Virgile, par Horace, sur la mort de Quintilius Varus, leur ami. La poésie dramatique elle-même nous offre des pièces élégiaques, par exemple, le monologue si beau et si touchant gui sert de début à l’Andromaque d’Euripide. […] La religion chrétienne qui, en épurant le cœur, le dispose à la poésie la plus sublime et la plus tendre, et qui fait de l’élégie une prière pleine de chaleur, de simplicité et d’onction, a inspiré quelques pièces remarquables en ce genre. […] Le refrain, qui doit être facile à retenir et à chanter, plaît beaucoup dans la chanson, et lui donne plus de grâce et de mérite. 11 doit contenir le résumé frappant du sentiment de la pièce, l’idée principale de la chanson ; et cette idée doit être saillante, toujours liée naturellement avec celles qui la précèdent dans chaque strophe, et toujours amenée avec art.
La vie de la cour est un jeu sérieux, mélancolique, qui applique : il faut arranger ses pièces et ses batteries, avoir un dessein, le suivre, parer celui de son adversaire, hasarder quelquefois, et jouer de caprice1 ; et après toutes ses rêveries et toutes ses mesures2, on est échec, quelquefois mat. […] Il est habillé des plus belles étoffes : le sont-elles moins toutes déployées dans les boutiques et à la pièce ? […] Commence-t-il à chanceler dans le poste où on l’avait mis, tout le monde passe facilement à un autre avis ; en est-il entièrement déchu, les machines qui l’avaient guindé si haut, par l’applaudissement et les éloges, sont encore toutes dressées pour le faire tomber dans le dernier mépris ; je veux dire qu’il n’y en a point qui le dédaignent mieux, qui le blâment plus aigrement, et qui en disent plus de mal, que ceux qui s’étaient comme dévoués à la fureur1 d’en dire du bien2 Pamphile ou le vaniteux Un Pamphile est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de l’idée de sa grandeur, de ses alliances, de sa charge, de sa dignité : il ramasse, pour ainsi dire, toutes ses pièces, s’en enveloppe3 pour se faire valoir ; il dit : Mon ordre, mon cordon bleu 4 ; il l’étale ou il le cache par ostentation : un Pamphile, en un mot, veut être grand ; il croit l’être, il ne l’est pas, il est d’après un grand1 Si quelquefois il sourit à un homme du dernier ordre, à un homme d’esprit, il choisit son temps si juste qu’il n’est jamais pris sur le fait ; aussi la rougeur lui monterait-elle au visage s’il était malheureusement surpris dans la moindre familiarité avec quelqu’un qui n’est ni opulent, ni puissant, ni ami d’un ministre, ni son allié, ni son domestique2 Il est sévère et inexorable à qui n’a point encore fait sa fortune : il vous aperçoit un jour dans une galerie, et il vous fuit ; et le lendemain, s’il vous trouve en un endroit moins public, ou, s’il est public, en la compagnie d’un grand, il vient à vous, et il vous dit : Vous ne faisiez pas hier semblant de nous voir. […] Il s’avance déjà sur le théâtre d’autres hommes qui vont jouers dans une même pièce les mêmes rôles : ils s’évanouiront à leur tour ; et ceux qui ne sont pas encore, un jour ne seront plus ; de nouveaux acteurs ont pris leur place.
Relisez avec soin la plupart des ouvrages qui ont paru de 1750 à 1760, pièces de théâtre, romans, écrits philosophiques, discours académiques, compositions sérieuses et légères ; examinez le caractère général que présente en ces divers écrits la prose française : on la dirait épuisée, étiolée. […] Ces deux facultés-là étaient comme les maîtresses pièces, les deux grands mobiles, les ailes même du génie de Rousseau ; elles n’ont pu déployer impunément toute leur puissance que parce qu’elles avaient à leur service le style nouveau qu’il s’était formé, ce style dont le trait distinctif est la force. […] Le comble de l’art pour une pièce de théâtre serait de vous persuader que vous êtes en présence de la réalité.
Si l’on faisait un discours éloquent comme on fait une belle pendule, je vous renverrais aux doctes travaux de Rollin et de Le Batteux : là, vous verriez comment on démonte une à une toutes les pièces de l’éloquence et comment on les remet ensuite à leur place. […] Je montre un brave homme luttant par un travail acharné contre l’hydre de l’usure et jetant pièce à pièce son pauvre patrimoine dans la gueule du monstre, sans pouvoir l’assouvir.
Les autres romans de Le Sage (Guzman d’Alfarache, Estenavüle Gonzalès, le Bachelier de Salamanque, etc.) n’ont rien ajouté à sa renommée, non plus que les nombreuses pièces qu’il se réduisit à faire pendant plus de vingt ans pour les théâtres de la foire. […] » Ces paroles firent pâlir mon maître, qui me dit avec un souris forcé : « Monsieur Gil Blas, cette pièce n’est donc pas de votre goût ? […] Les traductions sont comme ces monnaies de cuivre qui ont bien la même valeur qu’une pièce d’or, et même sont d’un plus grand usage pour le peuple ; mais elles sont toujours faibles et d’un mauvais aloi138. […] « Mais quoi, me direz-vous, me haïr, me persécuter, parce que j’aurai fait un bon poème, une pièce de théâtre applaudie, ou écrit une histoire avec succès, ou cherché à m’éclairer et à instruire les autres ! […] Vous attendez d’eux votre première sentence ; ils vous jugent ; ils se chargent enfin de votre pièce : il ne faut plus qu’un mauvais plaisant dans le parterre pour la faire tomber.
Sa réputation comme poëte ne lui a guère survécu, et ses pièces si vantées ne nous offrent aujourd’hui presque aucun charme ; mais, comme prosateur, il a laissé des pages dignes encore d’être relues. […] A dire la vérité, monseigneur, je ne sais à quoi vous avez pensé : et ç’a été, sans mentir, trop de hardiesse, et une extrême violence à vous d’avoir, à votre âge, choqué deux ou trois vieux capitaines que vous deviez respecter, quand ce n’eût été que pour leur ancienneté ; fait tuer le pauvre comte de Fontaine, qui était un des meilleurs hommes de Flandre, et à qui le prince d’Orange n’avait jamais osé toucher ; pris seize pièces de canon qui appartenaient à un prince qui est oncle du roi et frère de la reine4, avec qui vous n’aviez jamais eu de différend ; et mis en désordre les meilleures troupes des Espagnols, qui vous avaient laissé passer avec tant de bonté.
Le début manque à cette pièce, qui est de 1604 : elle n’a pas été achevée. — On sait que l’Orne est une rivière qui coule auprès de Caen, et l’on doit penser que Malherbe déplore ici la perte d’un de ses compatriotes. […] Racan témoigne que cette pièce était une de celles dont Malherbe était le plus satisfait.
Arcs-boutants, pièce de bois, pour soutenir le berceau. […] Affûté vient d’affût, composé d’à et de fût, qui signifie pièce de bois (fustem). […] Cette pièce, jouée à Montpellier par Rabelais et ses amis, est imitée de la farce de Maître Patelin, dont Molière s’est inspiré dans le Médecin malgré lui.
On peut aussi rapprocher de cette pièce, en éloignant d’ailleurs toutes idée de comparaison, les Adieux d’un poëte à la vie, que renferment les Elégies de M. […] La Harpe lui-même, fort maltraité dans ces pièces, n’a pu s’empêcher de rendre un juste hommage au talent poétique dont elles portent l’empreinte.