Messieurs, faut-il s’emporter de la sorte ? […] Après s’être illustré par plusieurs découvertes et travaux scientifiques, emporté par une foi ardente, il se livra tout entier à la méditation religieuse. […] Qui ne sait que la vue de chats, de rats, l’écrasement d’un charbon emportent la raison hors des gonds ? […] Le soldat, sans rien dire, en prit un troisième et l’alla poser ; un troisième coup de canon emporta ce troisième gabion. […] Il est impossible que ses lettres ne lui aient emporté un temps très considérable : mais il aimait autant l’employer au profit ou à la gloire d’autrui qu’à son profit ou à sa gloire particulière.
Napoléon 1696-1821 [Notice] Toute âme supérieure, au moment où elle s’anime, peut se dire maîtresse de la parole : car une pensée forte et vive emporte nécessairement avec elle son expression.
Lors même que la véhémence est justifiée par le sujet, et secondée par le génie de l’orateur ; lorsqu’elle est sentie et non pas feinte, il faut prendre garde encore qu’elle ne nous emporte trop loin, et ne nous fasse franchir les bornes de la prudence et la limite délicate des bienséances.
Arrivé aux bords du Rubicon, César balance un instant ; enfin, le sentiment des injures qu’il a reçues et l’ambition surtout, l’emportent sur toute autre considération : il s’élance dans le fleuve.
Il a fini : le cœur lui bat, mais c’est de joie ; il s’applaudit, il dit dans son cœur : « Nul ne roue mieux que moi. »Il descend : il tend sa main souillée de sang, et la justice y jette de loin quelques pièces d’or qu’il emporte à travers une double haie d’hommes écartés par l’horreur1 Le rôle de la france Fragment de lettre Au baron vignet des étoiles 2 Lausanne, 28 octobre 1794.
Mais veut-il animer ses personnages, et leur donner le caractère des passions, alors l’imagination s’échauffe, l’enthousiasme agit ; c’est un coursier qui s’emporte dans la carrière ; mais sa carrière est régulièrement tracée.
A mesure que je me détache de moi-même, et que le temps m’emporte loin de nos combats, j’entre sans effort dans une appréciation sereine et douce des idées et des sentiments qui ne sont pas les miens.
rien n’est stable en ce monde, et c’est notre faute si nous n’avons pas appris de nos livres eux-mêmes à mettre au-dessus de tous les biens qui passent, et que le temps va nous emporter, le bien qui ne passe pas, l’immortelle beauté, la source infinie de toute science et de toute sagesse1 !
Les lettres nourrissent l’âme, la rectifient, la consolent ; elles vous servent, monsieur, dans le temps que vous écrivez contre elles ; vous êtes comme Achille, qui s’emporte contre la gloire, et comme le père Malebranche, dont l’imagination brillante écrivait contre l’imagination. […] Que Dieu ait pitié des Welches4, mais aimez toujours le vieux malade qui vous aime, et plaignez un siècle où l’opéra-comique l’emporte sur Armide 5 et sur Phèdre6.
Malgré le retour si désiré et si nécessaire du culte que professaient nos pères, malgré la protection éclatante solennellement accordée à la religion par un gouvernement qui en a senti le besoin et consacré le rétablissement, il faut tous les efforts du zèle le plus constant pour ramener à des principes si longtemps méconnus des cœurs emportés loin d’eux-mêmes par le torrent qui a tout entraîné, tout ravagé, et dont la désolation et la mort ont marqué le passage d’une manière si désespérante.
Ardent, fiévreux, inventif, son style emporte la pièce.
Moins entreprenant que laborieux, moins courageux que résigné, pieux, soumis, indulgent, modeste, soucieux avant tout du repos et de la paix, aussi pressé de fuir la gloire que d’autres le sont de la rechercher, il se vit emporté malgré lui dans l’orageuse destinée de ses amis, et la fortune prit comme un malin plaisir à le jeter dans les controverses d’une polémique qui répugnait à son caractère.
C’est de ce même nom que les Grecs appelaient Minerve ; et c’est ce qui a donné lieu à cette fiction des poètes, que la ville d’Athènes fut ainsi nommée par cette déesse, qui l’emporta sur Neptune, en faisant sortir du sein de la terre un olivier chargé de fruits, après que ce dieu eut fait sortir un cheval fougueux. […] Né avec de grands talents, mais avec les inclinations les plus perverses, il se laissa emporter par l’ambition de changer le gouvernement de la république, et forma une conjuration, dans laquelle il eut l’adresse de faire entrer des gens de tous les états. […] Il voyait même décamper l’armée des ennemis, lorsqu’étant monté sur une petite hauteur, pour observer leur marche, dans le dessein de tomber sur leur arrière-garde, il fut emporté par un boulet de canon, le 27 juillet 1675, près du village de Salsbach, entre Bade et Strasbourg.