(Suivent quelques autres détails.) […] Elle serait digne, par ses détails, d’être une narration épistolaire. […] Cependant, on aperçoit clairement les rapports de l’imagination ; le poète y a puisé tous ses détails : c’est l’univers, c’est l’avenir, c’est le mystérieux. […] Chacun sent la grâce et la douceur de ces détails. […] Tous ces détails forment autant de tableaux séparés que le talent de l’écrivain place les uns à côté des autres pour faire un tableau général.
Quel charme attendrissant dans les plus petits détails, devenus si intéressants sous la plume de Tacite !
Fuyez de ces auteurs l’abondance stérile, Et ne vous chargez point d’un détail inutile.
Un tableau présente les détails les plus intéressants que pouvait offrir un objet. […] Mais quels que soient le génie et le savoir de celui qui jette à l'aventure des traits de lumière, quelque justes que soient les pensées, quelques beautés qu'offrent les détails, son ouvrage, dont l'esprit ne peut saisir l'ensemble, ne touche que faiblement.
Les détails sont si bien choisis et tous les traits si bien exprimés, que le lecteur se sent réellement transporté au milieu de cette scène d’horreur.
Je suis charmé des progrès qu’un petit nombre d’auteurs a donnés à notre poésie ; mais je n’ose entrer dans le détail, de peur de vous louer en face : je croirais, Monsieur, blesser votre délicatesse.
Je lis ailleurs dans Rousseau : « La chose que je regrette le plus dans les détails de ma vie dont j’ai perdu la mémoire, est de n’avoir pas fait des journaux de mes voyages.
Les détails de cet élan d’estime publique sont partout. […] Tous ces menus détails de la vie intime, dont l’enchaînement constitue la journée, sont pour moi autant de nuances d’un charme continu qui va se développant d’un bout à l’autre du jour.
Voyez comme Racine sait ennoblir les détails d’un hideux tableau : Et je n’ai plus trouvé qu’un horrible mélange D’os et de chairs meurtris et traînés dans la fange, Des lambeaux pleins de sang et des membres affreux Que des chiens dévorants se disputaient entre eux.
Cette forme de la poésie latine du moyen âge, si calomniée, plutôt par l’ignorance que par l’esprit du système, déjà imitée en français, au xiie siècle, par Alexandre de Paris et par Hélinant, son confrère en poésie, continua à vivre dans les œuvres de Ronsard, de Malherbe, de Corneille, de Racine, et elle s’est vue rajeunir dans tous les détails de ses rythmes variés sous la plume de Lamartine et des autres poètes lyriques du xixe siècle.
Avertissement Le présent recueil de Morceaux choisis des poètes classiques français a été composé sur le même plan que le recueil de Morceaux choisis des prosateurs classiques français qui l’a précédé. Il serait inutile de reproduire en tête du second les explications préliminaires que contenait l’Avertissement du premier. Il nous suffira de rappeler que, si nous avons réduit le nombre des passages empruntés aux maîtres de la poésie française du xviie siècle, qui sembleraient devoir occuper de droit la plus grande place dans un recueil classique, c’est que les nouveaux programmes leur ont précisément fait dans renseignement des classes une place plus étendue que les programmes antérieurs. Molière n’est plus restreint au Misanthrope, Corneille à quatre, Racine à trois de ses tragédies ; le cadre étroit du théâtre dit classique a été élargi, ou plutôt supprimé ; plusieurs comédies de Molière sont mises entre les mains des élèves de troisième, de seconde et de rhétorique ; plusieurs des tragédies de Corneille et de Racine sont dans les deux premières classes, leur théâtre complet est ouvert aux élèves de la dernière. Les douze livres des Fables de La Fontaine sont sous leurs yeux en seconde et en rhétorique.
Il dit les choses avec tant d’ingénuité et de candeur qu’il intéresse même dans les plus menus détails. […] Voilà aussi comme on fait, jusque dans les moindres détails, ressortir l’ensemble du sujet qu’on traite. […] La chronographie, ou description des temps, fait connaître l’époque, l’année, le jour, le moment où s’accomplit tel fait ou tel événement par le détail des circonstances qui en sont l’ordinaire accompagnement.Tel est cet endroit du ive chant de l’Énéide : Nox erat et placidum carpebant fessa soporem Corpora per terras ; sylvæque et sæva quierant Æquora ; quum medio volvuntur sidera lapsu, Quum tacet omnis ager ; pecudes, pictæque volucres… § III.
Ce détail rappelle ce trait de La Bruyère, dans le portrait de l’amateur des oiseaux, Diphile : « Il perche, il mue, il pond, il couve. » 3.