substituer, pour le commun bonheur, Les lois de la morale aux lois d’un faux honneur, La raison éclairée au sombre fanatisme, Le devoir au calcul, l’amour à l’égoïsme, Développer l’essor des instincts généreux, Ne pas souffrir qu’en France il soit un malheureux, Fonder l’égalité, ce beau rêve du juste, En faisant respecter ce qui doit être auguste, Ce n’est pas là, Danton, l’effet d’un coup de main : C’est un travail immense et le chef-d’œuvre humain, Et la probité seule, alliée au génie, Peut des mœurs et des lois créer cette harmonie1.
Si cette espèce de néologisme se bornait à dénaturer le langage seulement, la contagion serait moins rapide, et ses effets moins multipliés ; les esprits justes et les personnes instruites seraient à l’abri du ravage, ou échapperaient sans effort à la séduction.
Le poète y donne à deviner une chose, en la décrivant par ses causes, ses effets, ses propriétés, mais sous des idées et des termes équivoques.
Au théâtre, il tient sa place au-dessous de Corneille et de Racine dont il continue la tradition, tout en cherchant à introduire sur la scène plus d’action, plus de mouvement, des effets pathétiques, des allusions philosophiques, et le savoir-faire d’une industrie timide qui corrige Shakespeare.
Malherbe se prive des heureux effets qu’à l’exemple de Marot en tireront. […] Chaque œuvre est une page, et d’elle chaque effet Est un beau caractere en tous sens très parfet.
» Il faut dire aussi que la plupart des discours judiciaires de Cicéron sont des œuvres de cabinet, où les effets à produire pouvaient être préparés soigneusement. […] Parfois son silence est plus éloquent, elle a l’art de blâmer sans froisser, de diriger au besoin la conversation, de la ramener dans la voie convenable d’où elle avait dévié, de conjurer le péril qui pourrait naître de certains écarts de langage et d’amortir, à l’occasion, par une correction inattendue, l’effet d’une mordante allusion. […] Nous ne saurions donc admettre que la critique ait pour effet d’affaiblir l’émotion que les œuvres de l’art nous communiquent ; car, ce serait mettre l’admiration confuse, vague, inconsciente de la foule, qui devine et sent le beau bien plutôt qu’elle ne peut le voir ou le comprendre, au-dessus de l’admiration éclairée et motivée des connaisseurs ; et si telle est l’opinion de La Bruyère, s’il croit, comme Rousseau le dira plus tard, que « dès que l’homme commence à raisonner, il cesse de sentir », nous ne pouvons que nous inscrire en faux contre l’arrêt sévère par lequel il semble condamner la critique. […] Dépeindre l’assistance, le prédicateur, suivre le développement du discours ; effet produit par les principaux passages. […] Développement. — Monseigneur, — Lorsque j’eus l’honneur de vous écrire pour vous faire part de l’invitation faite par l’Académie française à chacun de ses membres de lui signaler les occupations qu’il jugeait les plus propres au caractère de la compagnie, je craignais un peu, je dois vous l’avouer, que cette invitation restât sans effet de votre part.
Clémence Du Duc De Guise Jacques Amyot, grand aumônier de France419, me récita420 un jour cette histoire à l’honneur d’un prince des nôtres (et nôtre était-il à très bonnes enseignes, encore que son origine fût étrangère421), que, durant nos premiers troubles, au siège de Rouen422, ce prince ayant été averti, par la reine mère du roi423, d’une entreprise qu’on faisait sur sa vie, et instruit particulièrement, par ses lettres, de celui qui la devait conduire à chef424, qui était un gentilhomme angevin, ou manceau, fréquentant lors ordinairement pour cet effet la maison de ce prince, il ne communiqua à personne cet avertissement ; mais se promenant l’endemain425 au mont sainte Catherine426, d’où se faisait notre batterie à Rouen (car c’était au temps que nous la tenions assiégée), ayant à ses côtés ledit seigneur grand aumônier et un autre évêque, il aperçut ce gentilhomme qui lui avait été remarqué427, et le fit appeler. […] Aussitôt que l’arrêt fut rendu, l’on expédia les lettres de cachet541, et le Premier Président montra au peuple les copies qu’il avait prises en forme de l’un et de l’autre542 ; mais l’on ne voulut pas quitter les armes que l’effet ne s’en fût ensuivi. […] Facheux effet de l’amour-propre L aversion pour la vérité est inséparable de l’amour-propre652. […] Je ne veux pas rapporter tous les effets de l’imagination ; je rapporterais presque toutes les actions des hommes, qui ne branlent662 presque que par ses secousses.
Mais l’exercice perpétuel des combats ajoutera à leur habileté, et les convaincra que c’est par des effets, et non par des discours, que l’on repousse l’attaque de l’ennemi.
La vraie philosophie n’a pas plus besoin du prestige des mots, que les idées vraiment grandes, vraiment sublimes, n’ont besoin, en poésie, du luxe et de la pompe de l’expression, pour produire leur effet.
Mais employés dans le sens figuré, ils peuvent produire un très bel effet en poésie.
Alain Chartier (1386-1458) et Christine de Pisan (1363-1415) n’en triomphent qu’à grand’peine, et leurs émules finissent par renoncer aux genres nobles pour se vouer exclusivement aux jeux de la difficulté vaincue, à la recherche des effets artificiels, à la gymnastique puérile des tours de force.
« La politesse des grands doit être de l’humanité : celle des inférieurs de la reconnaissance, si les grands la méritent ; celle des égaux de l’estime et des services mutuels. » La Bruyère dit encore : « L’incivilité n’est pas un vice de l’âme ; elle est l’effet de plusieurs vices, de la sotte vanité, de l’ignorance de ses devoirs, de la paresse, de la stupidité, de la distraction, du mépris des autres, de la jalousie.
Il est vrai que les lois de Rome devinrent impuissantes pour gouverner la république ; mais c’est une chose qu’on a vue toujours, que de bonnes lois, qui ont fait qu’une petite république devient grande, lui deviennent à charge lorsqu’elle s’est agrandie : parce qu’elles étaient telles que leur effet naturel était de faire un grand peuple, et non pas de le gouverner.