Comédie, opéra, bonne chère, cadeaux : Il traîne en tous les lieux la joie et l’abondance ; On voit régner sur lui l’air de magnificence, Tabatières, bijoux ; sa poche est un trésor ; Sous ses heureuses mains le cuivre devient or1 Hector. […] Quelle joie est la mienne !
Ce front, vaste théâtre où l’âme se déploie, Est tantôt éclairé des rayons de la joie, Tantôt enveloppé du chagrin ténébreux3. […] Vivrai-je dans la joie, au milieu des misères, Quand même je n’ai pas où reposer un cœur Las de tout parcourir en cherchant son bonheur ?
Nous partions ; et déjà, par mille cris de joie, Nous menacions de loin les rivages de Troie. […] Et ma joie à vos yeux n’ose-t-elle éclater ? […] Déjà la renommée Par d’étonnants récits m’en avait informée ; Mais que, voyant de près ce spectacle charmant, Je sens croître ma joie et mon étonnement ! […] D’un soin cruel ma joie est ici combattue. […] Je sortais, et j’ai joie à vous voir de retour.
C’est une joie nouvelle pour beaucoup de vaillants soldats de dire ce qu’ils ont fait et vu faire. […] Ceux que l’on avoit jetés dedans ont été bien aises que le roi leur ait permis d’en sortir, et ont quitté avec joie ces bastions qu’ils avoient élevés, et sous lesquels il sembloit qu’ils se voulussent enterrer. […] Vanité de l’homme L’orgueil nous tient d’une possession si naturelle au milieu de nos misères et de nos erreurs, que nous perdons même la vie avec joie, pourvu qu’on en parle335.
« Craignez les Dieux, ô Télémaque ; cette crainte est le plus grand trésor du cœur de l’homme ; avec elle, vous viendront la justice, la sagesse, la paix, la joie, les plaisirs purs, la vraie liberté, la douce abondance, la gloire sans tache. […] Les autres rois se réjouissent de donner la vie à des fils, et pensent avec joie qu’un jour ils leur remettront le royaume. Quant à moi, j’ai voulu enlever au Destin ce don posthume, persuadé que ma joie serait doublée, si de mon vivant je te voyais jouissant, grâce à moi, et de l’existence et du trône. […] Cependant, lorsqu’il apprend que tu es vivant, son cœur se remplit de joie, et chaque jour il espère revoir son fils, revenu du siège de Troie : mais moi, vieillard bien malheureux, j’ai donné le jour à un grand nombre d’enfants au sein de la superbe Troie, et je crois qu’il ne m’en reste plus un seul. […] Ils se rappellent avec joie ce qu’ils ont fait autrefois, et s’acquittent sans se plaindre de ce qui leur reste à faire.
Il est peu probable qu’une laitière saute, lorsqu’elle porte son lait sur la tête ; mais celle-ci, tout occupée de ses rêves de fortune, oublie un instant le précieux liquide qu’elle va vendre à la ville ; la joie lui fait perdre la tête, et elle voit s’évanouir en un instant tout son bonheur. […] L’indifférence ou la froideur seraient impardonnables dans certaines circonstances où la satisfaction et la joie doivent briller. […] Rousseau à M. le maréchal de Luxembourg, à l’occasion de la mort de madame de Villeroi, sa sœur « J’apprends, monsieur le maréchal, la perte que vous venez de faire, et ce moment est un de ceux où j’ai le plus de regret de n’être pas auprès de vous : car la joie se suffit à elle-même ; mais la tristesse a besoin de s’épancher, et l’amitié est bien plus précieuse dans la peine que dans le plaisir. […] J’allai voir le feu de joie qu’un homme de ma connaissance avait entrepris.
Les peuplades encore sauvages ne respirent que la joie enivrante des combats et des longs banquets. […] Quand elles ont entièrement disparu, on se console dans la contemplation des productions antérieures de l’impuissance de produire, comme le vieillard jouit par le souvenir des joies que l’âge lui refuse.
Le but moral de ce genre est d’inspirer à l’homme l’amour de la paix et des douces joies que procure la vie des champs, afin de le détourner des agitations et de la corruption des villes. […] Si l’idylle exprime une passion, il faut que cette passion s’exhale en plaintes, en reproches modérés, si elle est triste, ou en expression joyeuses, mais toujours pleines de douceur, si elle est inspirée par la joie, la tendresse ou l’espérance.
ô joie ! […] ces pleurs font notre joie. […] Que de soucis et que de joie ! […] Et ma joie à vos yeux n’ose-t-elle éclater ? […] Céphise, j’irai voir expirer encor Ce fils, ma seul joie et l’image d’Hector ?
Aubertin, avec un mélange de joie et d’effroi dans l’inconnu, et, suivant l’usage, pour mieux s’étourdir, on s’y précipita. […] Né à Paris le 30 janvier 1661, il ne se crut jamais quitte envers l’Université, qui avait donné à son enfance pauvre le bienfait gratuit de l’éducation ; il fit du collège sa véritable patrie ; il y renferma toutes ses joies et toutes ses ambitions. […] Aussi la joie qu’il en témoigna fut mêlée de surprise. « Père éternel ! […] J’ai eu naturellement de l’amour pour le bien et l’honneur de ma patrie, et peu pour ce qu’on appelle la gloire ; j’ai toujours senti une joie secrète lorsqu’on a fait quelque règlement qui allait au bien commun. […] Pour moi, je pleurais de joie, lorsque je lisais ces Vies ; je ne passais point de nuit sans parler à Alcibiade, Agésilas et autres ; j’allais dans la place de Rome, pour haranguer avec les Gracques, et pour défendre Caton, quand on lui jetait des pierres274.
Il lui parle de la joie qu’il a éprouvée en rentrant comme simple particulier, dans sa résidence de Mount Vernont. […] La première consiste dans les joies et les remords de la conscience et souvent aussi dans le bien-être et le mal physique qui résulte des actes vertueux ou coupables. – Donner des exemples. […] Il écrit à un de ses amis pour lui faire part de sa joie et lui donner connaissance des ouvrages qu’il a l’intention de se procurer, poètes, moralistes, historiens, etc…. […] J’aime les lettres pour la joie qu’on goûte à les cultiver bien plus que pour l’honneur qu’on en retire. […] Montesquieu. – Je ne leur ai demandé que des consolations et des joies.
Le rire, cette faculté si essentiellement humaine, n’est point l’expression des joies extrêmes ; le triomphe ou l’entière satisfaction des grandes passions, si rare d’ailleurs, a plutôt quelque chose de sérieux. La gaieté accompagne des satisfactions moindres, des joies d’un ordre inférieur, et par là même plus fréquentes.
Métonymies de l’effet ou de l’instrument pour la cause : Cheveux blancs, pour vieillesse ; la pále mort, parce qu’elle rend pâle ; O mon fils, ô ma joie, ô l’honneur de mes jours ! […] Elle-même avec art dessina le fauteuil, Qui, par un double appui, soutenant sa faiblesse, Sur un triple coussin reposait sa vieillesse ; Elle-même à son père offrait ses vêtements… Un peu plus loin, la jeune fille dit qu’elle préfère cette vie de sacrifices à toutes les joies du mariage : Pour moi, mon cœur jouit des biens qu’il se refuse ; Je jouis, quand le jour, appuyé sur mon bras, Mes secours attentifs aident ses faibles pas ; Dans des liens nouveaux ma jeunesse engagée Par deux objets chéris se verrait partagée… etc.