Le hasard nous forma, le hasard nous détruit ; Et nous disparaissons comme l’ombre qui fuit… Plongeons-nous sans effroi dans ce muet abîme Où la vertu périt aussi bien que le crime ; Et, suivant du plaisir l’aimable mouvement, Laissons-nous au tombeau conduire mollement. » A ces mots insensés, le maître de Lucrèce, Usurpant le grand nom d’ami de la sagesse, Joint la subtilité de ses faux arguments. […] Que ne puis-je prétendre à votre illustre sort, O vous dont les grands noms sont exempts de la mort ? […] De regrettables intrigues lui fermèrent la porte de l’Académie française, où sa place était marquée, à double titre, par son mérite et par son nom.
Dans notre dessein, le Style est destiné à la troisième ; la Poétique, à la seconde ; la Rhétorique, à la classe de ce nom. […] Les noms d’Aristote, de Cicéron, d’Horace, de Quintilien, de Longin, chez les anciens ; de Vida, de Bouhours, de Jouvency, de Rollin, de Dumarsais, de Marmontel, de Le Batteux, de Blair, de La Harpe, de Domairon, de Tuet, de Girard, de Villiers, de MM. de Bonald, Le Clerc, Laurentie, Capot, chez les modernes, rappellent les autorités les plus hautes en fait de critique littéraire.
Mon cœur, cependant, vous envoie ses vœux ; il demande pour vous, sinon le bonheur qui n’est point d’ici-bas, du moins ces secrètes consolations que la Providence fait couler d’en haut sur les âmes malades, ces joies intimes qui n’ont point de nom, parce qu’elles passent sur la terre comme quelque chose d’un autre monde, comme le souffle lointain de la patrie. […] Il y eut un roi d’Égypte de ce nom, Ptolémée Physcon, dit le Ventru.
Si quelques-unes de ses peintures ont pâli, comme celles de nos plus grands maîtres, l’oubli de son nom serait injustice et ingratitude. […] C’était le nom de sa maison de campagne, que des revers de fortune le forcèrent de vendre.
Les deux premières portent ensemble le nom de prémisses. […] Ces deux passions primitives se modifient de plusieurs manières et prennent différents noms. […] Dans le cas où les genres sont mêlés, le discours prend le nom du genre qui domine. […] Sous la monarchie de Juillet, la tribune se glorifia des noms de MM. […] puissent ces grands modèles revivre en vous par l’imitation plus encore que par le nom !
Je voudrais les nommer basses, communes, familières : ces noms-là leur conviennent mieux ; je hais ces mots d’enflure. […] Il n’est pas si aisé de se faire un nom par un ouvrage parfait que d’en faire valoir un médiocre par le nom qu’on s’est déjà acquis. […] Un bel ouvrage tombe entre leurs mains, c’est un premier ouvrage : l’auteur ne s’est pas encore fait un grand nom. […] Ils n’osent rien dire qui ne leur paraisse exquis et relevé : ils sont toujours guindés, et croiraient trop s’abaisser en nommant les choses par leurs noms. […] Là est le dessin de la porte Saint-Denis, dont la plupart des Parisiens ne connaissent pas plus la beauté, que le nom de François Blondel qui acheva ce monument.
De même que l’on entend aujourd’hui par les mots, unité humanitaire, unité sociale, la loi commune qui régit les individualités renfermées sous les noms collectifs, humanité, société, et l’objet où elles tendent toutes par des chemins divers, ainsi, dans un livre, l’unité de dessein indique la pensée commune qui régit, l’idée finale où tendent, sous des formes et par des voies différentes, toutes les pensées particulières. […] ce qui vous console, c’est que votre nom sera immortel, l’avenir connaîtra vos mérites et vos hauts faits, strophes 25-28. […] L’élévation dont la naissance les met en possession les empêche toute seule de s’en rendre dignes : héritiers d’un grand nom, il leur paraît inutile de s’en faire un à eux-mêmes ; ils goûtent les fruits d’une gloire dont ils n’ont pas goûté l’amertume ; le sang et les travaux de leurs ancêtres deviennent le titre de leur mollesse et de leur oisiveté ; la nature a tout fait pour eux, elle ne laisse plus rien à faire au mérite ; et souvent l’époque glorieuse de l’élévation d’une race devient, un moment après, elle-même, sous un indigne héritier, le signal de sa décadence et de son opprobre ; les exemples là-dessus sont de toutes les nations et de tous les siècles. […] « Salomon avait porté la gloire de son nom jusqu’aux extrémités de la terre ; l’éclat et la magnificence de son règne avaient surpassé ceux de tous les rois d’Orient : un fils insensé devient le jouet de ses propres sujets, et voit dix tribus se choisir un nouveau maître.
qu’est devenu ce temps, cet heureux temps, Où les rois s’honoraient du nom de fainéants ; S’endormant sur le trône, et me servant sans honte, Laissaient leur sceptre aux mains ou d’un Maire, ou d’un Comte ! […] J’entends à son seul nom tous mes sujets frémir. […] ——————————— Non, non, sans le secours des filles de mémoire144, Vous vous flattez en vain, partisans de la gloire, D’assurer à vos noms un heureux souvenir. […] Il y en a d’autres auxquels on donne le nom de petits Poèmes, et d’autres nommés par excellence grands Poèmes.
