On voit que le style et la marche des calomniateurs ont été les mêmes dans tous les temps, et que ce n’est pas de nos jours seulement que l’on a eu au besoin de grandes conspirations à dévoiler au peuple, quand on a voulu le faire servir d’instrument à des haines ou à des vengeances particulières. […] Si, pour l’intérêt de ma cause, j’entre dans le détail de ce que j’ai fait pour l’état et pour les particuliers, je me vois réduit à la nécessité de parler souvent de moi. […] Mais, puisque vous n’avez point vu tous ces maux, que la pensée vous les représente : figurez-vous une ville prise d’assaut, des murs renversés, des maisons livrées aux flammes, des vieillards, des femmes âgées, condamnés à oublier désormais qu’ils ont été libres, justement indignés, moins contre les instruments que contre les auteurs de leur désastre, et vous conjurant avec larmes de ne point couronner le fléau de la Grèce, de ne vous point exposer à la fatalité malheureuse attachée à sa personne ; car ses conseils, quand on les a suivis, ont été aussi funestes aux simples particuliers qu’aux états qu’il a voulu diriger.
L’axiome suivant constitue donc la raison du syllogisme, considéré du moins dans sa forme ordinaire : Tout ce qui peut être affirmé ou nié universellement d’une idée peut être affirmé ou nié de chaque espèce particulière et de chaque individu compris dans cette idée. […] La première prémisse s’appelle majeure, parce qu’elle énonce la proposition générale, ou, en considérant les termes, parce que, avec l’idée intermédiaire, elle contient la plus étendue des deux autres idées ; la seconde s’appelle mineure, parce qu’elle énonce la proposition particulière, ou, suivant les termes, parce qu’elle contient, outre l’idée intermédiaire, la moins étendue des deux autres idées. […] « Qui ne sait traiter que l’espèce, dit Vico, diffère autant de celui qui s’élève jusqu’au genre que l’homme qui voit les objets de nuit et au flambeau diffère de celui qui les contemple à la lumière du soleil. » Quand on peut, dans une cause particulière, dans une discussion actuelle, rattacher son argumentation à quelque grand principe, à quelque vérité d’un ordre élevé, soit en morale, soit en politique, on lui donne une gravité, une autorité, une abondance, que les spécialités ne comportent pas.
Chez nous les particuliers ne sont point accusateurs, il n’y a point d’affaires contentieuses portées au tribunal du peuple. […] Il faut donc qu’il joigne à un grand fonds de connaissance, le talent de donner une attention particulière aux moindres détails de la cause dont il se charge ; qu’il étudie soigneusement tous les faits, toutes les circonstances qui peuvent avoir avec elle le rapport le plus éloigné.
Parmi tout cela, une magnificence d’expression proportionnée aux maîtres du monde qu’il fait souvent parler ; capable néanmoins de s’abaisser quand il veut, et de descendre jusqu’aux plus simples naïvetés du comique, où il est encore inimitable ; enfin, ce qui lui est surtout particulier, une certaine force, une certaine élévation, qui surprend, enlève, et qui rend jusqu’à ses défauts, si on lui en peut trouver quelques-uns, beaucoup plus estimables que les vertus des autres : personnage véritablement né pour la gloire de son pays ; comparable, je ne dis pas à tout ce que l’ancienne Rome a eu d’excellents tragiques, puisqu’elle confesse elle-même qu’en ce genre elle n’a pas été fort heureuse, mais aux Eschyle, aux Sophocle, aux Euripide, dont la fameuse Athènes ne s’honore pas moins que des Thémistocle, des Périclès, des Alcibiade, qui vivaient en même temps qu’eux. […] Despréaux a un talent qui lui est particulier, et qui ne doit point vous servir d’exemple, ni à vous ni à qui que ce soit.
Nous diviserons tout ce qui concerne le genre dramatique en trois parties : dans un premier article, nous ferons connaître les règles qui concernent le drame en général ; dans les deux suivants, nous parlerons des conditions particulières que demandent le genre tragique et le genre comique. […] Les intérêts, les qualités, les affections, les inclinations particulières, qui en sont les mobiles et les ressorts, nous sont tous familiers : un seul mot les indique, une scène nous met au fait. […] Le dénoûment a lieu lorsqu’un événement particulier démêle le nœud, lorsqu’un incident termine la pièce. […] Il doit, comme dans la tragédie, être, préparé, neutre du fond du sujet et de l’enchaînement des situations ; mais il a cela de particulier, qu’il n’a pas toujours besoin d’être imprévu : souvent même il n’est comique qu’autant qu’il est annoncé. […] L’opéra comique est assujéti aux mêmes règles que les autres pièces de théâtre ; mais il en a de particulières que nous indiquerons.
