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62. (1875) Poétique

Mais si le malheur arrive à des personnes qui s’aiment ; si c’est un frère qui tue ou qui est au moment de tuer son frère, un fils son père, une mère son fils, un fils sa mère, ou quelque chose de semblable, c’est alors qu’on est ému : et c’est à quoi doivent tendre les efforts du poète. […] Enfin la dernière de ces manières est la meilleure : comme dans le Cresphonte, où Mérope est au moment de frapper son fils, qu’elle ne frappe pas, parce qu’elle le reconnaît : et dans Iphigénie, la sœur était au moment d’immoler son frère : et dans Hellé, Phryxus allait livrer sa mère : il la reconnaît. […] Son frère y arrive : et cela, parce qu’un dieu le lui avait ordonné, pour exécuter une certaine entreprise, qui est hors du général8.

63. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

    Voulez-vous quitter votre frère ? […] dirai-je, il pleut :     Mon frère a-t-il tout ce qu’il veut,     Bon souper, bon gîte, et le reste ? […] Il dit : Ne pleurez point ; Trois jours au plus ; rendront mon âme satisfaite : Je reviendrai dans peu conter de point en point,     Mes aventures à mon frère; Je le desennuîrai. […] Rousseau a également employé de ces violentes hyperboles, dans une strophe sur la Naissance du duc de Bretagne, frère aîné de Louis XV : Où suis-je ?

64. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Votre frère n’y sera plus en ce temps-là. […] Hommes, vous êtes tous frères : jusques à quand différerez-vous de vous reconnaître ? […] Encore, si vous aviez la modération de ménager vos frères et de ne pas les ruiner entièrement ! […] J’ai suivi avec des yeux attentifs et jaloux tout ce qui était à votre frère, et que vous lui avez enlevé.

65. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Voulez-vous quitter votre frère ? […] dirai-je, il pleut : Mon frère a-t-il tout ce qu’il veut, Bon souper, bon gîte, et le reste ? […] Il dit : « Ne pleurez point5 ; Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite : Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère ; Je le désennuîrai6. […] Je rencontre le commentaire vivant de ce vers dans cette lettre écrite par Victor Jacquemont à son frère, quelque temps avant sa mort : « Oh !

66. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

« Voici le tableau de votre conduite : Vous avez insulté une personne qui n’a ici ni frère, ni mari, que je protège seule, et qui, dans sa noble patrie, n’aurait pas rencontré un seul homme capable de l’outrager sans le moindre danger, ce qui réunit la faiblesse d’âme à la dureté du cœur. […] Cependant la vie s’avance, et vous aliénez de vous votre mère, votre frère, votre sœur. […] Ni l’esprit de votre mère, ni la dignité des manières de votre frère, ni le charme de votre sœur, ni les lumières de M.

67. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre X. du commencement  » pp. 131-145

Le ministre de Dieu, paraissant dans la chaire de vérité pour distribuer la manne céleste à des fidèles altérés de sa parole, comme le cerf des eaux vives, n’a pas besoin de réclamer une faveur dont il est assuré d’avance, car c’est à des frères qu’il s’adresse, ni de se concilier les esprits par la modeste simplicité du langage, car c’est un plus puissant que lui qui commande l’attention. […] Quand Massillon est appelé à faire l’éloge de Louis XIV, son esprit frappé de la misère de toutes les grandeurs humaines, comparées à la grandeur de Dieu, trouve ce début réellement sublime en face du cercueil de Louis le Grand :« Dieu seul est grand, mes frères ! 

68. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

De ce jour, l’esclave, le faible, le pauvre, l’étranger, devinrent les égaux et les frères du maître, du puissant, du riche, du citoyen. […] De nos discords enfin nous pleurons les victimes, Et nos frères meurtris en d’horribles combats. […] Seul, d’un honteux affront votre frère blessé, A-t-il droit de venger son amour offensé ? […] … Le Ciel, fléau des miens, ne rend à mon amour Qu’une cendre glacée, une froide poussière ; J’embrasse un vain fantôme, une ombre… et c’est mon frère ! […] Faites périr le frère, abandonnez la sœur ; Rome, sur les autels prodiguant les victimes, Fussent-ils innocents, leur trouvera des crimes : Vous verrez mettre au rang des jours infortunés Ceux où jadis la sœur et le frère sont nés.

69. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Dois-je oublier son père à mes pieds renversé, Ensanglantant l’autel qu’il tenait embrassé 1 Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle, Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle ; Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, Entrant à la lueur de nos palais brûlants, Sur tous mes frères morts se faisant un passage, Et, de sang tout couvert, échauffant le carnage ; Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourants, Dans la flamme étouffés, sous le fer expirants2 ; Peins-toi dans ces horreurs Andromaque éperdue : Voilà comme Pyrrhus vint s’offrir à ma vue ; Voilà par quels exploits il sut se couronner ; Enfin, voilà l’époux que tu me veux donner. […] Sorti de l’école de Port-Royal, Racine s’était déjà annoncé comme poëte distingué par ses deux premières pièces, la Thébaïde ou les Frères ennemis, et Alexandre, lorsqu’il fit son véritable avénement dans la tragédie par Andromaque (1667), qui a marqué, après le Cid, la seconde époque de la gloire du théâtre français. — Voltaire n’a pas craint d’appeler admirable cette pièce dont le sujet est tiré du IIIe livre de l’Eneïde de Virgile (v. 301-332), et où l’auteur a imité aussi en quelques passages l’Andromaque d’Euripide.

70. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Adèle accourt, de son frère suivie ; Tous deux du lit assiègent le chevet ; Leurs petits bras étendus vers leur mère, Leurs yeux naïfs, leur touchante prière, D’un seul baiser implorent le bienfait. […] Si vous demandez des œuvres ; avec ces désirs, voilà des charités qu’il a faites, ou destinée pour le soulagement et le salut de ses frères ; voilà, des âmes égarées qu’il a ramenées à vous par ses assistances, par ses conseils, par son exemple ; voilà ce sang de votre peuple qu’il a tant de fois épargné, voilà ce sang qu’il a si généreusement répandu pour vous ; et pour dire encore plus, voilà ce sang que Jésus-Christ a versé pour lui.

71. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

La meilleraie 2 Mon frère, la tempête a donc été bien forte ; Le vent impétueux qui souffle, et nous emporte De récif en récif, A donc, quand vous partiez, d’une aile bien profonde Creusé le vaste abîme, et bouleversé l’onde,   Autour de votre esquif, Que1 tour à tour, en hâté, et de peur du naufrage, Pour alléger la nef en butte au sombre orage,   En proie au flot amer, Il a fallu, plaisirs, liberté, fantaisie, Famille, amour, trésors, jusqu’à la poésie,   Tout jeter à la mer ! […] préservez-moi, préservez ceux que j’aime, Frères, parents, amis et mes ennemis même   Dans le mal triomphants, De jamais voir, Seigneur !

72. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VII. Éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1744, par Voltaire. »

Cependant cinq ou six cents familles du royaume sont ou dans les larmes ou dans la crainte : elles gémissent, retirées dans l’intérieur de leurs maisons, et redemandent au ciel des frères, des époux, des enfants.

73. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Napoléon 1696-1821 » pp. 234-237

Il écrivit cette lettre avant d’attaquer l’archiduc, frère de l’empereur d’Allemagne.

74. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

tu t’abaisses donc jusqu’à moi, frère ingrat ? […] On sait qu’ayant vu son père et son frère assassinés par Tarquin le Superbe, et craignant le même sort, il contrefit l’insensé pendant plusieurs années, jusqu’au jour où il leva le masque, et chassa les rois, 509 ans avant J.

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