Sous ce rapport, il manque encore à notre langue un bon dictionnaire, où chaque mot soit ainsi analysé, c’est-à-dire, saisi d’abord à son origine, et décrit dans toutes ses variations matérielles et morales, jusqu’à sa mort, s’il disparaît ; jusqu’à nous, s’il survit ; le tout appuyé d’exemples significatifs tirés des meilleurs auteurs.
Il y a une autre espèce de merveilleux qui est pauvre d’invention et d’effet, c’est le merveilleux philosophique ; il consiste dans l’emploi des personnages allégoriques, tels que la Renommée, la Discorde, la Paix, la Mollesse, la Mort, le Sommeil, ou dans la personnification des vices et des vertus.
C’est un théâtre, un spectacle nouveau, Où tous les morts, sortant de leur tombeau Viennent encor, sur une scène illustre, Se présenter à nous dans leur vrai lustra, Et du public, dépouillé d’intérêt, Humbles acteurs, attendre leur arrêt.
Disciple de la lumière, au lieu d’interroger les morts et les dieux de l’école, il ne consulta que les idées claires et distinctes, la nature et l’évidence.
Qui veut voler par les mains et les bouches des hommes, doit longuement demeurer en sa chambre ; et qui désire vivre en la mémoire de la postérité doit, comme mort en soi-même, suer et trembler maintes fois, et endurer la faim, la soif et de longues veilles.
Dialogues des morts anciens, V.
Vous voulez, dites-vous, faire renaître parmi nous ces illustres morts, et j’avoue que vous leur donnez bien un corps ; mais vous ne leur rendez pas la vie ; il y a manque toujours un esprit pour les animer.
Il s’agit d’un hôpital, et voici comme il le décrit : « Voyons-la (la reine) dans ces hôpitaux où elle pratique ses miséricordes publiques ; dans ces lieux où se ramassent toutes les infirmités et tous les accidents de la vie humaine ; où les gémissements et les plaintes de ceux qui souffrent, remplissent l’âme d’une tristesse importune ; où l’odeur qui s’exhale de tant de corps languissants, porte dans le cœur de ceux qui les servent le dégoût et la défaillance ; où l’on voit la douleur et la pauvreté exercer à l’envi leur funeste empire ; et où l’image de la misère et de la mort entre presque par tous les sens ».
Le roi, dont il n’avait été que l’instrument, eut la faiblesse de signer son arrêt de mort.
L’orateur ne fera point parler la république, n’évoquera point les morts, n’affectera point ces riches énumérations qui se lient dans une seule période… Et pourquoi tout cela ?
Recourez, comme Madame de Sévigné, aux petites circonstances et vous lui donnerez un vif éclat, une physionomie propre qui le distinguera de la mort de tel ou tel personnage.
N’est-ce pas encore pour éveiller l’attention, autant que pour gagner la bienveillance, en prévenant la crainte d’une narration infinie, qu’Horace conseille au poëte de ne point faire remonter la guerre de Troie au double œuf de Léda, ni le retour de Diomède à la mort de Méléagre, mais de se jeter dès l’abord au cœur même de l’action ?
Enfermés dans ce petit espace de jours précaires et comptés, quand la vie n’est plus que le dernier combat contre la mort, il nous en rappelle le commencement et nous en cache la fin.