Le propre du militaire est de tout vouloir despotiquement : celui de l’homme civil est de tout soumettre à la discussion, à la vérité, à la raison. » Citons en terminant cette page de M. de Salvandy : « Napoléon Bonaparte, le héros des temps modernes, héros dans le sens antique du mot, héros à la façon de ces personnages épiques, demi-dieux de la terre, qui la remplissent de leurs exploits, laissent un souvenir ineffaçable dans la mémoire des hommes, prennent place dans toutes les traditions des peuples, grandissent de siècle en siècle, grâce aux actions surhumaines dont la fable grossit leur histoire, et finissent par laisser l’érudit incertain si ces Hercule, ces Sésostris, ces Romulus, dont le nom et les monuments sont partout, ont jamais vécu. Qu’un jour la civilisation disparût de notre vieux continent ; qu’il restât des poésies, des chroniques, des médailles, des ruines ; qu’à travers les ravages du temps, l’historien lût le même nom inscrit sur la pierre de l’Escurial, sur le marbre du Capitole, sur le granit des Pyramides ; qu’il le retrouvât dans les débris de Schœnbrünn, de Potsdam, du Kremlin, comme sous les sables des déserts, ajouterait-t-il foi aux témoignages qui feraient de ce nom celui d’un seul conquérant, d’un même potentat, d’un monarque grand entre les législateurs aussi bien qu’entre les guerriers ? […] L’histoire, comment fera-t-elle pour expliquer la mort de Napoléon, impuissante et ignorée comme sa naissance, lorsque, longtemps après, il reste à son nom assez d’empire pour prêter de la force à qui l’honore ?
Celle-ci n’est autre que la proposition même à démontrer, qui prend alors le nom de conséquence ou conclusion. […] Car il faut démontrer qu’en effet il est permis de tuer dans le cas de légitime défense, et qu’en effet Milon n’a fait que se défendre contre une injuste agression ; le syllogisme ainsi développé prend le nom d’épichérème. […] Et quelque ridicule que l’on ait attaché à ce nom, les discours des Royer-Collard et des Guizot auront, par la supériorité de leurs généralisations, une place à part dans l’éloquence parlementaire.
Fait-on revenir les mots sur eux-mêmes dans deux propositions successives et opposées l’une à l’autre, l’antithèse prend le nom de réversion. […] Et ton nom deviendra, dans la race future, Aux plus cruels tyrans la plus cruelle injure. […] Analysez toutes ces figures, et vous conclurez que toutes se rattachent à l’ironie, en ce sens que l’idée exprimée n’y est pas à elle-même son but, et qu’il n’en est aucune à laquelle ne puisse s’appliquer le mot fameux de Talleyrand : « La parole a été donnée à l’homme pour déguiser sa pensée. » Ne perdez pas de vue ce caractère de double entente ; c’est lui qui justifie non-seulement le rang que j’assigne à ces formes du discours, mais le nom même de figures que je leur donne.
On donne le nom de Discours oratoire à tout discours prononcé en public, ou écrit dans ce but, tels que les discours de la chaire, du barreau, de la tribune politique, et les discours académiques. […] Son ombre eût pu encore gagner des batailles : et voilà que dans son silence son nom même nous anime ; et ensemble il nous avertit que, pour trouver à la mort quelque reste de nos travaux, et n’arriver pas sans ressource à notre éternelle demeure, avec le Roi de la terre, il faut encore servir le Roi du Ciel. » Servez donc ce Roi immortel et si plein de miséricorde, qui vous comptera un soupir et un verre d’eau donné en son nom, plus que tous les autres ne feront jamais tout voire sang répandu ; et commencez à compter le temps de vos utiles services du jour que vous vous serez donnés à un maître si bienfaisant.
Vous citerez des noms et des œuvres. […] Combien ne répondent pas ce jour à l’appel de leur nom ! […] Quels sont dans ce genre les écrivains dont les noms méritent de n’être pas oubliés ? […] Ce nom est-il justifié par les faits ? […] Aux noms retentissants d’Andromaque et d’Hermione, d’Oreste et de Pyrrhus, substituez des noms vulgaires, et le drame sera le même.