Ici s’ouvre devant nous un champ immense, qui renferme tous les plaisirs de l’imagination, soit qu’ils résultent des objets même que nous offre la nature, ou de l’imitation et de la description de ces mêmes objets.
Observons cependant qu’il y a une différence sensible entre l’imitation et la description.
L’énigme est la définition ou la description d’une chose en termes vagues et détournés, qui laissent à l’esprit le plaisir de la deviner.
Le mérite de la précision se fait particulièrement remarquer dans la Description du siège de Ptolémaïs, par madame Cottin. […] Cette belle page, dont le style est soutenu périodique et noble, nous offre la description du cirque où l’action va s’accomplir ; la reine Isabelle de Castille vient embellir de sa présence cette fête si chère aux Espagnols, et qui se termine par le triomphe des toréadors et la défaite de leur fière victime.
C’est ainsi que Bernardin de Saint-Pierre anime et rajeunit ses descriptions par la présence ou le souvenir de l’homme.
L’élégance consiste à choisir et à montrer les choses agréables avec tout l’agrément dont elles sont susceptibles ; on la trouve plus ordinairement dans les descriptions. […] Il doit être gracieux dans les descriptions comme dans ce passage du même auteur : Qu’en ses plus beaux habits l’Aurore, au teint vermeil, Annonce à l’univers le retour du soleil, Et que devant son char ses légères suivantes Ouvrent de l’orient les portes éclatantes ; Depuis que ma bergère a quitté ces beaux lieux, Le ciel n’a plus ni jour, ni clarté pour mes yeux. […] Elle admet le récit des faits les plus ordinaires, les plus petits détails, la description des objets les plus communs, pourvu que tout y soit exprimé avec grâce.
La description de la salle des États forme le décor parlant, et complète l’exposition.
On peut allier dans ce poème les figures hardies, les descriptions brillantes, le style même sublime, avec la simplicité de l’apologue. […] Les peintures vives des grandes passions, les descriptions brillantes et pleines de feu, jointes aux raisonnements, font un très bel effet dans l’épître philosophique, quand elles sont analogues au sujet. […] Elle admet le récit des faits les plus ordinaires, les plus petits détails, la description des objets les plus communs, pourvu que tout y soit exprimé avec grâce. […] La description de cette guerre, qui paraît d’abord un hors-d’œuvre, est un effet de l’enthousiasme, et la production du vrai génie.
On admira, dans la Henriade, des descriptions qui eussent étonné Boileau par leur justesse et par la poésie de leur expression. […] Ajoutez à cela le mérite d’un style plein de force et de véhémence dans les harangues des premiers chants ; de grâce, de mollesse et d’abandon, dans les amours d’Adam et d’Ève ; de vigueur et d’énergie, dans la description des combats, et vous aurez une idée juste d’une traduction évidemment supérieure à l’original.
Rappelons ici quelques lignes de Condorcet : « M. de Buffon, dit-il, est poëte dans ses descriptions ; mais, comme les grands poëtes, il sait rendre intéressante la peinture des objets physiques en y mélant avec art des idées morales qui agissent sur l’âme, en même temps que l’imagination est amusée ou étonnée. » 2. Ces descriptions ont le mouvement d’un discours.
Lisez, dans le Télémaque, les descriptions de la grotte de Calypso, des champs élysées, de la Bétique, etc. ; lisez en entier le Petit Carême de Massillon, et vous verrez combien la mélodie des paroles ajoute à l’éloquence de la vertu.
, III, 87 : At duplex agitur per lumbos spina ; … Il faut voir, au reste, dans ce passage la description d’un beau cheval, pour la rapprocher de celle de Molière.
On pourra rapprocher de cette belle description celle que Bossuet et Châteaubriand ont faite également du cheval : le premier, dans les Méditations sur l’Evangile, 103e jour ; le second, dans l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, IIIe partie.