Ma coupe, mon nectar, le miel américain Que du suc des roseaux exprima l’Africain, Tout est prêt… soit ; l’esprit sourit volontiers à ecs tours de force, pourvu qu’ils ne soient ni déplacés, la passion vive et les convenances historiques les admettent rarement ; ni énigmatiques, comme MM.
Pichrocole seul est ici le type des tyrans violents et ambitieux, livrés à leurs passions et aux flatteries de courtisans imbéciles.
Pourvu, vers 1554, d’un office de conseiller au Parlement de Bordeaux, marié vers la trentaine par convenance plus que par entraînement, honoré de relations illustres, étranger à toute passion, sauf à l’amitié, cette volupté choisie des cœurs épicuriens, privé par la mort de la Boétie d’une tendresse qu’immortalisa son deuil éloquent, ce magistrat philosophe soucieux avant tout de s’appartenir à lui-même, avait quarante-deux ans lorsqu’il se retira des affaires, sans autre ambition que celle de vivre chez lui et pour lui, dans sa tour de Montaigne, parmi ses livres et ses pensées.
Il n’y a point d’endroit, point de lieu, ni dans la maison, ni dans l’église, ni dans le pays, ni dans le jardin, où je ne vous ai vue ; il n’y en a point qui ne me fasse souvenir de quelque chose ; de quelque manière que ce soit, cela me perce le cœur : je vous vois, vous m’êtes présente ; je pense et repense à tout ; ma tête et mon esprit se creusent ; mais j’ai beau tourner, j’ai beau chercher, cette chère enfant que j’aime avec tant de passion est à deux cents lieues de moi, je ne l’ai plus.
S’agit-il, par exemple, de l’usage des passions5 dans le drame, elle recueille dans les auteurs dramatiques les plus divers et les plus inégaux les traits vrais ou spécieux dont ils ont peint une passion ; elle compare les morceaux, non pour donner des rangs, mais pour faire profiter de ces rapprochements la vérité et le goût ; elle y ajoute ses propres pensées, et de ce travail de comparaison et de critique, elle fait ressortir quelque vérité de l’ordre moral.
Est-ce un pamphlet, ou le jeu d’une imagination tendre et subtile, qu’inspire la passion du beau et du bien ?
Lamartine a dit aussi : L’airain, retentissant dans sa haute demeure, Sous le marteau sacré tour à tour chante et pleure, Pour célébrer l’hymen, la naissance ou la mort : J’étais comme ce bronze épuré par la flamme, Et chaque passion, en frappant sur mon âme, En tirait un sublime accord.
Veut-il peindre les orages des passions qui grondent dans le cœur du jeune homme, à l’approche de la puberté, « Ulysse, s’écrie-t-il, ô sage Ulysse, prends garde à toi ; les outres que tu fermais avec tant de soin sont ouvertes ; les vents sont déjà déchaînés ; ne quitte plus un moment le gouvernail, ou tout est perdu. » Et dans son cinquième livre, quel charme n’ajoute pas l’allusion au tableau de la visite de Sophie dans l’atelier du menuisier où travaille Emile ?
Son humeur, sa passion ne l’a pas moins inspiré que sa raison, et il y a dans sa vie des taches qui ne s’effaceront pas, comme dans ses écrits des torts que ses séductions ne sauraient faire oublier.
Les autres débarrassent si complètement la morale de tout ce qu’elle pourrait avoir de sévère, ils l’accommodent si bien à la faiblesse de l’homme et à la multitude de ses passions, que l’on ne sait s’ils ont voulu faire l’apologie du vice ou celle de la vertu.
Dans une belle soirée du mois de juillet dernier, j’étais allé m’asseoir au Colysée, sur la marche d’un des autels consacrés aux douleurs de la Passion.
Il fallait toute la passion que lui inspirait son général pour la décider à s’embarquer et à courir vers une destination inconnue.
Ainsi ils disent : segnis occasionum, lent à profiter des occasions ; modicus voluptatum, modéré dans ses passions ; certus sceleris, assuré du crime ; anxius futuri, inquiet de l’avenir ; timidus procellœ, qui craint la tempête. […] Comme les passions et les vices des princes corrompent souvent toute une cité, de même leur continence la corrige et la rend meilleure.