Il est reconnu que toutes les langues, même les plus riches, manquent quelquefois des termes nécessaires pour représenter chaque idée particulière Lorsqu’une idée nouvelle demande à être exprimée, on emprunte à tort le mot propre de l’idée qui a le plus de rapport avec ce que l’on veut représenter. […] 4° Le genre pour l’espèce (l’espèce est la subdivision du genre), comme : Les mortels, pour les hommes ; La créature, pour l’homme ; L’animal, pour une espèce particulière d’animaux ; L’insecte, pour une espèce particulière d’insectes, etc. […] La description embrasse différents genres qui ont chacun un nom particulier ; ce sont : l’hypotypose, l’éthopée, la prosopographie et la topographie : nous y joindrons la Chronographie. […] L’Hypotypose décrit un fait particulier, un événement, une bataille, une tempête, un incendie, etc. […] Elle donne une physionomie toute particulière à celle du duc de Montausier au dauphin, et surtout à celle de madame de Sévigné à M. de Coulanges.
C’est un genre particulier qui excite dans l’âme du lecteur une émotion douce et agréable, semblable à peu près à celle qui résulte de l’aspect de la beauté dans les ouvrages de la nature. […] Tel est l’avantage particulier des discours éloquents ou des compositions achevées : le champ qu’ils parcourent est aussi vaste que fécond ; ils présentent dans tout leur jour tous les objets capables de flatter le goût ou l’imagination, soit que son plaisir naisse du sublime ou d’un genre de beauté quelconque.
Mais, tout en nous adonnant à une étude particulière, nous devons chercher à acquérir des connaissances générales, qui ne nous laissent rien ignorer de ce que tout le monde sait, et nous permettent de figurer avec honneur dans la société. […] Le goût d’une nation change avec ses mœurs ; chaque peuple a un goût particulier en harmonie avec son caractère ; chaque individu a un goût personnel, qui n’est pas tout à fait celui des autres. […] Le talent est une aptitude particulière de l’esprit à réussir dans un travail quelconque.
« S’il est écrit qu’au milieu de cet orage je doive être outragé dans ma personne, emprisonné pour une querelle particulière ; s’il est écrit que l’usurpateur de mon bien profite de ma détention pour faire juger notre procès au parlement, et si je suis destiné de toute éternité à tomber à cette époque entre les mains d’un rapporteur inabordable, j’oserais désirer qu’il me fût interdit de sortir de prison pour solliciter ce rapporteur, sans être suivi d’un homme public et assermenté, dont le témoignage pût servir un jour à me sauver des misérables embûches de mes ennemis. […] Je sais que mon désir est difficile à satisfaire, mais rien n’est impossible à ta puissance2. » Enfin, si dans la foule des maux prêts à m’accabler, si dans la nécessité d’un procès aussi bizarre, cet Être bienfaisant m’eût laissé le choix du tribunal, je l’aurais supplié qu’il fût tel que, tout près encore de la naissance de ses augustes fonctions, il pût sentir que l’expulsion d’un membre vicié l’honorait plus aux yeux de la nation que cent jugements particuliers, où les murmures des malheureux balancent toujours l’éloge que les heureux sont tentés de donner. […] Si j’ajoute à cela les offres multipliées de secours et de services d’une foule d’honnêtes gens, et les consolations particulières de l’amitié, vous conviendrez que l’exemple vivant d’une heureuse compensation du mal par le bien est ici joint aux enseignements de la douce philosophie.
Deux caractères particuliers vous distinguent de tous les peuples du monde : l’esprit d’association et celui de prosélytisme. […] Ne contiennent-ils rien de particulier et d’étranger à notre nature ? […] Il est fait comme nous extérieurement ; il naît comme nous ; mais c’est un être extraordinaire, et, pour qu’il existe dans la famille humaine, il faut un décret particulier, un Fiat de la puissance créatrice.
Mais le lieu particulier change presqu’à tous les instans. […] Voilà une duplicite de lieu particulier. […] Elles sont générales ou particulières. […] Le poëte y fait paroître plusieurs personnages qui ont chacun leur intérêt particulier. […] Mais elle en a de particulières qu’il suffira d’indiquer.
Enfin, après avoir défendu soixante ans les particuliers et l’état, cultivé les lettres, la philosophie et l’éloquence, au milieu des orages, des succès et des malheurs, il périt victime des factions et d’un monstre à qui il avait servi de protecteur et de père. […] « J’ai toujours cru, dit-il, que ce qui importait le plus n’était pas de décider une prééminence qui sera toujours un problème, attendu la valeur à peu près égale des motifs pour et contre, et la diversité des esprits ; mais de bien saisir, de bien apprécier les caractères distinctifs et les mérites particuliers de chacun.
Outre les connaissances spéciales, les recherches particulières au sujet qu’il traite, un historien, pour être complet, doit avoir pénétré les secrets de la nature et du cœur humain, étudié les lois et les constitutions des peuples, et acquis sur la politique, la religion, la philosophie, la littérature, les arts, le commerce, l’industrie, l’économie politique, des notions générales et suffisantes. […] L’histoire particulière, qui raconte seulement une période de l’histoire, ou un grand évènement isolé (la Retraite des dix mille, par Xénophon ; l’Histoire des Croisades, par Michaud : la Conquête de l’Angleterre par les Normands, d’Augustin Thierry, etc.).