C’est par la lecture, dit Quintilien, que nous apprenons le sens et la valeur des mots, et la place qu’il convient de leur donner… La lecture sérieuse et souvent répétée grave les choses dans la mémoire, et en rend l’imitation facile. […] Nous dirons quelques mots sur chacune de ces sources. […] Il y a aussi l’amplification par les mots ou les expressions, qui est moins importante que la première. […] Dites quelques mots sur l’amplification par périphrase.
Là, nous trouvons toute une famille de charbonniers à table, où du premier mot on nous invita. […] La nuit s’était déjà passée presque entière assez tranquillement, et je commençais à me rassurer, quand sur l’heure où il me semblait que le jour ne pouvait être loin, j’entendis au-dessous de moi notre hôte et sa femme parler et se disputer ; et, prêtant l’oreille par la cheminée qui communiquait avec celle d’en bas, je distinguai ces propres mots du mari : « Eh bien ! […] En les voyant, je compris enfin le sens de ces terribles mots : « Faut-il les tuer tous deux ?
Aussi est-il un maître dans toute la force du mot : par l’accent et l’autorité de ses doctrines, nul n’est plus propre à diriger, à féconder sûrement les esprits ; nul ne forme plus sûrement le goût par la ferveur de ses convictions persuasives. […] On le dit par erreur des gens heureux dans leurs affaires : le mot n’est vrai que de ceux d’entre vous qui vont être couronnés, ou qui ont mérité de l’être. […] Allusion à ce mot de l’Écriture : Væ soli !
Dixième espèce de mots. […] 107. — L’Interjection est un mot dont on se sert pour exprimer un sentiment de l’âme, comme la joie, la douleur, etc.
Le moindre incident fait naître des couplets : victoires et défaites, plaisirs et amours, personnes et choses, on chansonne tout, on s’amuse de tout; on est satisfait quand, on a lancé une plaisanterie ou quelques rimes ; en un mot, comme dit le proverbe : Tout finit en France par des chansons. […] La chanson satirique s’appelait autrefois vaudeville, mot qui vient probablement de voix de ville, parce que la chanson faisait son butin des bruits qui couraient par la ville. D’autres font venir ce mot de veau de Vire, parce que l’un de nos plus anciens chansonniers, Olivier Basselin, chantait dans la vallée (vau) de Vire, en Normandie.
Bien dire, c’est parler de manière à produire sur ses auditeurs tout l’effet que l’on désire : c’est en peu de mots parler avec éloquence. […] Donc, pour s’exprimer avec éloquence, il faut mettre en action ce précepte de Boileau : « Pour me tirer des pleurs, il faut que vous pleuriez. » c’est-à-dire, qu’il faut sentir vivement [mots manquants] suite. […] Qui croirait que notre bon fabuliste, qui faisait si bien converser les rats et les souris, les loups et les moutons, ait un jour fait comparaître devant l’assemblée la plus auguste du monde païen, devant l’assemblée des dieux de Cinéas, un homme grossier, vêtu d’un rustique sayon de laine, et portant une chevelure inculte, un barbare en un mot ?
En un mot, rien n’est plus parfait dans ce genre. […] Cette dernière partie comprend les notices biographiques, ou éloges des académiciens morts par les confrères survivants, dont nous avons dit quelques mots à propos de l’éloquence académique. […] De deux mot grecs qui signifient description de la vie. […] C’est le mot latin commentarii, qui signifie précisément mémoires. Le mot commentaire, en français, prend ordinairement un autre sens.
Elle viendra bientôt elle-même en personne ; Vous vous ajusterez ensemble en quatre mots. […] « C’est posséder les biens que savoir s’en passer. » Que ce mot est bien dit ! […] Régnier a employé le même mot dans une de ses satires, le Souper ridicule, en peignant l’un des convives : Sa ceinture honorable, ainsi que ses jartières, Furent d’un drap du sceau… 1. […] « On dit dans le style comique, remarquent les auteurs du Dictionnaire de Trévoux, incaguer le destin, incaguer la fortune, pour braver, défier le destin, la fortune. » Toutefois Molière n’a pas fait usage de ce mot, qui est complétement tombé en désuétude. — Le substantif incagade désignait une bravade et aussi le mauvais succès d’une entreprise.
au fort de sa fureur, une excuse, un mot le désarme3 ; il pardonne les torts d’autrui d’aussi bon cœur qu’il répare les siens. […] Il jour ici sur les mots. […] Je n’aime pas ici ce mot de troupe. […] Voilà un mot que repousse le bon sens moderne.
Je n’ai jamais été bien fait que par un pauvre diable appelé Garant, qui m’attrapa, comme il arrive à un sot qui dit un bon mot. […] Un mot inconsidéré sur le gouvernement coûte la tête, et vous en avez déjà tenu plus de mille. […] La guerre civile régna parfois au camp des philosophes : Diderot et Rousseau se brouillèrent, après avoir été fort amis : un mot du maréchal de Castries, conservé par Chamfort, nous montre combien cette querelle occupait le public : « Mon Dieu, disait le maréchal, partout où je vais, je n’entends parler que de ce Rousseau et de ce Diderot. […] Diderot forge des mots pour les besoins de sa pensée.
Quelquefois un mot a suffi pour indiquer une situation, ou pour inspirer une scène du plus grand effet. […] Voyez comme, dès les premiers mots, l’historien poète se transporte avec ses personnages et son lecteur au milieu même de l’action : Velut si jam agendis, quæ audiebat interesset. […] Cette confusion de sentiments divers qui se précipitent à la fois, ce désordre qu’ils jettent nécessairement dans les idées, comportent nécessairement aussi un désordre dans les mots, qui ajoute à l’effet du discours, mais que l’on ne peut qu’indiquer dans la traduction. […] À ces mots, Cyrus présenta affectueusement la main à tous ceux qui l’entouraient ; et, s’étant couvert le visage, il expira. […] D’un mot le divin Jules arrêta la sédition de son armée : il nomma Quirites ceux qui se révoltaient contre leur serment.
En un mot, l’orateur barbare peut n’être qu’un guerrier, l’orateur grec doit être un politique. […] Quant au caractère de son éloquence, un mot suffit pour le définir : elle est persuasive. […] Non, elle est dans sa politique et dans les mots vigoureux qui la résument. […] Vous voyez donc qu’on peut résumer en un mot la différence qui existe entre le rhéteur et l’orateur. […] Je ne trouve qu’un mot pour définir le caractère de son génie : Démosthène, c’est la raison passionnée.
Personne n’a connu, comme lui, la force et le pouvoir des mots. […] Les critiques de tous les temps ont beaucoup parlé, beaucoup écrit sur le mérite respectif de Démosthène et de Cicéron ; et le parallèle de ces deux grands orateurs est devenu l’un de ces lieux communs où le contraste puéril des mots et la manie des oppositions remplacent souvent la justesse des idées. […] Je proteste, dit Fénelon, que personne n’admire plus que moi Cicéron : il embellit tout ce qu’il touche ; il fait des mots ce qu’un autre n’en saurait faire ; il a je ne sais combien de sortes d’esprit ; il est même court et véhément, toutes les fois qu’il veut l’être, contre Catilina, contre Verrès, contre Antoine.